Le criminel à la béquille rate son évasion de l'hôpital

Il était presque dehors, mais tirait la porte au lieu de la pousser...

Le Kremlin-Bicêtre. En septembre 2015, un détenu était parvenu à s’évader lors de son arrivée aux urgences de l’hôpital Bicêtre alors qu’il était escorté.
Le Kremlin-Bicêtre. En septembre 2015, un détenu était parvenu à s’évader lors de son arrivée aux urgences de l’hôpital Bicêtre alors qu’il était escorté. LP/Q.L.

    Un couteau à la main, une béquille dans l'autre et des jambes de feu. Voilà sur quoi ce détenu de Fresnes a misé mercredi pour s'évader de l'hôpital Bicêtre où il devait consulter. Mais c'était sans compter sur trois surveillants qui sont parvenus, après plusieurs plaquages ratés, à neutraliser le fugitif. Les fonctionnaires ont été légèrement blessés.

    Il est 16 heures quand l'escorte amène le prisonnier à l'hôpital. L'homme se déplace très difficilement avec deux béquilles et une attelle. Et surtout il a mal au ventre. Les surveillants le conduisent aux toilettes. Ils lui retirent les menottes et les fixent à la béquille.

    Sprint et plaquage

    Comme le veut la procédure, la porte reste entrouverte. Après quelques secondes, la porte claque. Toujours menotté à sa béquille mais « avec un couteau artisanal dans l'autre main », selon un témoin, le détenu pique un sprint dans les couloirs de l'hôpital, poursuivi par les surveillants. « À trois reprises, il a réussi à leur échapper », précise cette même source.

    Ironie du sort pour le prisonnier, c'est la porte de sortie qui lui sera fatale. « Il persistait à la tirer alors qu'il fallait la pousser », sourit un gardien. Les surveillants lui ont sauté dessus, rejoints par les agents de sécurité de Bicêtre. Il a finalement été reconduit à la prison mais cette fois dans un quartier disciplinaire.

    L'homme était incarcéré depuis 2012 à Fresnes pour une procédure criminelle. « Intervenir à mains nues sur un homme armé, il faut du courage, félicite Thierry, le secrétaire FO de la prison de Fresnes. J'ai récemment écrit au préfet parce que les gardes statiques (NDLR : par exemple surveiller un détenu pendant un ou deux jours à l'hôpital) ne sont pas respectées. Ce devrait être aux policiers, qui eux sont armés, de s'en occuper ». « On est là pour interpeller les délinquants pas pour faire le service après-vente quand ils dépendent de la justice », réagit un policier.