Le Grand Paris de la police bouclé
Va-t-on bientôt revoir le préfet de police de Paris traquer les malfrats jusqu'en banlieue, à l'instar de ses lointains prédécesseurs Lépine contre la bande à Bonnot ou Luizet face à Pierrot le Fou ? Le projet de décret plaçant sous son autorité les effectifs des trois départements de petite couronne devrait être prêt avant l'été. C'est ni plus ni moins la situation qui préexistait jusqu'à la fin des années 1960 et la création des polices urbaines des départements des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne.
Cette centralisation des pouvoirs de police, voulue par Nicolas Sarkozy, a fait l'objet d'une lettre à la ministre de l'Intérieur le mois dernier. Le président de la République et le Premier ministre lui demandent « de mettre en place dès que possible une Direction interdépartementale de la sécurité publique », compétente sur Paris et la petite couronne. Une réforme « dans la logique du projet de Grand Paris », précisent-ils. Le but est de mieux coordonner les 20 000 policiers des quatre départements, notamment face aux épisodes de violences urbaines, et aux déplacements de bandes, mais aussi de mutualiser les moyens en cas de poussée de fièvre dans une ville donnée.
Un projet de décret a déjà été rédigé et la réforme pourrait entrer en vigueur dès l'automne. Elle semble avoir largement été anticipée. Il y a quelques semaines, la PP a indiqué qu'elle allait aussi prendre en charge la communication de la police sur l'ensemble de la proche banlieue. Et, hier, elle a coordonné une opération coup de poing dans une cité sensible d'Orly.
