«Il y a un lycée à 200 mètres de chez nous» : ces familles du Val-de-Marne fustigent une affectation jugée trop lointaine

Huit élèves sortis du collège privé Sacré-Coeur d’Ablon-sur-Seine ont été affectés dans un établissement public de Villeneuve-Saint-Georges et non dans le lycée proche de chez eux. Dénonçant une situation « indigne», l’élu départemental Daniel Guérin (MRC) était à leurs côtés ce mercredi, lors d’un sit-in dans le hall de la direction académique.

Créteil, mercredi 21 septembre 2022. Pour le conseiller départemental Daniel Guérin (MRC), ici auprès de familles réunies à l'inspection académique pour réclamer l'affectation demandée, la situation est "indigne de l'Education nationale". LP/Gérald Moruzzi
Créteil, mercredi 21 septembre 2022. Pour le conseiller départemental Daniel Guérin (MRC), ici auprès de familles réunies à l'inspection académique pour réclamer l'affectation demandée, la situation est "indigne de l'Education nationale". LP/Gérald Moruzzi

    Sortir de chez soi et rejoindre ses camarades à pied, en quelques secondes ou minutes. Si cette perspective a longtemps animé ces jeunes et leurs parents, depuis plusieurs semaines ils déchantent et n’en finissent pas de réclamer une place au lycée Brassens de Villeneuve-le-Roi, et non au lycée Arago de Villeneuve-Saint-Georges où ils ont été affectés. « Le lycée Brassens se trouve à 200 m de chez nous », souffle l’un des parents présents ce mercredi après-midi dans le hall de la direction académique à Créteil.

    Pour tous, le lycée Arago est bien trop loin, les routes bien trop engorgées aux heures de pointe et l’offre en matière de transports publics trop insuffisante.



    À leurs côtés, huit adolescents issus du collège privé Sacré-Cœur d’Ablon-sur-Seine pour qui la rentrée en seconde générale ne s’est toujours pas déroulée. « Mon fils essaye de travailler avec une amie qui a eu son affectation au lycée Brassens », explique une maman, inquiète de la continuité scolaire. « On a acheté des bouquins en attendant d’obtenir gain de cause », résume un papa en colère.

    Villeneuve-Saint-Georges, mardi 20 septembre 2022. Ces parents refusent l'affectation de leur enfant au lycée Arago, qu'ils jugent bien trop loin de chez eux.
    Villeneuve-Saint-Georges, mardi 20 septembre 2022. Ces parents refusent l'affectation de leur enfant au lycée Arago, qu'ils jugent bien trop loin de chez eux.

    Des problèmes « pas nouveaux »

    « Ces problèmes d’affectation ne sont pas nouveaux, souligne une maman. Il y avait eu la même chose voilà trois ans pour ma fille et cela s’était réglé finalement. » Dénonçant « une situation inacceptable, indigne de l’Éducation nationale », Daniel Guérin (MRC), conseiller départemental, présent ce mercredi, avait déjà été alerté par le passé pour des cas similaires : « On a toujours trouvé des solutions, confie-t-il. L’an passé, la dernière situation de blocage s’était réglée le 20 septembre. Là, malgré des dizaines de contacts par courriers, mails, SMS ou téléphone, aucune solution sérieuse n’est en vue. »



    L’élu propose une porte de sortie : « Pourquoi ne pas ouvrir une classe de seconde générale supplémentaire ? Cela réglerait ces problèmes tout en dégonflant les effectifs des autres classes de seconde, qui comptent aujourd’hui jusqu’à 31 élèves. »

    Plusieurs critères d’affectation

    Le cabinet de la direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) du Val-de-Marne précise en préambule qu’« on ne parle pas ici d’élèves sans affectation. Et nous traitons en priorité les dossiers des élèves qui n’ont aucune affectation. » Et de préciser que ces affectations « ne se font pas sur seul critère géographique. Il est aussi question de barèmes, de points, de dossier scolaire, du jeu des spécialités aussi, également de priorité médicale. Plein de paramètres sont pris en compte. »



    À ces parents qui ont souvent le sentiment de faire face à « un outil d’affectation automatique », le cabinet de la DSDEN répond que « les services sont mobilisés, parfois au-delà de 21 heures, pour dénouer les cas. Nous sommes en lien avec les chefs d’établissement au quotidien et il y a des commissions d’affectation tous les jours. Notre objectif est de scolariser tout le monde. »

    À l’issue de trois heures de mobilisation, « un élève a été affecté au lycée Apollinaire de Thiais et les parents vont accepter, confie Daniel Guérin. Pour les autres, aucune solution n’a été trouvée. C’est un dialogue de sourd. »