Les bambins dans le grand bain

Vincennes, hier. L’opération « Comme un poisson dans l’eau » permet à des enfants inscrits au Secours populaire de profiter du centre aquatique pour apprendre à nager pendant les vacances scolaires.
Vincennes, hier. L’opération « Comme un poisson dans l’eau » permet à des enfants inscrits au Secours populaire de profiter du centre aquatique pour apprendre à nager pendant les vacances scolaires. LP/C.P.

    Sur le bord du bassin, les plus jeunes sont encore craintifs. Mais au moins « cette année, ils savent pratiquement tous nager », note l'animatrice. Cela fait trois ans que Jasmine accompagne des enfants du Secours populaire au centre aquatique du Dôme de Vincennes pour l'opération « Comme un poisson dans l'eau ». Et autant de temps qu'ainsi, 38 centres aquatiques administrés par le gestionnaire Récréa, permettent à 700 enfants issus de milieux défavorisés de profiter des piscines pendant les vacances de la Toussaint. « On constate que l'opération fonctionne, remarque Emilie Guidez, gérante au centre aquatique. Il y a des enfants qu'on revoit chaque année et ils sont de moins en moins nombreux à ne pas savoir nager du tout. »

    Des moments de complicité

    Dans le grand bassin, un groupe de huit profite des enseignements du maître nageur, Malik, qui découvre l'opération. « Honnêtement, je trouve cela beaucoup plus marrant que d'habitude, s'exclame-t-il. Ils écoutent tout, ils sont hyper motivés et ils m'ont tutoyé tout de suite. Une proximité s'installe bien plus vite qu'avec les autres groupes. »

    A l'opposé de là, dans le petit bain, huit autres enfants chahutent sous le regard bienveillant d'un second animateur du Secours populaire. Younès, 10 ans, est « en prison, parce que j'ai sauté alors qu'on n'a pas le droit », explique le petit garçon de 10 ans. Son honnêteté arrache un sourire à son bourreau qui le relâche vite.

    Comme lui, ils sont environ 2 000 à avoir pu profiter de l'opération, depuis son lancement en 2013. « L'objectif numéro 1, c'est l'apprentissage et le perfectionnement de la nage, explique Philippe Robinet, directeur de Récréa. Certains nagent correctement parce qu'ils y vont avec l'école, mais d'autres ne sont jamais allés dans une piscine. Alors ils sont en retard comme on peut l'être en maths et appréhendent beaucoup de rentrer dans l'eau. L'idée n'est pas d'en faire les premiers de la classe en natation mais de leur permettre de recoller au wagon. »