« Les fidèles s'affolent »

Ali Oumari, président de la mosquée, attend qu'une solution soit trouvée pour que les musulmans puissent prier.

Villiers-sur-Marne, hier. En raison de l’arrêté préfectoral de fermeture,les fidèles de la mosquée El Islah n’ont pas pu s’y rendre pour prier.
Villiers-sur-Marne, hier. En raison de l’arrêté préfectoral de fermeture,les fidèles de la mosquée El Islah n’ont pas pu s’y rendre pour prier. LP/M-C. D.

    En ce vendredi, jour de prière, ils sont un petit groupe de fidèles à s'être rassemblés près de la mosquée. Malgré la pluie battante, et, surtout, malgré l'arrêté de fermeture émis par le préfet, deux jours auparavant. « Ça nous fait mal au cœur, s'exclame l'un d'eux. Le vendredi, pour nous, c'est sacré. Comme le dimanche pour les catholiques. » Chez ces croyants, c'est le sentiment d'injustice qui prédomine. « Pour deux tomates pourries, on jette tout le cageot, déplore un autre. Il y a des médecins, des profs de sport, et même un cardiologue qui prient ici. Pourquoi ne parler que des trois ou quatre qui ont fait n'importe quoi ? »

    Ils envisagent de prendre un avocat

    Président de la mosquée, Ali Oumari ne décolère pas lui non plus. « Les fidèles s'affolent, raconte-t-il. Ils voulaient manifester, prier dans la rue... Je leur ai dit de se calmer, d'attendre deux ou trois jours, et que si aucune solution ne se présentait, nous prendrions un avocat. »

    Une issue à cette situation problématique semble malgré tout avoir été trouvée. « La ville est propriétaire d'un terrain vague, sur lequel doit être construite une nouvelle mosquée, avant la démolition de l'ancienne, explique Jacques-Alain Bénisti, maire (LR) de Villiers-sur-Marne. Il est situé derrière la zone commerciale qui longe la cité des Hautes-Noues, à hauteur du boulevard de Bishop's-Stortford. Nous mettons tout en œuvre pour qu'un chapiteau, ou un barnum, puisse y être installé d'ici à vendredi prochain. »

    Le maire dénonce par ailleurs un « coup de pub » de la part du ministère de l'Intérieur. « La décision a été prise sur la présence de 20 à 30 personnes issues de la mouvance salafiste, indique-t-il. Ce sont ces personnes qu'il faut mettre hors d'état de nuire. Le plus grave est qu'elles pourront désormais s'adonner à leurs activités en d'autres lieux, et que les pouvoirs publics auront encore moins de contrôle qu'ils n'en avaient jusque-là. »