Orly : Keolis ouvre son atelier-garage aux jeunes déscolarisés

14 jeunes ont pu découvrir les coulisses du réseau de tramway T9 dans le cadre d’un projet autour des métiers qui embauchent en vue des JO de 2024, organisé par la CCI du Val-de-Marne.

Orly, jeudi 10 juin 2021. Keolis accueille des jeunes dans son centre de formation pour présenter les métiers de la mobilité, en partenariat avec la CCI. LP/Sandrine Tran
Orly, jeudi 10 juin 2021. Keolis accueille des jeunes dans son centre de formation pour présenter les métiers de la mobilité, en partenariat avec la CCI. LP/Sandrine Tran

    Cissé, 23 ans, est aux manettes d’un appareil de près de 44 t pour 45 m de long, qui traverse 5 villes et s’arrête à 19 stations entre la porte de Choisy et le centre-ville d’Orly. Enfin, pas tout à fait, car Cissé est devant un simulateur destiné à la formation des conducteurs de tram, et il écoute attentivement Yasmine Mohamed, régulatrice et formatrice du jour.

    Si lui et ses 13 camarades - parfois âgés de 16 ans - se trouvent dans le centre de formation flambant neuf de l’opérateur Keolis situé à Orly, c’est parce qu’ils participent au projet « Sur la route des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 (JOP) », organisé par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Val-de-Marne, qui met en relation de manière ludique des jeunes en parcours d’insertion avec des entreprises, sur trois semaines en ce mois de juin.



    En plus de l’atelier simulateur, un atelier présentation des métiers est assuré ce jeudi par la responsable des ressources humaines, et un atelier poste de contrôle fait découvrir aux élèves du jour le cœur du réacteur, là où la sécurité du réseau est surveillée, où les informations sur le trafic sont retransmises sur Twitter. La véritable tour de contrôle de tout le réseau.

    « Le but est de faire découvrir à ces jeunes déscolarisés des métiers en vue des Jeux », explique Patricia Fouré, responsable partenariats à la CCI. Les jeunes viennent d’Action Prévention Sport, la Mission locale ou encore Pôle emploi. « Ce qui est important, c’est d’avoir des activités concrètes, ludiques et interactives à montrer aux jeunes. Leur donner envie et pourquoi pas, susciter des vocations », sourit-elle sous son masque.

    150 000 emplois en vue

    Parmi les secteurs en demande, le BTP, la sécurité, l’évènementiel et la mobilité bien sûr. D’ici les Jeux Olympiques, le réseau de transport francilien devrait doubler par rapport à l’offre actuelle, passant de 214 km de rails à plus de 400 à la fin des travaux. Ce qui impacte nécessairement l’emploi : en 2019, les organisateurs des Jeux estimaient dans leur plan emploi que l’événement sportif allait générer 150 000 postes d’ici 2024, tout secteurs confondus.

    Sur le territoire d’Orly et ses environs, Keolis opère le réseau de bus Bords de l’eau ainsi que le T9 mis en service en avril 2021, soit un total de 163 conducteurs. L’entreprise voit donc dans cette initiative un moyen de recruter des jeunes pour faire fonctionner sa ligne : « Nous devons assurer qu’un vivier minimum soit toujours disponible dans nos équipes », analyse Fatima Diallo, responsable marketing et commercial. « Il y a aussi une rotation des équipes dans les transports en raison de l’engagement personnel de chaque agent qui doit assurer la sécurité sur sa ligne, les relations avec les usagers et les horaires de travail décalés. Cela peut-être éprouvant », poursuit-elle.

    « Ça m’a donné envie de travailler dans les transports »

    Naila, 19 ans, vient de Viry-Châtillon (Essonne) et a adoré la visite du jour : « C’était super intéressant de découvrir les coulisses parce qu’on n’imagine pas tout ce qu’il y a derrière à chaque fois qu’on prend le tram. » Mais travailler dans les transports et se former trois semaines à être conducteur, après une batterie d’examens, très peu pour elle : « Je trouve que c’est trop stressant de devoir être aussi réactif. » Elle préfère s’orienter vers la gendarmerie.

    Quant à Cissé, même s’il a adoré la matinée, il se voit davantage évoluer dans le BTP pour le moment. « Ça m’a donné envie de travailler dans les transports mais plus tard, pour l’instant, j’aime l’électricité et le bâtiment. » Il attend donc avec impatience la rencontre avec la Fédération française du bâtiment jeudi prochain. Avec, qui sait, peut-être un contrat à la clé.