Val-de-Marne : au marché de Rungis, des dizaines de volontaires se mobilisent pour l’Ukraine

Un entrepôt de 5000 m2, au cœur du MIN de Rungis (Val-de-Marne), réceptionne les dons collectés par l’Association des Maires de France. Il y sont triés avec l’aide de dizaines de volontaires, puis acheminés vers l’Ukraine.

Anna, 18 ans, en service civique, est bénévole pour la Protection Civile Paris Seine et trie des dons en partance pour l'Ukraine. LP/Imane Lyafori
Anna, 18 ans, en service civique, est bénévole pour la Protection Civile Paris Seine et trie des dons en partance pour l'Ukraine. LP/Imane Lyafori

    « Mon amie d’enfance, Maria, est en Ukraine en ce moment. C’est une situation qui me brise le cœur puisque je ne peux pas l’aider. Ça fait maintenant une semaine que je ne suis plus en contact avec elle et ça m’inquiète », confie Anna, 18 ans, les larmes aux yeux.

    Alors, la jeune fille a sauté sur l’occasion de rejoindre, au MIN de Rungis, d’autres bénévoles de la Protection Civile Paris Seine. « Cette initiative me réchauffe le cœur. Ça me réjouit de pouvoir me rendre utile de cette manière », lance-t-elle en triant des bouteilles de shampoings.

    Comme elle, une trentaine de bénévoles et d’intérimaires répondent présent chaque jour depuis vendredi dernier, date de l’ouverture d’un entrepôt de 5 000 m² placé au cœur du marché international de Rungis.



    Certains soirs et week-ends, les scouts et guides de France mettent aussi la main à la pâte. « Il y a quelques jours, un premier appel aux dons a été lancé au niveau européen via l’Union Mondiale des Marchés que j’ai l’honneur de présider. Nous y répondons aujourd’hui au niveau local afin de contribuer à la chaîne de solidarité mise en place pour l’Ukraine », déclare Stéphane Layani, président du marché de Rungis.

    Les dons transitent ensuite par Strasbourg, puis la Pologne

    La collecte a été relayée par l’Association des Maires de France (AMF) et la Protection Civile Paris Seine, dès le 1er mars. L’objectif, après le premier tri à Rungis, est d’acheminer la marchandise jusqu’à la base nationale située à Strasbourg, avant qu’elle parte pour Lublin, en Pologne.

    Une fois sur place, les dons sont confiés à des associations qui parcourent les derniers kilomètres jusqu’en Ukraine. « Notre but est d’envoyer exclusivement des produits qui sont en bon état sans être entamés ou périmés. Mais aussi, de pouvoir les trier et les emballer dans des cartons par catégories pour que la distribution en Ukraine soit plus simple », détaille Ugo Mare, directeur adjoint de la Protection Civile Paris Seine.

    Plus de 230 tonnes de marchandises ont pu être acheminées jusqu’à l’Est de l’Europe.
    Plus de 230 tonnes de marchandises ont pu être acheminées jusqu’à l’Est de l’Europe. LP/Imane Lyafori

    Jérôme, chauffeur poids lourd, enchaîne les allers-retours, le visage rougi par l’effort. « Je n’ai pas le temps de respirer. Faut aller vite ! », lance-t-il avant de partir en courant vers l’intérieur de son semi-remorque. Pour le moment, plus de 230 tonnes de marchandises ont pu être acheminées jusqu’à l’Est de l’Europe. Un chiffre qui impressionne Cédric, 24 ans, intérimaire.

    « C’est la première fois que nous avons à organiser une opération humanitaire de cette taille »

    « C’est beau de voir autant de dons. Depuis que je suis arrivé, ça n’arrête pas », s’étonne-t-il. Le salarié trie, emballe et déplace des centaines de cartons par jour, avec fierté. « Quand on m’a dit que c’était pour aider l’Ukraine, j’ai tout de suite accepté. Et puis, honnêtement, je préfère être ici qu’être assis derrière un ordinateur. J’ai l’impression d’être plus utile. »

    Deux convois de 15 semi-remorques chacun ont déjà pris la route en direction de l’Est de l’Europe sous les noms d’Orzel I et II (aigle en polonais). Un troisième voyage est prévu d’ici la fin de semaine. « C’est la première fois que nous avons à organiser une opération humanitaire de cette taille. Le volume de dons est au-delà de ce qu’on pouvait espérer », se réjouit Ugo Mare.

    Les cartons se remplissent à vue d’œil. Les 5 000 m² que compte l’entrepôt sont rapidement pleins de produits. Ce dont se félicite le directeur adjoint de la Protection Civile Paris Seine, avant de conclure : « Tant qu’il y aura des dons et du besoin, on sera présent et on continuera à faire de notre mieux pour assurer cet acheminement. »