Villejuif : l’opposition prend le contrôle du conseil municipal

    Vingt élus avaient demandé la tenue du conseil municipal de Villejuif au préfet. Il s’est tenu ce lundi, restreignant les délégations du maire désormais minoritaire Franck Le Bohellec (ex-LR).

     Villejuif, novembre 2018. Le maire ex-LR Franck Le Bohellec est désormais minoritaire, lors du conseil municipal de ce lundi, une partie de ses délégations a été restreinte par l’opposition.
    Villejuif, novembre 2018. Le maire ex-LR Franck Le Bohellec est désormais minoritaire, lors du conseil municipal de ce lundi, une partie de ses délégations a été restreinte par l’opposition. LP/M.Fr.

    Après avoir réclamé la tenue d'un conseil municipal auprès de la préfecture du Val-de-Marne, vingt élus de l'opposition à Villejuif, mais pas seulement, ont obtenu gain de cause ce lundi. Un conseil qui ne s'était pas réuni depuis le 26 novembre 2019, date à laquelle, l'opposition était majoritaire en nombre de voix face au maire (ex-LR) Franck Le Bohellec.

    Et à voir, ou plutôt à entendre le déroulement de cette assemblée qui se tenait en audioconférence du fait du confinement, on ose imaginer pourquoi l'édile ne se précipitait pas sur l'agenda.

    Convoqué à 10 heures, le conseil municipal qui s'est étiré jusque dans l'après-midi a enfoncé le clou. Plus minoritaire que jamais, le maire contraint s'est vu retirer, du moins restreindre une partie de ses délégations par une opposition renforcée à 26 voix contre 17. Lucile Yapo, maire adjointe à la jeunesse, avait par ailleurs claqué la porte en décembre dernier.

    Les délégations du maire restreintes

    Les vingt élus signataires du courrier au préfet souhaitaient avant tout être tenu informé de la gestion municipale de la crise du Covid-19.

    « Nous avons exigé ce conseil simplement pour discuter de la gestion de la crise et en lien avec le point notamment sur la carte scolaire pour que les élus se mobilisent contre les fermetures de classe prévues à la rentrée et dramatiques pour les élèves mis en difficulté par le confinement. Nous avons également restreint une partie de ses délégations, comme les ouvertures et fermetures de classes justement, mais aussi sur les marchés publics et le droit de l'urbanisme pour limiter ses actions dans le contexte non urgent de la pandémie. Qu'il comprenne aussi qu'il n'a plus de majorité et qu'il ne peut pas passer des marchés sans appel d'offres comme il l'a déjà fait », relate Franck Perillat, président du groupe communiste au conseil municipal.

    Des subventions au Secours populaire

    Des subventions ont pu être votées par l'opposition pour venir en aide aux associations de solidarité, notamment le Secours populaire qui recevra 3 500 €. Tandis qu'il a été proposé que les agents communaux volontaires aident à la réouverture du Resto du cœur fermé par manque de bénévoles.

    Philippe Vidal (Place publique), conseiller municipal d'opposition a par ailleurs adressé un vœu au maire ce mardi. Cosigné par le collectif d'élus Maryse Dumont-Monet, Jean-François Harel, François Lazard, Michel Monin, Paulo Nunes, Marie-Jocelyne Pidron et Monique Tijeras, il demande au bailleur social de la ville « d'étendre le dispositif spécial pour les locataires de locaux commerciaux aux locataires de son parc de logements afin que les locataires qui ne pourraient pas s'acquitter de leur loyer durant la période de confinement du fait de difficultés financières liées au Covid-19 ne subissent pas l'application de pénalités ». Et invite le maire à se tourner vers l'ensemble des bailleurs sociaux présents sur la commune d'appliquer le même dispositif.

    Contacté ce mardi soir, Franck Le Bohellec n'a pas donné suite.

    Avec le soutien de Libres !, le maire sortant a obtenu 42,95 % des voix, le 15 mars, lors du premier tour des élections municipales. Les résultats annonçaient un duel au second tour avec le communiste Pierre Garzon (26,29 %), à la tête d'une large liste d'union de la gauche.