Vitry : le supermétro s’est creusé la tête pour faire la fête

Pour présenter aux habitants l’énorme chantier qui se déroule chez eux et pour baptiser les deux nouveaux tunneliers, une fête exceptionnelle a eu lieu samedi.

 Vitry-sur-Seine, friche Arrighi, ce samedi après-midi. François montre à son fils Harold le trou de 35 m d’où partiront les tunneliers et qui accueille pour l’heure les portraits des Vitriots.
Vitry-sur-Seine, friche Arrighi, ce samedi après-midi. François montre à son fils Harold le trou de 35 m d’où partiront les tunneliers et qui accueille pour l’heure les portraits des Vitriots. LP/Denis Courtine

    C'était donc ça… Un trou gigantesque de 35 m de profondeur, des engins monstrueux de 100 m de long, un terrain de quatre hectares. Ce samedi après-midi, les habitants de Vitry et des alentours ont pu découvrir in situ le chantier pharaonique qui se déroule chez eux.

    Entre le pont du Port à l'Anglais et Choisy-le-Roi, près de la Seine, c'est de cette friche Arrighi que partiront — le premier dans quelques jours — les deux nouveaux tunneliers du futur supermétro sur la ligne 15 Sud. Ils porteront les prénoms de la basketteuse de Vitry Aby Gaye et de l'épidémiologiste Marina Kvaskoff.

    Des centaines de personnes ont ainsi afflué de 17 heures jusqu'à la tombée de la nuit pour savoir ce qui se trame dans les entrailles de Vitry. Histoire d'en faire un moment de fête, plusieurs animations ont eu lieu.

    Des photos des habitants de l'artiste JR

    La plus spectaculaire ? L'artiste JR, avec son appareil à photos géant, a dressé les portraits des habitants. Ce qui était original, c'est que les tirages étaient affichés dans le fameux trou de 35 m de profondeur. La semaine d'avant, les Vitriots avaient pu se faire tirer le portrait sur la place du Marché.

    L'idée c'est évidemment de les associer à ce chantier. « Bien sûr, il génère d'abord des nuisances, reconnaît Thierry Dallard, le président du directoire de la Société du Grand Paris. C'est pour cela qu'il est important pour nous que les gens découvrent ce chantier afin qu'il soit accepté. »

    Et le faire en jouant sur la dimension artistique, cela plaît forcément au maire (PCF) Jean-Claude Kennedy. « La culture, ça nous parle à Vitry. Cela permet de mettre en perspective ce chantier pour nos enfants. »

    Justement, avec son petit Harold dans les bras, François est impressionné. « Je me disais que c'était long 2025. Mais là quand on voit ça, on comprend mieux », sourit-il en montrant le trou de 35 m. « On regarde aussi si on voit le portrait de notre fils qui a été pris en photo sur la place du marché », ajoute Virginie, la maman. « C'est incroyable d'avoir l'opportunité de voir ça, s'étonnent encore Annie et Roshan. Et puis la symbolique est forte ».