Vitry : l’avenir de la ville débattu... dans la paille

Une cinquantaine d’habitants ont participé à une réunion au poney-club pour évoquer leurs attentes face au maire.

 Vitry-sur-Seine, lundi soir. Le poney club de la ville a accueilli la 4e réunion de la concertation intitulée « Imagine Vitry ».
Vitry-sur-Seine, lundi soir. Le poney club de la ville a accueilli la 4e réunion de la concertation intitulée « Imagine Vitry ». LP/Fanny Delporte

    «Qu'est-ce que vous avez à nous dire? On joue le jeu », lance le maire (PCF) de Vitry Jean-Claude Kennedy. Face à lui, des dizaines d'habitants assis sur des bottes de pailles. Lundi, le poney club accueillait l'une des soirées de concertation «Imagine Vitry ». Objectif : donner la parole à un maximum d'habitants, avant une restitution le 14 décembre. Et l'annonce de «changements ».

    Le logement. «Où va la ville ? Non, corrige Olivier qui travaille à l'office HLM. Il faudrait dire : où vont les Vitriots ? ». Le projet de renouvellement urbain « est magnifique, dit-il, mais à qui vont être dédiés ces logements ? ». Karim, « né à la clinique des Noriets », attend un logement social depuis 10 ans. «C'est complètement inacceptable, répond Jean-Claude Kennedy. Mais il y a 6 000 demandeurs à Vitry, on ne peut pas répondre totalement », explique l'élu.

    La jeunesse. Églantine est venue parler de son quartier, Colonel-Fabien. «On a pas accès à l'escalier. Les jeunes font du bruit du matin au soir et du soir au matin ». Pour sa voisine, c'est «l'éducation » qui est en jeu. Cette femme qui vit à Robespierre où elle voit des jeunes « solidaires » n'est pas d'accord : «On a la main sur l'éducation jusque 12 ou 13 ans. Puis c'est l'extérieur qui décide des fréquentations ».

    La mixité. «On a plein d'origines ici », constate Angélique, qui lance l'idée de faire découvrir les cultures des uns et des autres. Ce que fait le centre culturel depuis l'an dernier avec «Raconte moi... ». Elle estime que tout est fait de plus en plus pour les «bobos ». Le mot reviendra souvent. «Si ça continue comme ça, Vitry va devenir un ghetto », lâche une habitante au sujet de ce qu'elle perçoit comme un manque de mixité.

    Le Grand Paris. «Moi je pense que je serai exclue de ce système-là, explique une femme de 23 ans. Avec le Grand Paris on va beaucoup payer ». Cette autre habitante des Malassis se réjouit que les habitants aient accès à «un ciné, une piscine, une patinoire ». Mais elle a peur que la ville perde son «identité ». «J'ai connu les gardiens d'immeuble dans les cités, raconte-t-elle. Aujourd'hui on ose plus frapper chez son voisin pour demander du sel ».

    Prochaine réunion jeudi à 20 heures au niveau des courts de tennis couverts du stade Gosnat, 4 avenue du Colonel-Fabien.