VIDÉO. « Aujourd’hui, on ne se moque plus » : Djibril, le cavalier de la cité Pablo Picasso

L’équitation était un loisir « inconnu et trop cher » pour sa famille mais Djibril, originaire de Nanterre, a réussi à en faire son métier.

Il a suffi d’une colonie de vacances à 13 ans, loin de sa tour Nuage et de la cité, pour que Djibril Sako trouve sa vocation. « Quand j’ai vu mon premier cheval, tout de suite j’ai compris qu’il fallait que je passe beaucoup de temps avec », raconte ce natif du quartier Pablo Picasso à Nanterre, le même qui s’était embrasé le 27 juin 2023 suite à la mort du jeune Nahel, tué à bout portant par un policier. Pour réaliser son rêve et devenir cavalier, Djibril a d’abord essuyé « les moqueries » de ses potes, ainsi que le refus de son père de lui faire pratiquer l’équitation. Un « sport de riches » réservé « à des familles aisées ».

Avec culot, quelques coups de téléphone et du « ramassage de crottin bénévole », il parvient à prendre des cours à cheval au poney club de Rueil-Malmaison. 15 ans de monture et plusieurs podiums plus tard, Djibril est devenu enseignant et copropriétaire d’une jument de 4 ans. « Un exploit », selon ses proches, qui lui permet enfin de « vivre de sa passion ». « Maintenant, plus personne ne me charrie », se réjouit-il. « Pour nous, l’équitation, on en faisait juste en classe verte, mais on aimait tous ça », explique son ami d’enfance Bilel. « C’était inaccessible, Djibril a réussi à casser les codes ».



Grâce à son métier, le Nanterrien de 28 ans a donné des cours au Sénégal, s’est lancé dans le saut d’obstacles dans des écuries en Corée du Sud et rêve même de Jeux olympiques. « Il ne faut pas se mettre de barrière, rien n’est inatteignable », résume Djibril, fan de vitesse et de franchissements. « Tant que je suis avec mes chevaux, de toute façon, je suis heureux ».