VIDÉO. « Mon école, elle a brûlé » : une rentrée pas comme les autres pour les enfants de La Verrière

Deux mois après les révoltes urbaines, une maternelle et une école primaire de La Verrière (Yvelines) n’ont pas pu rouvrir. Plus de 200 élèves ont dû changer d’établissement en cette rentrée des classes. Nous les avons suivis lundi matin.

    « Je suis un peu triste, parce que c’était bien, c’était cool là-bas », glisse Mohammed-Amine. Le timide élève, qui fait sa rentrée en CE2, regrette son école du Bois-de-l’Étang, dont il ne reste plus qu’une carcasse carbonisée enveloppée de scellés et de palissades blanches. L’établissement a été incendié dans la nuit du 29 juin durant les révoltes urbaines qui ont éclaté après la mort de Nahel.

    Les violences ont été particulièrement intenses à La Verrière, (Yvelines). La commune de 6 000 habitants a perdu l’une de ses deux maternelles du quartier et la grande école primaire « très appréciée des habitants », selon le maire (DVD) Nicolas Dainville. En France, au total, cinq écoles n’ont pas pu rouvrir leurs portes en cette journée de rentrée, dont deux pour la seule commune francilienne.

    Ce lundi matin, peu avant 8h30, près de 160 enfants de 6 à 12 ans se faufilent entre plusieurs bus mauves, des navettes mises en place par Ile-de-France Mobilités et l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines pour les conduire vers leur nouvel établissement, situé à environ 2 km. Une nouvelle routine pour ces élèves qui devront encore patienter trois ans, le temps de reconstruire leur école. Les tout petits qui ont perdu leur maternelle, eux, sont accueillis dans de nouvelles classes ouvertes dans un autre école du quartier.

    « Ça change beaucoup de choses parce qu’on avait l’habitude d’aller à deux pas de notre maison, mais on va reprendre nos habitudes », confie Wendy, mère de deux élèves de primaire. L’habitante du Bois-de-l’Étang se réjouit que tous les enfants du quartier puissent se retrouver à la rentrée au même endroit. « Je pense que les gens sont un peu perdus, ce qui est normal », analyse de son côté le maire.



    Une fois les navettes arrivées à bon port, parents et enfants découvrent leur nouvel établissement avec enthousiasme. « D’après ce qu’on voit et ce qu’on nous a dit, ça doit bien se passer », anticipe Boubou, qui accompagne ses deux enfants. Christelle Harmand, la maîtresse de la classe de CM1/CM2 se faufile entre des petits groupes d’enfants, liste d’émargement en main. « Qui est-ce qui manque ? ». « Ils n’ont pas encore leurs repères ici, donc il faut aller les chercher », sourit l’enseignante. On sent l’excitation, l’envie de découvrir ce nouveau bâtiment pour les élèves. Nous, on est ravis de les accueillir ici ce matin ».