Depuis Vernon, le train cristallise la colère des Normands contre Valérie Pécresse

Ils n’ont pas apprécié les déclarations de la présidente de la région Ile-de-France qui pose ses conditions pour la réalisation de la ligne à grande vitesse Paris-Normandie depuis la gare Saint-Lazare, avec des arrêts dans les Yvelines.

Avec plus de 2 millions de voyageurs en 2022, la gare de Vernon-Giverny (Eure) est la troisième gare la plus fréquentée de Normandie. LP/Mehdi Gherdane
Avec plus de 2 millions de voyageurs en 2022, la gare de Vernon-Giverny (Eure) est la troisième gare la plus fréquentée de Normandie. LP/Mehdi Gherdane

    Le ton montre entre Valérie Pécresse et ses voisins normands. Le maire (DVD) de Vernon (Eure) François Ouzilleau n’a pas goûté les récentes déclarations de la présidente (LR) de la région Ile-de-France à propos de la ligne à grande vitesse Paris-Normandie, depuis la gare Saint-Lazare. Pour faire simple, cette ligne, baptisée LNPN, doit relier Paris aux grandes villes normandes d’ici à 2040. Et pour résumer, les Normands la désirent ardemment, tandis que les Franciliens – essentiellement dans les Yvelines – traînent des pieds.

    Jusqu’à présent opposée à cette nouvelle desserte, Valérie Pécresse vient de faire marche arrière… mais en posant ses conditions. « Il n’est pas possible d’entendre que les trains normands ne s’arrêteront plus à l’avenir à Mantes-la-Jolie, Bonnières-sur-Seine ou Rosny-sur-Seine », avait-elle souligné au Parisien le 22 mars dernier.

    « Je les ai vues ses conditions. Si elle n’en veut pas, qu’elle le dise ! Pour moi, elle veut tuer le projet avec des exigences impossibles à tenir », fulmine François Ouzilleau. Enterrer une partie de la ligne dans les Yvelines, comme le réclame la Francilienne ? « Financièrement, c’est pharaonique ! »

    Des bénéfices attendus pour les Franciliens

    Maintenir des trains directs entre la Normandie et Paris avec des arrêts à Mantes-la-Jolie ? « Ce sera possible sur quelques-uns, mais pas pour tous, reprend le maire vernonnais. Madame Pécresse a obtenu le RER E, les Normands ont bien le droit de vouloir gagner du temps pour leurs trajets vers Paris sans avoir à s’arrêter dans les Yvelines. »

    L’édile rappelle d’ailleurs que la gare de Vernon-Giverny est la troisième plus importante de Normandie, avec plus de 2 millions de voyageurs en 2022, selon la SNCF. Elle se situe après Rouen (7 millions) et Caen (3,7 millions) et juste derrière Le Havre (1,8 million).



    Depuis des années, ce projet d’infrastructures cristallise les intérêts divergents entre Normands et Franciliens. Ces derniers manifestent un intérêt limité, estimant que les bénéfices sont surtout attendus par leurs voisins. Les Normands, eux, dénoncent régulièrement l’inertie parisienne sur ce dossier alors que des bénéfices sont attendus en termes de fluidité, notamment pour les trains entre Paris et Mantes-la-Jolie.