Le chauffard de l’A 13 amateur de vodka venait d’être condamné pour conduite en état d’ivresse

Un homme de 51 ans a écopé ce vendredi de douze mois de prison ferme devant le tribunal correctionnel de Versailles. Il venait d’être jugé deux jours plus tôt pour des faits similaires.

Les juges du tribunal de Versailles ne s'attendaient pas à voir le chauffard revenir aussi vite sur le banc des accusés (Illustration). LP/Maxime Laurent.
Les juges du tribunal de Versailles ne s'attendaient pas à voir le chauffard revenir aussi vite sur le banc des accusés (Illustration). LP/Maxime Laurent.

    Il est arrivé dans le box encadré par deux CRS dans leurs blousons fluos et c’était sa deuxième visite en trois jours devant le tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines). Condamné ce mercredi à huit mois de prison avec sursis pour conduite en état d’ivresse, un homme de 51 ans, technicien aux Mureaux, était de nouveau jugé ce vendredi après-midi, pour un délit identique.

    Quelques heures après sa comparution de mercredi, les policiers l’ont retrouvé ivre mort sur la voie de gauche de l’autoroute A 13, au volant d’un véhicule accidenté. L’éthylotest a affiché un taux d’alcool dans l’air expiré de 0,98 mg par litre, soit 1,96 g dans le sang. Aujourd’hui, il ne se souvient plus de rien.

    En quittant le tribunal de Versailles ce mercredi midi, il s’est offert une bouteille de vodka dans une supérette avant de mettre le cap sur Issou, où il réside. Chemin faisant, il décide de s’installer sur l’aire d’autoroute de Morainvilliers, descend les 350 ml de vodka et se remet en piste. Quelques kilomètres plus loin, à hauteur de Guerville, il échoue sur la voie de gauche après un coup de volant intempestif.

    Il n’a « pas supporté » sa précédente condamnation

    « C’est parce que ma cigarette est tombée dans la voiture, monsieur le président. Je me suis baissé pour la ramasser et… voilà. C’est sûr, si je n’avais pas bu, je n’aurais sûrement pas fait ça », explique le prévenu.

    D’une traite et au bord des larmes, il dresse ensuite l’inventaire des malheurs qui le frappent, dans une interminable litanie. Il « porte toute sa famille sur [son] dos, est « bipolaire mais aussi dépressif ». Il doit financer les études de sa fille en Espagne. Veiller sur sa belle-fille enceinte et son fil victime du syndrome de la Tourette. Son épouse est malade aussi. « Forcément, ça ne va pas trop, plaide-t-il. Mercredi, quand j’ai entendu que j’étais condamné à huit mois, je n’ai pas supporté ».

    « Vous avez conscience que vous pouvez tuer des gens ? »

    « Et donc, vous foncez acheter une bouteille de vodka, que vous avez la bonne idée de consommer sur une aire d’autoroute, coupe le président qui commence à perdre patience. Vous avez conscience que vous êtes un véritable danger sur la route ? Que vous pouvez tuer des gens ? Aujourd’hui, vous encourez deux ans de prison. C’est ça la réalité. »

    Le casier judiciaire du chauffard porte la trace de deux condamnations pour conduite en état d’ivresse et mise en danger de la vie d’autrui, en 2018 et 2022. Les juges de Versailles l’ont condamné ce vendredi à huit mois de prison ferme, auxquels s’ajoutent quatre mois de prison au titre d’une révocation partielle du sursis prononcé mercredi. Il effectuera sa peine sous le régime de la semi-liberté, ce qui lui permet de préserver son emploi tout en passant ses nuits en prison.

    Son permis a été annulé, avec une interdiction de le repasser pendant trois ans. Une dernière question pour la route : « Et ma voiture ? », s’enquiert-il. « Confisquée », reprend le président. « Mais c’est la voiture de ma fille… », se lamente l’amateur de vodka.