Porcheville : le ras-le-bol des gardiens de la prison pour mineurs

Les agents pénitentiaires dénoncent des agressions qui seraient « de plus en plus fréquentes » selon eux.

 Porcheville. Les agents pénitentiaires de la prison pour mineurs dénoncent une situation qui se dégrade, notamment à cause des agressions qui seraient récurrentes.
Porcheville. Les agents pénitentiaires de la prison pour mineurs dénoncent une situation qui se dégrade, notamment à cause des agressions qui seraient récurrentes. LP/Virginie Wéber.

    Un sentiment de ras-le-bol envahit le personnel de la prison pour mineurs de Porcheville, qui dénonce, notamment, la multiplication des agressions dont ils sont victimes. « Elles sont de plus en plus fréquentes. Cet été, un surveillant s'est retrouvé avec le nez cassé. Un autre s'est fait molester, au sol, à coups de pied et de poings par un groupe, raconte Samuel, surveillant et secrétaire du syndicat FO dans l'établissement. La semaine dernière, un jeune qui sortait du quartier disciplinaire s'en est de nouveau pris à deux surveillants en leur donnant des coups de poing. Des exemples comme cela, on en a plein ! » Du côté du ministère de la justice, on reconnaît un « incident particulier » survenu la semaine dernière. « Un détenu bénéficiant d'un suivi psychiatrique a bousculé un surveillant. Des mesures disciplinaires ont été prises à son encontre puisqu'il a été transféré à Rouen », indique un porte-parole. Mais, précise-t-il, « le ministère de la justice n'a eu connaissance d'aucun autre incident » à Porcheville.

    Les agents associent ces agressions à un changement des mentalités. « Avant, il y avait un réel respect entre les agents et les détenus : on se serrait la main, on s'écoutait, l'uniforme représentait encore quelque chose », regrette Samuel, avant d'évoquer aussi le problème de la forte population carcérale. « On a actuellement 55 détenus pour une capacité opérationnelle de 60 places. Et l'on est une soixante d'encadrants dans le centre, précise le représentant syndical. Nous recevons des mineurs qui n'ont pas vocation à se retrouver à Porcheville, envoyés pour des faits de terrorisme ou présentant des cas psychiatriques. On n'est pas formés à cela. » Le porte-parole du ministère rappelle que « cinq places » de l'établissement « sont réservées pour la détention de mineurs inculpés pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».