Le plan de redressement de Yamaha est lancé depuis longtemps maintenant, mais il ne se voit toujours pas en piste : les motos de la marque japonaise, dont celle de Fabio Quartararo, continuent de rouler une seconde moins vite que les meilleures à chaque tour. Il faut pourtant croire le constructeur quand il dit préparer sa révolution. Historique - et dernier - utilisateur du moteur à quatre cylindres en ligne, Yamaha s'est déclaré ouvert au passage au V4, comme l'a annoncé jeudi Lin Jarvis en marge du GP d'Émilie-Romagne. « Je peux confirmer que nous sommes en plein développement d'un moteur V4 », a déclaré le manager du secteur course sur la chaîne du MotoGP.
Cela peut ressembler à une subtilité de mécanicien, qui met en jeu une architecture moteur différente pour entraîner le mouvement des pistons. Mais pour Yamaha, le changement représente bien davantage que des vilebrequins plus courts : il s'agit de la dernière preuve de sa détermination à abandonner ses pesanteurs pour adopter les recettes des concurrents qui gagnent, Ducati en tête.
L'équipe officielle ne roulera pas cette saison en MotoGP avec ce nouveau moteur, ni sans doute la prochaine. Mais le nouveau système de propulsion devrait être installé sur des machines en 2025 à l'occasion de tests qui diront si la révolution vaut le coup. « Le 4 cylindres en ligne a toujours de nombreuses possibilités d'amélioration, pense Jarvis. Mais si on regarde les autres concurrents et le nouveau règlement qui arrivera en 2027, il est important de bien comprendre le potentiel du V4. »
Depuis quelque temps, Quartararo invitait son équipe à prendre en considération tout ce qui pouvait amener de la performance. Le V4 faisait partie de ses réflexions. Le pilote français a-t-il poussé pour faire sauter le verrou ? « Je ne peux pas me décider sur quelque chose que je n'ai jamais essayé, a répondu le champion du monde en conférence de presse. Mais, de l'extérieur, on voit que les trois meilleurs constructeurs ont un V4. Je ne suis pas un ingénieur pour dire qu'il en faut un, mais tous ont étudié ce changement et ils ont forcément vérifié beaucoup d'informations pour cela. » L'ébullition est en cours.
