Sur les anciens terrains du golf, le projet Val de Bétrine va voir le jour

Abonnés
  • Isabelle Philippot, chef de projet et Michel d’Ozenay, patron de Senfas.
    Isabelle Philippot, chef de projet et Michel d’Ozenay, patron de Senfas. Midi Libre - Alexis béthune
Publié le
Fabrice Andrès

À Saint-Hilaire-de-Brethmas, l’entreprise Senfas prépare les cultures de demain.

Acteur majeur du bio depuis plus de 35 ans, Michel d’Ozenay poursuit le développement du groupe agroalimentaire Senfas. Le patron a répondu à l’appel à projet d’Alès Agglo pour l’utilisation des parcelles prévues pour la construction d’un golf.

Depuis l’abandon du programme, il y a déjà 10 ans, les terres de Saint-Hilaire-de-Brethmas sont restées inexploitées. D’une superficie de 20 hectares, les terrains de Val de Bétrine, situées sous l’aérodrome de Deaux, vont donner lieu à une exploitation expérimentale.

Des exploitations viables et duplicables

"Je me suis porté candidat pour ces terres, explique Michel d’Ozenay. L’idée c’est de créer une zone expérimentale pour envisager l’agriculture de demain. Avec le changement climatique, la hausse des températures, nous devons déterminer quelles sont les plantes qui supportent le mieux la souffrance hydrique, afin de pouvoir les cultiver avant de les consommer."

Les tests vont porter sur des cultures de figues de barbarie, de poivriers, de câpriers, une oliveraie sans irrigation, de la vigne sans pépins… "Les raisins secs, on n’en trouve qu’en Turquie. Ce qu’on va planter, en nous adaptant aux conditions climatiques, c’est pour le transformer et le vendre. On a déjà pensé aux débouchés commerciaux."

Le triptyque d’une agriculture pragmatique : planter, récolter, vendre

Convaincu depuis longtemps des vertus d’une culture biologique, Michel d’Ozenay n’en reste pas moins un chef d’entreprise pragmatique. Loin des discours dogmatiques, l’aspect financier est pris en compte : "Pour cette exploitation expérimentale, nous prenons des risques mesurés. On ne va pas gagner d’argent, mais le groupe à la capacité d’absorber la charge. Je veux démontrer que ce modèle d’exploitation est d’une part, viable d’un point de vue économique, et duplicable. Il ne faut pas oublier que le but de l’agriculture, c’est de nourrir."

Et comme aime à le répéter le chef d’entreprise : "Planter, c’est bien. Récolter, c’est mieux. Mais vendre, c’est encore mieux."

Des plantations dédiées à la recherche avec des partenaires scientifiques

Aujourd’hui les 20 ha ont donné lieu à une étude agronomique poussée. Les parcelles sont toujours en friche, mais les certifications bios ont été obtenues. Le travail de la terre devrait débuter à l’automne, et les plantations sont prévues pour la fin de l’année.

Dans le cadre d’un programme de recherches, un partenariat a été tissé avec IMT Mines Alès (ex-École des Mines), l’Institut Agro Montpellier, le bureau d’études Agroof de Boisset-et-Gaujac.

Le bilan carbone à la base de la réflexion

"Les fruits secs, le sucre de canne… proviennent de l’étranger. L’impact des transports sur l’environnement n’est pas neutre mais nous essayons de diminuer notre empreinte carbone", explique Michel d’Ozenay.

Isabelle Philippot, responsable du développement durable, par ailleurs chef de projet de Val de Bétrine, a réalisé une étude approfondie sur l’empreinte carbone de l’entreprise : "Il s’agit d’une photographie à l’instant T et on voit comment on peut progresser. Cette problématique est liée au projet d’exploitation expérimentale. On veut étudier quelle plante nourricière absorbe le plus de carbone. Les dispositions européennes prévoient que les industriels puissent compenser leur production de carbone avec des crédits que des agriculteurs pourraient leur fournir, un peu comme un complément de revenu."

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement
à cet article à partir de
2,49€/mois