Des cités fournaises aux étés dangereux pour la santé des plus fragiles, personnes âgées, enfants et malades chroniques en tête. C’est ce qui guette durablement les Alpes-Maritimes à l’heure du changement climatique.
"Au niveau européen, la chaleur va devenir l’un des risques les plus meurtriers", souligne Loéna Trouvé, référente Adaptation à la surchauffe au sein du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema).
À Nice, le plus gros service d’urgences de France en sait déjà quelque chose. Tous les étés, l’hôpital Pasteur II frise l’engorgement.
Depuis plusieurs jours, le plan "Hôpital en tension" y est activé. Réhaussé au niveau 2 ce mardi, il entraîne l’ouverture de lits supplémentaires. "Ce week-end et la semaine qui suit s’annoncent très tendus", pointait ce vendredi 9 août le Dr Contenti, cheffe du service des urgences, du Samu et du Smur.
Des normales de saison dépassées ce week-end
Côté prévisions à court terme, Météo-France prévoit ce samedi 30°C à 34 °C sur le littoral; jusqu’à 36 °C dans les terres à Carros, Lantosque ou Puget-Théniers (soit 5 degrés de plus que les normales de saison). Dimanche, la chaleur gagnera encore en intensité, avec environ 1 degré de plus que la veille partout.
D’ici 2100, le climat tunisien à Nice
Sur le plan du climat cette fois, c’est-à-dire des projections à long terme, ces canicules vont devenir la norme en région méditerranéenne, point chaud du réchauffement unanimement reconnu par la communauté scientifique.
"En raison des émissions anthropiques de gaz à effet de serre, la rapidité du changement climatique, historique et projetée, y est supérieure aux tendances mondiales", indique le dernier rapport d’évaluation du Mediterranean experts on climate and environmental change (MedECC).
Toujours selon cette étude, à l’horizon 2100, il y a un fort risque de décalage de notre climat vers celui du sud de l’Italie ou du nord de la Tunisie pour Marseille, Nice et Avignon si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter au rythme actuel.
Plus préoccupant, ce bouleversement interviendrait à Nice même en cas de scénario intermédiaire, avec stabilisation des émissions à un niveau faible avant la fin du XXIe siècle. Quoi qu’il arrive, il faudra donc s’adapter.
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