"Mal-être", "désorganisation du travail", "amiante"... On vous explique pourquoi le personnel de cette fac de Nice a fait grève cette semaine

Le personnel de la faculté de médecine de Nice a fait grève ce mardi, pour dénoncer des « maltraitances chroniques » et négligences sanitaires liées aux vieilles infrastructures amiantées.

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Guilhem Gros Publié le 22/09/2023 à 07:10, mis à jour le 22/09/2023 à 07:10
Rassemblés dans le calme, les enseignants-chercheurs et le reste du personnel étaient sur le parvis du campus Pasteur toute la matinée de mardi. Photo Guilhem Gros

Des employés se cachent dans les couloirs pour pleurer, essorés physiquement et complètement en dépression. » Thierry Delépine est électricien et travaille à la faculté de médecine de Pasteur depuis cinq ans. Selon lui, la situation que vit le personnel entre ces murs bâtis en 1965 a "atteint un point de non-retour". En lutte contre la direction administrative depuis plusieurs années, un groupe de grévistes s’est rassemblé devant le campus étudiant de l’avenue de Valombrose, ce mardi. "Vexatoire, méprisant, humiliant…" Dans le viseur des manifestants: leur hiérarchie. La direction, elle, n’aurait été informée "de ce mal-être qu’à partir du printemps".

Chercheuse et représentante de la CGT, Sabine Santucci expose: "Nos revendications concernent deux problèmes. Le premier concerne une totale désorganisation du travail qui implique une maltraitance chronique de nos salariés et le second le danger de nos infrastructures chargées d’amiante."

"Un traitement par la peur"

La grève s’est déroulée ce mardi. Photo Guilhem Gros.

"Nous exigeons le changement de la direction administrative, assure Sarah Labat, enseignante-chercheuse et membre de Sud Éducation. Seuls les employés à durée indéterminée ont pu prendre part au mouvement. Les autres ont dû se cacher de peur de ne pas être renouvelés. Un traitement par la peur est réservé aux salariés en désaccord avec leurs supérieurs. Néanmoins, une pétition encourageante a recueilli les signatures de plus de la moitié du personnel." Elodie (1) est en poste pour sa troisième année et a vu démissionner huit de ses collègues pour des maltraitances: "On ressent un réel malaise par rapport à nos supérieurs. Nous sommes exploités, méprisés et rien ne change."

D’après la direction de l’Université Côte d’Azur, "plusieurs actions ont été engagées depuis l’été afin de renforcer les équipes, d’améliorer les conditions de travail des personnels et de prendre en compte les revendications exposées". Des réunions d’information ouvertes à tout le personnel ont été projetées, "avec très peu de retours positifs".

Un problème d’amiante

"L’amiante, ça se touche et ça se respire, lâche un pompier qui s’est greffé à la manifestation. Dès qu’une surface est remuée, des particules se dégagent et restent en suspension pendant 24 heures. 2.000 fois plus petites qu’un cheveu, elles se collent à tous types de fibres et peuvent provoquer des dommages à l’organisme que 30 ans après." Thierry Delépine s’indigne: "Les élèves s’entassent à 200 dans des amphis remplis de ces substances. Ils les gardent sur leurs vêtements et les ramènent chez eux le soir. J’ai bientôt 60 ans et c’est la première fois que je fais grève et que j’attaque civilement une structure. Si nous ne pouvons pas réparer les dégâts du passé, soucions-nous de ceux du futur. Aujourd’hui, notre objectif est d’avertir dans le calme. Nous passerons la deuxième vitesse si la direction ne réagit pas."

L’administration regrette que "des raccourcis soient faits sur des sujets complexes" et insiste sur le fait que "tous les personnels, encadrants comme opérationnels, doivent pouvoir être entendus avant de prendre des décisions. Très prochainement seront communiquées par écrit les mesures adoptées ainsi que leur calendrier de déploiement."

(1) Le prénom a été modifié.

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