Mathilde de Belgique et le cacao, la reine consort du royaume du chocolat prend position

De quelle photo s’agit-il ?

Le cliché que nous avons retenu a été pris ce lundi 22 avril 2024 à Bruxelles. On y voit la reine des Belges Mathilde, dans sa robe blanche sans manches imprimée de fleurs rouges, roses, brunes et noires de Dries van Noten. Très sérieuse, ses lunettes de vue sur le nez, elle est à une tribune, devant deux micros.

Derrière la femme du roi Philippe, les drapeaux européen et belge côtoient celui vert et brun de l’ICCO. Sous cet acronyme se cache la International Cocoa Organization (Organisation international du cacao). Et des fèves de cacaoyer ainsi que leurs feuilles sont figurées en dessin sur le pupitre devant elle, de même qu’en photo à l’arrière-plan.

Pourquoi avons-nous choisi cette photo ?

Vous l’aurez compris, l’engagement qu’assurait ce jour-là la femme du monarque de Belgique était en lien avec le cacao. La maman des princesses Elisabeth et Éléonore et des princes Gabriel et Emmanuel avait mission de prononcer le discours d’ouverture de la 5^e conférence mondiale du cacao. Après son allocution, Mathilde n’a pas manqué de visiter le « Global Village » – une expérience immersive dans le monde du cacao – et de rencontrer certains exposants du secteur.

Organisée conjointement à Bruxelles par le SPF (Service fédéral public) Affaires étrangères et l’Organisation internationale du Cacao, cet événement rassemblait tous les acteurs de la filière du cacao : gouvernements, cacaoculteurs, coopératives, exportateurs, négociants, fabricants, marques, détaillants, institutions financières, sociétés de logistique, agences d’aide internationale et de développement, universitaires, etc.

Venus du monde entier, ils étaient là pour échanger leurs points de vue et identifier des solutions pour assurer la durabilité du secteur du cacao face aux défis économiques, sociaux et environnementaux auxquels il est confronté. Mais aussi pour évaluer l’efficacité des initiatives prises par les parties prenantes pour traiter ces questions et adapter les stratégies futures, peut-on lire sur le site de la Word Cocoa Conference 2024.

Mathilde n’a pas oublié les messages des Ivoiriens

Intervenant avec sa casquette de défenseure des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, la reine Mathilde a conclu son discours en évoquant sa visite de travail ivoirienne, en mars dernier, au cours de laquelle elle avait visité une plantation. « Je n’oublie pas les messages qui m’ont été donnés en Côte d’Ivoire par les acteurs de la filière : Que le cacao devienne durable, ce qui signifie un travail et une rémunération décente pour les producteurs, des enfants qui puissent aller à l’école et des forêts qui sont préservées ».

Des points qu’elle avait précédemment évoqués dans son propos, au cours duquel elle avait développé des arguments d’ordre économique, social, juridique, de l’égalité des chances, et moral. Ce dernier étant le plus important selon elle : « Comment admettre une distribution de valeur aussi peu équitable tout au long de la chaîne de valeur allant du cacao au chocolat ? Les producteurs ne reçoivent pour leur cacao qu’entre 5 et 10 % de la valeur du chocolat acheté par les consommateurs. Les commerçants, les industriels, les chocolatiers, les distributeurs se partagent les 90 ou 95 autres pourcents du prix final. L’équité plaide pour une augmentation du prix payé aux cacaoculteurs. Il faut combler le fossé qui existe entre le revenu réel des producteurs et le revenu décent auquel ils peuvent légitimement aspirer, afin de satisfaire leurs besoins essentiels », a-t-elle insisté. Une belle prise de position pour l’épouse du souverain du royaume du chocolat.