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Naviguer sur une ville flottante : l’inattendu Costa Smeralda

Le Costa Smeralda
Le Costa Smeralda © DR
Romain Clergeat

Initialement réticent à l’idée d’embarquer sur l’un des plus gros navires de croisière au monde, on découvre que malgré son gigantisme indéniable, ce navire italien offre une expérience finalement plaisante et plutôt bien pensée.

Bien sûr, quand on découvre la « silhouette » du Costa Smeralda à quai à Marseille, on retient son souffle. Avec ses 337 mètres de long et ses 20 ponts, ses 2612 cabines et suites pouvant accueillir 5224 clients en base double et jusqu’à 6554 avec tous les lits disponibles (plus 1678 membres d’équipage…), ce mastodonte flottant écrasant le paysage portuaire a au premier abord, quelque chose de suffocant. Comme l’appréhension de s’être porté volontaire pour être enfermé dans un centre commercial flottant en Méditerranée… Il faudra pourtant l’admettre, nombreuses seront les craintes à se dissiper au contact d’une réalité moins angoissante, et certainement pas tragique, une fois à bord.

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L’embarquement déjà, qui se déroule avec une efficacité surprenante. Les files d’attente avancent rapidement, le personnel, souriant et polyglotte, guide les passagers à travers les différentes étapes avec efficacité. Une fois remise la carte qui servira de passe-partout durant toute la croisière, on se retrouve à bord en moins de 45 minutes.

Le premier contact avec l’intérieur du navire est saisissant et replonge dans l’inquiétude de ne pouvoir échapper au gigantisme du lieu, ni à parvenir à s’extirper des espaces archi bondés. L’atrium central, baptisé Colosseo, s’élève sur trois ponts est surplombé d’un immense écran LED à 360 degrés diffusant des images spectaculaires. Cet espace est le coeur battant du navire, accueillant spectacles, animations et rassemblements festifs mais on n’est pas obligé de s’y agglutiner non plus.

Avec 19 bars et 11 restaurants, le choix de la restauration est copieux

Les cabines, réparties sur plusieurs ponts, sont une agréable surprise. Spacieuses, élégamment décorées dans des tons doux, beaucoup disposent d’un balcon privé (1522 sur 2612) offrant une vue, forcément imprenable sur la mer. Or, à moins d’être chafouin, ce lieu seul permet de profiter des plaisirs de voguer sur la mer ; que l’on soit 30 ou 3000 à bord.

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Le navire largue les amarres en fin de journée. Depuis le pont supérieur, les passagers contemplent Marseille qui s’éloigne doucement, baignée par les lueurs du couchant. Avec 19 bars et 11 restaurants, le choix de la restauration est copieux. Le Buffet des Saveurs, nom astucieux mais un tantinet exagéré, fait office de self rapide. Plutôt varié, très italien bien sûr, et dans l’ensemble très correct. La qualité de la nourriture surprend agréablement, loin des buffets industriels redoutés. De plus, les nombreux espaces, intérieurs et extérieurs, permettent de trouver une place à la fois confortable et agréable. Ce n’est pas la cantine non plus.

Des menus gastronomiques inspirés des escales de la croisière

Nous aurons l’occasion de tester également Il Rugantino, une cuisine italienne assez raffinée. La pizzeria, franchement bonne. Le restaurant Teppanyaki où deux chefs font leur numéro devant vous, jonglant avec leurs ustensiles tout en préparant un repas japonais très honnête. Nouveauté à bord, une offre gastronomique au restaurant Archipelago. Ici, trois grands chefs, dont la française Hélène Darroze, ont créé des menus gastronomiques inspirés des escales de la croisière. Le cadre est intimiste, avec des tables disposées comme des îlots, offrant une expérience culinaire quasi-privée.

Pour un prix très abordable pour une prestation voulue de haut vol : 52 euros. Si l’intention est louable, le résultat laisse quand même à désirer. Et si on a eu la chance d’expérimenter des restaurants gastronomiques, ici, le compte n’y est pas tout à fait. Probablement en partie car, pour rester dans cette fourchette de prix, il faut sans doute sacrifier sur la qualité et donc la finesse de certains produits.

Le soir, tout le monde est évidemment à bord et c’est le moment où ceux qui fuient la foule font bien de rester dans leur cabine à regarder un film. Pour les autres, le théâtre Sanremo propose l’un des nombreux espaces de divertissement du navire. Un spectacle mêlant acrobaties et musique live en met plein les yeux aux spectateurs. L’acoustique est… puissante (surtout si l’on a choisi de prendre un verre dans un bar limitrophe) mais les artistes sont d’un niveau qui ne se discute pas.

La navigation vers Naples se fait de nuit

Le lendemain matin, le Costa Smeralda arrive à Barcelone. L’escale dure une journée entière, permettant de découvrir la capitale catalane. Costa propose une multitude d’excursions, mais beaucoup de passagers choisissent de visiter la ville par leurs propres moyens. De retour à bord en fin d’après-midi, les installations du navire attendent les voyageurs. Le Costa Smeralda compte 4 piscines, dont la principale, située sur le pont supérieur, offre une vue panoramique sur la mer. Des transats confortables, des bars à cocktails et une ambiance musicale festive créent une atmosphère de club de vacances.

La navigation vers Naples se fait de nuit. Au petit matin, les passagers sont accueillis par la silhouette du Vésuve. L’escale napolitaine est l’occasion de visiter Pompéi, d’aller à Capri ou de voir Naples et de… mourir bien évidemment. Le catalogue des excursions proposées est vaste, mais pas données en général.

De retour à bord, le Solemio Spa attend les voyageurs éreintés : Sauna, hammam, bains à remous… Le spa compte 16 salles de traitements, offre une large gamme de soins et surtout, ferme à 22h. Donnant la possibilité d’y aller lorsque c’est plus calme.

Chaque pont est nommé d’après une ville italienne emblématique

Peu fréquenté également, le CoDe, le Costa Design Museum. Sur 400m2, ce musée retrace l’histoire du design italien à travers des pièces emblématiques. De la Vespa à la machine à écrire Olivetti, en passant par la légendaire lampe Arco. Un voyage dans l’esthétique italienne bien fichu.

Vu la taille du navire, se rendre d’un espace à un autre, et se perdre, donne l’occasion d’en visiter les dédales et de finalement apprécier l’atmosphère d’ensemble. Chaque pont est nommé d’après une ville italienne emblématique, de Palerme à Trieste, et la décoration reflète l’esprit de ces lieux. Par exemple, le pont « Roma » peut présenter des teintes chaudes évoquant les bâtiments historiques de la capitale, tandis que le pont « Venezia » joue sur les tons bleus et les motifs aquatiques. Dans les espaces publics, on note l’utilisation de matériaux nobles comme le marbre italien, le bois et le verre de Murano. Des oeuvres d’art contemporain ponctuent judicieusement les couloirs et les salons. Et il faudrait être malhonnête pour ne pas reconnaitre que l’ensemble se tient dans une harmonie visuelle agréable. L’éclairage joue également un rôle dans la création d’ambiances variées. Des systèmes LED intelligents modifient l’atmosphère selon l’heure de la journée ou l’événement en cours, passant de tons chaleureux et intimes le soir à une lumière plus vive et énergisante pendant la journée.

Des efforts considérables pour réduire l'impact environnemental

Notre expérience prend fin à Civitavecchia, le « port » de Rome. On descend avec un jugement un peu plus nuancé qu’auparavant. Certes, ce type de voyage ne convient pas à tous. Ceux qui recherchent l’aventure pure ou le dépaysement total seront frustrés par le côté organisé et aseptisé de la croisière. Et aucun « environnementaliste » ne sera convaincu malgré les efforts de Costa Croisière pour réduire l’impact environnemental et qui annonce faire des efforts considérables pour améliorer cet aspect : propulsion au GNL, systèmes de gestion des déchets avec 100 % triés à bord, eau utilisée à bord produite à 100 % à bord grâce à des systèmes de dessalinisation, efforts importants pour réduire le gaspillage alimentaire…

Mais si l’on est déjà convaincu par ce type de croisières, on ne peut que recommander de tenter celle sur le Costa Smeralda. Car on y trouvera ce qu’on est venu y chercher, et sûrement plus encore. En revanche, y avoir participé permet de moduler ses à priori. Non, la vie à bord n’a rien de « monstrueux ». Et si l’on opte pour un séjour conforme à son caractère, calme, discret et silencieux, on peut (« presque ») y trouver son compte.

À partir de 499 euros pour 8 jours en Méditerranée

www.costacroisieres.fr

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