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Grève des laboratoires d'analyses : "La réalité n’est pas celle de petits labos atomisés"

ÉDITO - En grève depuis le 22 octobre, les laboratoires d'analyses médicales contestent les économies sur leur tarif demandées par l’Assurance maladie. Un conflit qu'il faut nuancer, selon François Lenglet.

Laboratoire médical (illustration)
Laboratoire médical (illustration)
Crédit : Pixnio
Grève des laboratoires médicaux : "la réalité n'est pas celle de petits labos atomisés",
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Grève des laboratoires médicaux : "la réalité n'est pas celle de petits labos atomisés", estime Lenglet
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François Lenglet - édité par Noé Blouin
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Les laboratoires d’analyses médicales sont en grève pour le troisième jour consécutif. Ils refusent les économies que leur demande la sécurité sociale sur leurs tarifs, qui est en réalité, sinon leur client, du moins leur financeur, puisque les examens biologiques qu’ils effectuent sont prescrits par des médecins, et donc remboursés par l’Assurance maladie.

Il s’agit de 170 millions d’euros, sur un total de plusieurs milliards de remboursements, qui comptent pour 10% des soins de ville, en dehors de l’hôpital, qui a ses propres équipements. Et ils crient au loup, en expliquant que cette mesure scélérate va égorger les petits labos, et donc priver les français de la proximité d’un centre d’analyses.

Un argument contestable, parce que la réalité économique du secteur n’est pas du tout celle de petits labos atomisés. Un très fort mouvement de concentration est à l’œuvre depuis plusieurs années, sous l’effet d’une réforme du secteur, qui a imposé la certification progressive des laboratoires. En 2020, 100% des labos Français devraient avoir obtenu l’agrément. Parallèlement, on a facilité, au plan juridique et fiscal, les fusions de labos.

Résultat, le nombre d’entreprises est passé de 4.000 à 600 en dix ans, huit d’entre elles réalisent plus de 40% du chiffre d’affaires total réalisé en France, et possèdent plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines d’officines. La plupart du temps, les labos eux-mêmes ne sont que des centres de prélèvement, et on envoie les tubes à essai dans de gigantesques plateaux techniques automatisés pour faire l’analyse proprement dite.

Les fonds d'investissement envahissent le secteur

Des "monstres" possédés par des regroupements d’indépendants, qui se sont associés, ou par des investisseurs financiers, comme Cinven, un fonds d’investissement, ou des fonds de pension, ou de gros industriels, possédant des groupes qui font plusieurs centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires. Ils ont incontestablement apporté un savoir-faire dans la gestion, parfois offert aussi des opportunités de développement à l’international.

Mais ils ont aussi contribué à ce que les vieux de la veille appellent la "financiarisation" de l’analyse médicale. Et fait grimper les prix. Dès 2015, Civen rachetait un groupe de labos pour un milliard deux cents millions d’euros. Certains se vendent 3 fois le chiffre d’affaires, ça donne quand même une idée de la rentabilité de ces business.

Pour être complètement honnête, il faut dire que les labos ont été méritants, parce que leurs tarifs ont été plus que tenus dans les années récentes, justement grâce aux économies d’échelle permises par les fusions. Mais les volumes ont fortement progressé. Et l’arrivée des fonds d’investissement est en général le signe qu’il y a du gras à faire. D’autant que les mécanismes fiscaux de ces rachats et fusions sont très avantageux.

On comprend donc que la sécu a des arguments pour demander des efforts, avant les négociations prochaines sur la fixation des nouveaux tarifs. Et du coup, on va bien sûr pleurer un peu avec les labos, mais bien vite sécher nos larmes.

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