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Les '''furocoumarines''' (ou '''furanocoumarines'''), aussi appelées '''psoralènes'''<ref>le terme de {{Citation|psoralène}} désigne soit une molécule particulière soit au sens générique une furocoumarine comme le 5-méthoxypsoralène et le 8-méthoxypsoralène</ref>, sont des agents [[Toxicologie|toxiques]] [[Photosensibilité|photosensibilisants]]. Ils sont le résultat de la fusion d'une [[coumarine]] et d'un noyau de [[furane]].
[[Image:Psoralen.png|thumb| Structure du psoralène.]]
Les '''furocoumarines''' (parfois appelées '''furanocoumarines'''), aussi appelées "psoralènes" (au sens générique<ref>Psoralène désigne soit une molécule particulière (voir l'illustration) soit au sens générique une furocoumarine comme par exemple le 5-méthoxypsoralène et le 8-méthoxypsoralène </ref>), sont des agents [[toxique]]s photosensibles (sensibles à la lumière). Ils sont le résultat de la fusion d'une [[coumarine]] et d'une [[furane]].


L'une des furocoumarines est le [[psoralène]], largement utilisé en [[PUVA-thérapie]] (= psoralène + UVA) pour traiter le [[psoriasis]], l'[[eczéma (syndrome)|eczéma]] et le [[vitiligo]].{{Référence nécessaire|date=17 septembre 2023}}
Le psoralène est produit naturellement dans les graines de [[Psoralea corylifolia]], ainsi que dans la [[figue]], le [[céleri]], la [[berce du Caucase]] et en moins forte concentration dans les [[agrume]]s, l'[[aneth]], le [[persil]], le [[panais]] et les [[chrysanthème]]s (''[[Rutaceae]]'' et ''[[Apiaceae]]'').


Il est largement utilisé en [[PUVA-thérapie]] (= psoralène + UVA) pour traiter le [[psoriasis]], l'[[eczéma]] et le [[vitiligo]]. Bien que sans danger mortel pour les [[mammifère]]s, le psoralène doit être utilisé avec précaution car de nombreuses furocoumarines sont extrêmement toxiques pour les poissons, et certains sont d'ailleurs utilisés dans les cours d'eau en [[Indonésie]], pour la capture des poissons.
Bien que sans danger mortel pour les [[mammifère]]s, de nombreuses furocoumarines sont extrêmement toxiques pour les poissons, et certaines sont d'ailleurs utilisées dans les cours d'eau en [[Indonésie]], pour la capture des poissons.


Les familles [[Apiaceae]] et [[Rutaceae]] comptent le plus grand nombre d'espèces végétales contenant des furanocoumarines. Les familles des [[Moraceae]] et des [[Fabaceae]] comprennent quelques espèces de plantes largement répandues qui contiennent des furanocoumarines<ref name="Pathak et al. 1962">{{article|nom1=Pathak |prénom1=M. A. |nom2=Daniels Jr. |prénom2=Farrington |nom3=Fitzpatrick |prénom3=T. B. |titre=The Presently Known Distribution of Furocoumarins (Psoralens) in Plants |journal=Journal of Investigative Dermatology |date=September 1962 |volume=39 |numéro=3 |pages=225–239 |doi=10.1038/jid.1962.106 |pmid=13941836 |accès doi=libre}}</ref>. En général, les furanocoumarines sont plus abondantes dans les plantes qui ont fleuri et dans les graines et les fruits mûrs<ref name="Pathak et al. 1962"/> (à l'exception du [[Ficus carica|figuier commun]] où les furanocoumarines se trouvent principalement dans la sève laiteuse des feuilles et des pousses, mais pas dans les fruits<ref name="Zaynoun et al. 1984">{{article|nom1=Zaynoun |prénom1=S. T. |nom2=Aftimos |prénom2=B. G. |nom3=Abi Ali |prénom3=L. |nom4=Tenekjian |prénom4=K. K. |nom5=Khalidi |prénom5=U. |nom6=Kurban |prénom6=A. K. |titre=''Ficus carica''; isolation and quantification of the photoactive components |journal=Contact Dermatitis |date=July 1984 |volume=11 |numéro=1 |pages=21–25 |pmid=6744838 |doi=10.1111/j.1600-0536.1984.tb00164.x}} Cited in McGovern and Barkley 2000, section&nbsp;[http://telemedicine.org/botanica/bot5.htm Phytophotodermatitis].</ref>). Pendant les premiers stades de la croissance de la plante, leur présence n'est pas facile à détecter.
==Effets==
Les effets de la ''furocoumarine'' sont connus des [[maraîcher]]s et provoquent la maladie des ''manipulateurs de [[céleri]]'', surtout entre avril et août.Un contact prolongé avec la plante suivi d'une exposition au soleil, peuvent provoquer des dermatites aiguë.


== Exemples ==
Le psoralène est un agent [[mutagène]] et est utilisé à cet effet dans la recherche en [[biologie moléculaire]].
Les furocoumarines connues sont le [[psoralène]], l'[[angélicine]], l'[[impératorine]], la [[xanthotoxine]], le [[bergaptène]] et la [[marmésine]] (nodakénétine). Le [[bergaptène]], présent dans le zeste de différentes [[agrume]]s ([[citron]], [[mandarine]], [[bergamote]]), est [[photosensibilisant]]. Ainsi, les [[huile essentielle|huiles essentielles]] d'agrumes doivent être distillées pour l'éliminer.[[Image:Psoralen derivatives fr.png|600px|center|alt=Quelques furocoumarines.]]


== Effets ==
Les ''furocoumarines'' se lient à l'[[Acide désoxyribonucléique|ADN]] des cellules qui produisent la [[kératine]] (une protéine de la peau), absorbent le [[rayonnement]] [[ultraviolet]] et transmettent cette énergie aux [[molécule]]s d'[[Acide désoxyribonucléique|ADN]], ce qui brise les liaisons et cause des dommages à la [[peau]]. L’[[alcaloïde]] [[dictamnine]] pour lequel l’activité phototoxique a été récemment découverte, peut être impliqué<ref>Schempp ''et al.'' (1996), citation sans référence : à compléter !</ref>.


=== Problèmes de peau ===
Selon une étude de [[pharmacologue]]s de l'[[Université de Caroline du Nord]]<ref>[http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=17788136 A furanocoumarin-free grapefruit juice establishes furanocoumarins as the mediators of the grapefruit juice-felodipine interaction.] PAINE Mary F. ; WIDMER Wilbur W. ; HART Heather L. ; PUSEK Susan N. ; BEAVERS Kimberly L. ; CRISS Anne B. ; BROWN Sherri S. ; THOMAS Brian F. ; WATKINS Paul B. ; </ref>, publiée en [[2006]], et concernant le [[pomelo]], les furocoumarines qu'il contient perturbent l'assimilation de nombreuses molécules de [[médicament]]s avec risque de surdosage. Effectivement, les furocoumarines présentes dans le pamplemousse (surtout dans la pelure) et dans les oranges amères sont des inhibiteurs irréversibles des cytochromes 3A4 (enzyme) intestinales et des PGP (transporteur d'efflux) intestinales. Ainsi, toutes molécules (médicaments) substrat de ces enzymes et/ou de ces transporteurs verra sa concentration dans le sang augmenter à divers degrés.
Les effets de la furocoumarine sont connus des [[maraîchage|maraîchers]] et provoquent la maladie des « manipulateurs de [[céleri]] », surtout entre avril et août{{Référence nécessaire|date=17 septembre 2023}}. Un contact prolongé avec la plante, suivi d'une exposition au soleil, peut provoquer des dermatites aiguës. Le psoralène est un agent [[mutagène]] et est utilisé à cet effet dans la recherche en [[biologie moléculaire]].{{Référence nécessaire|date=17 septembre 2023}}


Les furocoumarines se lient à l'[[Acide désoxyribonucléique|ADN]] des cellules qui produisent la [[kératine]] (une protéine de la peau), absorbent le [[rayonnement]] [[ultraviolet]] et transmettent cette énergie aux [[molécule]]s d'ADN, ce qui brise les liaisons et cause des dommages à la peau. La [[dictamnine]], un [[alcaloïde]], pour lequel l’activité photo-toxique a été récemment découverte, pourrait aussi être impliquée<ref>Schempp ''et al.'' (1996), citation sans référence : à compléter !</ref>.
Les furocoumarines connues sont l'[[angélicine]], [[impératorine]], le [[xanthotoxine]], le [[bergaptène]] et la [[marmésine]] (nodakenetine). La bergaptène, présente dans le zeste de différentes agrumes (citron, mandarine, bergamote) est photosensibilisante. Ainsi les [[huiles essentielles]] de citrus doivent être distillées pour l'éliminer.

[[Image:Psoralen derivatives.png|600px|Quelques furocoumarines.]]
=== Interaction avec les médicaments ===
Une étude de [[pharmacologue]]s de l'[[Université de Caroline du Nord]]<ref>Paine Mary F. ; Wilbur W. ; Hart Heather L. ; Pusek Susan N. ; Beavers Kimberly L. ; Criss Anne B. ; Brown Sherri S. ; Thomas Brian F. ; Watkins Paul B. [''http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=17788136 A furanocoumarin-free grapefruit juice establishes furanocoumarins as the mediators of the grapefruit juice-felodipine interaction''].</ref>, publiée en [[2006]] concernant le [[Citrus ×paradisi|pamplemousse]], soulève le fait que les furocoumarines qu'il contient perturberaient l'assimilation de nombreuses molécules de [[médicament]]s avec risque de surdosage. Effectivement, les furocoumarines présentes dans le pamplemousse, surtout dans sa pelure, et dans les [[Bigaradier|oranges amères]] sont des inhibiteurs irréversibles des [[CYP3A4|cytochromes 3A4]] (enzymes) et des P-gp (glycoprotéines P, transporteurs d'efflux) au niveau intestinal. Ainsi, toute molécule (médicament) dont le métabolisme dépend de ces enzymes et/ou de ces transporteurs verra sa concentration dans le sang augmenter à divers degrés.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===

* [[Toxique]]
* [[Photosensibilité]]
* [[Photosensibilité]]
* [[Pyranocoumarine]]


=== Liens externes===
=== Liens externes ===
* [http://www.ensaia.inpl-nancy.fr/lae/Equipe/MetII/CV/HDR%20AH.pdf Etude de la voie de biosynthèse des furocoumarines.] page 50-53
* [http://www.ensaia.inpl-nancy.fr/lae/Equipe/MetII/CV/HDR%20AH.pdf Étude de la voie de biosynthèse des furocoumarines.] page 50-53


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[[cs:Furanokumarin]]
[[de:Furocumarine]]
[[en:Furanocoumarin]]
[[it:Furanocumarina]]
[[nl:Furocoumarinen]]
[[pl:Furanokumaryny]]
[[sv:Furokumariner]]

Dernière version du 17 septembre 2023 à 09:25

Structure du psoralène

Les furocoumarines (ou furanocoumarines), aussi appelées psoralènes[1], sont des agents toxiques photosensibilisants. Ils sont le résultat de la fusion d'une coumarine et d'un noyau de furane.

L'une des furocoumarines est le psoralène, largement utilisé en PUVA-thérapie (= psoralène + UVA) pour traiter le psoriasis, l'eczéma et le vitiligo.[réf. nécessaire]

Bien que sans danger mortel pour les mammifères, de nombreuses furocoumarines sont extrêmement toxiques pour les poissons, et certaines sont d'ailleurs utilisées dans les cours d'eau en Indonésie, pour la capture des poissons.

Les familles Apiaceae et Rutaceae comptent le plus grand nombre d'espèces végétales contenant des furanocoumarines. Les familles des Moraceae et des Fabaceae comprennent quelques espèces de plantes largement répandues qui contiennent des furanocoumarines[2]. En général, les furanocoumarines sont plus abondantes dans les plantes qui ont fleuri et dans les graines et les fruits mûrs[2] (à l'exception du figuier commun où les furanocoumarines se trouvent principalement dans la sève laiteuse des feuilles et des pousses, mais pas dans les fruits[3]). Pendant les premiers stades de la croissance de la plante, leur présence n'est pas facile à détecter.

Les furocoumarines connues sont le psoralène, l'angélicine, l'impératorine, la xanthotoxine, le bergaptène et la marmésine (nodakénétine). Le bergaptène, présent dans le zeste de différentes agrumes (citron, mandarine, bergamote), est photosensibilisant. Ainsi, les huiles essentielles d'agrumes doivent être distillées pour l'éliminer.

Quelques furocoumarines.

Problèmes de peau

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Les effets de la furocoumarine sont connus des maraîchers et provoquent la maladie des « manipulateurs de céleri », surtout entre avril et août[réf. nécessaire]. Un contact prolongé avec la plante, suivi d'une exposition au soleil, peut provoquer des dermatites aiguës. Le psoralène est un agent mutagène et est utilisé à cet effet dans la recherche en biologie moléculaire.[réf. nécessaire]

Les furocoumarines se lient à l'ADN des cellules qui produisent la kératine (une protéine de la peau), absorbent le rayonnement ultraviolet et transmettent cette énergie aux molécules d'ADN, ce qui brise les liaisons et cause des dommages à la peau. La dictamnine, un alcaloïde, pour lequel l’activité photo-toxique a été récemment découverte, pourrait aussi être impliquée[4].

Interaction avec les médicaments

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Une étude de pharmacologues de l'Université de Caroline du Nord[5], publiée en 2006 concernant le pamplemousse, soulève le fait que les furocoumarines qu'il contient perturberaient l'assimilation de nombreuses molécules de médicaments avec risque de surdosage. Effectivement, les furocoumarines présentes dans le pamplemousse, surtout dans sa pelure, et dans les oranges amères sont des inhibiteurs irréversibles des cytochromes 3A4 (enzymes) et des P-gp (glycoprotéines P, transporteurs d'efflux) au niveau intestinal. Ainsi, toute molécule (médicament) dont le métabolisme dépend de ces enzymes et/ou de ces transporteurs verra sa concentration dans le sang augmenter à divers degrés.

Notes et références

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  1. le terme de « psoralène » désigne soit une molécule particulière soit au sens générique une furocoumarine comme le 5-méthoxypsoralène et le 8-méthoxypsoralène
  2. a et b M. A. Pathak, Farrington Daniels Jr. et T. B. Fitzpatrick, « The Presently Known Distribution of Furocoumarins (Psoralens) in Plants », Journal of Investigative Dermatology, vol. 39, no 3,‎ , p. 225–239 (PMID 13941836, DOI 10.1038/jid.1962.106 Accès libre)
  3. S. T. Zaynoun, B. G. Aftimos, L. Abi Ali, K. K. Tenekjian, U. Khalidi et A. K. Kurban, « Ficus carica; isolation and quantification of the photoactive components », Contact Dermatitis, vol. 11, no 1,‎ , p. 21–25 (PMID 6744838, DOI 10.1111/j.1600-0536.1984.tb00164.x) Cited in McGovern and Barkley 2000, section Phytophotodermatitis.
  4. Schempp et al. (1996), citation sans référence : à compléter !
  5. Paine Mary F. ; Wilbur W. ; Hart Heather L. ; Pusek Susan N. ; Beavers Kimberly L. ; Criss Anne B. ; Brown Sherri S. ; Thomas Brian F. ; Watkins Paul B. [http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=17788136 A furanocoumarin-free grapefruit juice establishes furanocoumarins as the mediators of the grapefruit juice-felodipine interaction].

Articles connexes

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Liens externes

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