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« Coefficient de dilatation » : différence entre les versions

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[[Fichier:Dilatómetro-2007.JPG|vignette|Dilatomètre ancien : un outil pour mesurer les dilatations.]]
{{ébauche|thermodynamique}}
Le '''coefficient de dilatation''' mesure l’augmentation relative du [[volume]] (coefficient volumique) ou d’une [[dimension]] (coefficient linéique) d’un système ou d’une matière lorsque l’on ne fait varier qu’un seul paramètre, en général la [[pression]] ou la [[température]], mais également la concentration.


== Coefficient de dilatation thermique isobare ==
Le '''coefficient de dilatation''' mesure l'augmentation relative de [[volume]] d'un système lorsque l'on ne fait varier qu'un seul paramètre, en général la [[pression]] ou la [[température]], mais également la concentration.
{{loupe|Coefficient de dilatation thermique}}


Le '''coefficient de dilatation''' thermique isobare donne l’augmentation relative de [[dimension]] ou de [[volume]] en fonction de l’augmentation de la [[température]] lorsque la [[pression]] reste constante. On le note le plus souvent <math>\alpha</math> pour la dimension (lettre grecque [[alpha]], coefficient linéique) et <math>\beta</math> pour le volume (lettre grecque [[bêta]], coefficient volumique).
== Coefficient de dilatation isobare ==


Ces deux coefficients se définissent par les relations :
Le coefficient de dilatation isobare donne l'augmentation relative de volume en fonction de l'augmentation de la température lorsque la pression reste constante. On le note le plus souvent <math>\alpha</math> (lettre grecque alpha) et il se définit par la relation :
:<math>\alpha = {1 \over L} \left( {\partial L \over \partial T}\right)_P</math> et <math>\beta = {1 \over V} \left( {\partial V \over \partial T}\right)_P</math>
avec <math>\beta = 3 \, \alpha</math> pour un matériau [[Isotropie|isotrope]] (dont les propriétés sont identiques dans toutes les directions).


On obtient par conséquent les [[Forme différentielle|formes différentielles]] :
:<math>\alpha = {1 \over V} \left( {\partial V \over \partial T}\right)_P</math>
* <math>\mathrm{d} L = \alpha \, L \, \mathrm{d} T - {1 \over 3} \, \chi_T \, L \, \mathrm{d} P</math> (pour un matériau isotrope) ;
* <math>\mathrm{d} V = \beta \, V \, \mathrm{d} T -\chi_T \, V \, \mathrm{d} P</math>.


avec :
Il s'introduit, par conséquent, naturellement dans la forme de filsdeup rébou :
* <math>P</math> la pression ;
* <math>T</math> la température ;
* <math>L</math> la dimension (longueur, largeur, hauteur, diamètre, …) ;
* <math>V</math> le volume ;
* <math>\chi_T</math> la [[compressibilité isotherme]], inverse du [[module d'élasticité isostatique]].
Pour un matériau [[Anisotropie|anisotrope]], on a jusqu’à trois coefficients linéiques différents selon la direction (<math>\alpha_1</math>, <math>\alpha_2</math> et <math>\alpha_3</math>), et <math>\beta = \alpha_1 + \alpha_2 + \alpha_3</math>.


== « Coefficient de dilatation » isochore ==
:<math>\mathrm{d} V = \alpha V \, \mathrm{d} T -\chi_T V \, \mathrm{d} P</math>
Ce coefficient donne l'augmentation relative de la pression en fonction de l'augmentation de la température lorsque le volume reste constant. Mais cette dénomination n'est pas appropriée et doit être évitée au profit de [[coefficient d'augmentation de pression isochore]].


== Coefficient de dilatation en fonction de la concentration ==


Une différence de [[Concentration (chimie)|concentration]] <math>C</math> dʼun [[soluté]] peut entraîner, par une différence de [[masse volumique]] ou un gonflement, une variation de volume et de dimension. On définit :
* <math>P</math> : [[pression]],
* <math>T</math> : [[température]],
* <math>V</math> : [[volume]],
* <math>\chi_T</math> : [[compressibilité isotherme]].


:<math>\alpha^* = {1 \over L} \left( {\partial L \over \partial C}\right)_P</math>
{{loupe|Coefficient de dilatation thermique}}
:<math>\beta^* = {1 \over V} \left( {\partial V \over \partial C}\right)_P</math>


Un exemple courant est lʼ[[Absorption (physique)|absorption]] dʼeau par les [[matériau]]x [[hygroscopique]]s tels que le bois, le coton, la laine et les [[polymère]]s. On parle dans ce cas de '''coefficient de [[dilatation hygrique]]''', défini soit par rapport à la teneur en eau dans le matériau, soit par rapport à lʼ[[humidité relative]]. Cet effet se constate aussi sur des matériaux exposés aux [[Vapeur (gaz)|vapeurs]] dʼautres substances [[Volatilité (chimie)|volatiles]] ([[éthanol]], acétone…).
== Coefficient de dilatation isochore ==


La relation entre ces coefficients est identique au cas de la dilatation thermique : <math>\beta^* = 3\alpha^*</math> (matériau isotrope) et <math>\beta^* = \alpha^*_1 + \alpha^*_2 + \alpha^*_3</math> (matériau anisotrope, par exemple le bois).
Ce coefficient donne l'augmentation relative de la pression en fonction de l'augmentation de la température lorsque le volume reste constant. Mais cette dénomination n'est pas appropriée et doit être évitée au profit de [[coefficient d'augmentation de pression isochore]].


== Cas des gaz parfaits ==
== Coefficient de dilatation en fonction de la concentration ==


Pour les [[gaz parfait]]s, le coefficient de dilatation thermique isobare vaut <math>\beta = \frac{1}{T}</math>.
Une différence de concentration <math>C</math> d'un [[soluté]] peut entraîner une différence de masse volumique, et donc de volume.


;Démonstration
:<math>\beta^* = {1 \over V} \left( {\partial V \over \partial C}\right)_P</math>


:Par définition on a <math>\beta = {1 \over V} \left( {\partial V \over \partial T}\right)_P</math>. D'après la [[loi des gaz parfaits]] <math>V = \frac{nRT}{P}</math>, avec <math>R</math> la [[constante universelle des gaz parfaits]], d'où :
== Cas des gaz ==
::<math>\left( {\partial V \over \partial T}\right)_P = \frac{nR}{P}</math>
Pour les gaz le [[nombre de Grashof]] est calculé de la manière suivante :
:On obtient <math>\beta = {P \over nRT} {nR \over P} = {1 \over T}</math>.


:le '''coefficient de dilatation = <math>1/T</math>'''
== Rôle du coefficient de dilatation dans la convection naturelle ==


Ce coefficient de dilatation est souvent utilisé en [[mécanique des fluides]] pour décrire un phénomène de convection naturelle, c'est-à-dire un système où les mouvements du fluide considéré sont essentiellement provoqués par un gradient de la densité, soit par variation locale de la température, soit par variation locale de la concentration. En mécanique des fluides, le {{nobr|coefficient <math>\beta</math>}} peut apparaître après une simplification de l'[[équation de bilan de la quantité de mouvement]] dans les [[équations de Navier-Stokes]] grâce à l'[[approximation de Boussinesq]].
Plus le nombre de Grashof est important, plus la convection naturelle est importante.


Le coefficient <math>\beta</math> ou <math>\beta^*</math> (thermique ou massique) apparaît donc au sein d'un [[Grandeur sans dimension|nombre sans dimension]], le [[nombre de Grashof]] (nombre qui caractérise la convection naturelle/libre) au niveau du terme de [[flottabilité]].
== Articles connexes ==

== Voir aussi ==
{{Autres projets
| wiktionary = coefficient de dilatation
}}

=== Articles connexes ===
* [[Coefficients calorimétriques et thermoélastiques]]
* [[Coefficients calorimétriques et thermoélastiques]]
* [[Dilatation thermique]]
* [[Dilatation thermique]]
* [[Coefficient d'activité]]



{{Portail|physique|chimie}}
{{Portail|physique|chimie}}


[[Catégorie:Grandeur thermodynamique]]
[[Catégorie:Grandeur thermodynamique]]

[[cs:Teplotní roztažnost#Teplotní délková roztažnost]]
[[en:Thermal expansion#Coefficient of thermal expansion]]
[[fi:Lämpölaajeneminen#Lineaarinen lämpölaajenemiskerroin]]

Dernière version du 14 avril 2024 à 13:24

Dilatomètre ancien : un outil pour mesurer les dilatations.

Le coefficient de dilatation mesure l’augmentation relative du volume (coefficient volumique) ou d’une dimension (coefficient linéique) d’un système ou d’une matière lorsque l’on ne fait varier qu’un seul paramètre, en général la pression ou la température, mais également la concentration.

Coefficient de dilatation thermique isobare

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Le coefficient de dilatation thermique isobare donne l’augmentation relative de dimension ou de volume en fonction de l’augmentation de la température lorsque la pression reste constante. On le note le plus souvent pour la dimension (lettre grecque alpha, coefficient linéique) et pour le volume (lettre grecque bêta, coefficient volumique).

Ces deux coefficients se définissent par les relations :

et

avec pour un matériau isotrope (dont les propriétés sont identiques dans toutes les directions).

On obtient par conséquent les formes différentielles :

  • (pour un matériau isotrope) ;
  • .

avec :

  • la pression ;
  • la température ;
  • la dimension (longueur, largeur, hauteur, diamètre, …) ;
  • le volume ;
  • la compressibilité isotherme, inverse du module d'élasticité isostatique.

Pour un matériau anisotrope, on a jusqu’à trois coefficients linéiques différents selon la direction (, et ), et .

« Coefficient de dilatation » isochore

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Ce coefficient donne l'augmentation relative de la pression en fonction de l'augmentation de la température lorsque le volume reste constant. Mais cette dénomination n'est pas appropriée et doit être évitée au profit de coefficient d'augmentation de pression isochore.

Coefficient de dilatation en fonction de la concentration

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Une différence de concentration dʼun soluté peut entraîner, par une différence de masse volumique ou un gonflement, une variation de volume et de dimension. On définit :

Un exemple courant est lʼabsorption dʼeau par les matériaux hygroscopiques tels que le bois, le coton, la laine et les polymères. On parle dans ce cas de coefficient de dilatation hygrique, défini soit par rapport à la teneur en eau dans le matériau, soit par rapport à lʼhumidité relative. Cet effet se constate aussi sur des matériaux exposés aux vapeurs dʼautres substances volatiles (éthanol, acétone…).

La relation entre ces coefficients est identique au cas de la dilatation thermique : (matériau isotrope) et (matériau anisotrope, par exemple le bois).

Cas des gaz parfaits

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Pour les gaz parfaits, le coefficient de dilatation thermique isobare vaut .

Démonstration
Par définition on a . D'après la loi des gaz parfaits , avec la constante universelle des gaz parfaits, d'où :
On obtient .

Rôle du coefficient de dilatation dans la convection naturelle

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Ce coefficient de dilatation est souvent utilisé en mécanique des fluides pour décrire un phénomène de convection naturelle, c'est-à-dire un système où les mouvements du fluide considéré sont essentiellement provoqués par un gradient de la densité, soit par variation locale de la température, soit par variation locale de la concentration. En mécanique des fluides, le coefficient peut apparaître après une simplification de l'équation de bilan de la quantité de mouvement dans les équations de Navier-Stokes grâce à l'approximation de Boussinesq.

Le coefficient ou (thermique ou massique) apparaît donc au sein d'un nombre sans dimension, le nombre de Grashof (nombre qui caractérise la convection naturelle/libre) au niveau du terme de flottabilité.

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Articles connexes

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