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'''Pierre Botton''' est un [[Personnalité du monde des affaires|homme d'affaires]] français, né le {{date-|30|mai|1955}} à [[Lyon]] ([[Rhône (département)|Rhône]]).
'''Pierre Botton''', né le {{date-|30|mai|1955}} à [[Lyon]] ([[Rhône (département)|Rhône]]), est un [[Personnalité du monde des affaires|homme d'affaires]] et délinquant financier français. Il est connu pour son ascension dans les affaires au cours des années 1980, son soutien à la carrière politique de son beau-père [[Michel Noir]] et pour son implication dans une affaire judiciaire — « l'affaire Botton-Noir » — qui fera l'actualité des journaux dans les années 1990. Condamné à une peine de prison pour [[abus de biens sociaux]], il est incarcéré durant presque deux années. Une fois libéré, il œuvre à l'amélioration des {{page h'|conditions de détention dans les établissements pénitentiaires}} et à la prévention de la récidive, principalement avec une société dont il est le gérant, « Les prisons du cœur », et une association, [[Ensemble contre la récidive]]. Il est condamné en juin 2020 à 5 ans de prison ferme dans le cadre d'une procédure pour détournement des fonds : les dons faits à l'association transitaient ''via'' la société vers les comptes personnels de Pierre Botton.Toutefois un arrêt de la Cour d'appel de Paris en date du 9 novembre 2020 a réduit sa peine à trois ans ferme le relaxant pour les faits qualifiés d'abus de confiance par octroi de fonds à hauteur de 54, à 64 % à l'association ECR, d'abus de confiance au préjudice de la société IKF Holding et d'abus de confiance vis à vis de la Société PAPI pour la souscription d'un emprunt auprès de Pierre Alain Blum. Le Trésor public a été débouté de ses demandes de dommages et intérêts et son amende a été annulée. Il a été maintenu en détention, puis placé en semi-liberté le 22 novembre 2021 et définitivement libéré sans aucun contrainte judiciaire le 11 juin 2022.

Il est connu pour son ascension dans les affaires au cours des années 1980, son soutien à la carrière politique de son beau-père [[Michel Noir]] et pour son implication dans une affaire judiciaire — « l'affaire Botton » — qui a fait l'actualité des journaux dans les années 1990.

Condamné à une peine de prison pour [[abus de biens sociaux]], il est incarcéré durant près de deux années. Une fois libéré, il œuvre à l'amélioration des {{page h'|conditions de détention dans les établissements pénitentiaires}} et à la prévention de la récidive, principalement avec une société dont il est le gérant, « Les prisons du cœur », et une association, [[Ensemble contre la récidive]].

Il est à nouveau condamné, en juin 2020, à cinq ans de prison ferme ramenés par la Cour d'Appel à 3 ans dans le cadre d'une procédure pour abus de biens sociaux et recel d'abus de biens sociaux : Il est à nouveau incarcéré du 2 juin 2020 au 12 juin 2022 dans le QB4, dit quartier VIP de la prison de la Santé.


== Biographie ==
== Biographie ==
=== L'ascension ===
=== L'ascension ===
À la fin de ses études, il reprend l'entreprise familiale spécialisée dans l’agencement de pharmacies. En 1982, il rencontre pour la première fois [[Michel Noir]], député de Lyon et étoile montante du [[Rassemblement pour la République|RPR]]. Il mise tout sur celui-ci, persuadé qu'il a l'étoffe d'un homme politique de premier plan.
À la fin de ses études, Pierre Botton reprend l'entreprise familiale spécialisée dans l’agencement de pharmacies. En 1982, il rencontre pour la première fois [[Michel Noir]], député de Lyon et étoile montante du [[Rassemblement pour la République|RPR]]. Il mise tout sur celui-ci, persuadé qu'il a l'étoffe d'un homme politique de premier plan.


Il met en place un montage de sociétés qui lui permet, par le recours à des prêts bancaires et des facturations fictives systématiques, de se constituer un patrimoine immobilier important. Mettant en avant ses liens avec la classe politique, il monnaie ses services auprès d'entreprises de BTP qui versent de 1986 à 1991, 8,6 millions de francs (1,3 million d'euros) de virements occultes sur des comptes ouverts par Pierre Botton en [[Suisse]]<ref name="Libé 160397">[http://www.liberation.fr/france/1996/01/11/botton-en-prison-noir-prive-d-elections-severe-avec-les-condamnes-la-cour-d-appel-a-confirme-hier-la_160397 Botton en prison, Noir privé d'élections], liberation.fr, 11 janvier 1996</ref>{{,}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20031114.OBS9717/prison-avec-sursis-pour-michel-noir.html Prison avec sursis pour Michel Noir], tempsreel.nouvelobs.com, 16 novembre 2003</ref>.
Par ailleurs, il met en place un montage de sociétés qui lui permet, par le recours à des prêts bancaires et des facturations fictives systématiques, de se constituer un patrimoine immobilier important. Mettant en avant ses liens avec la classe politique, il monnaie ses services auprès d'entreprises de [[Bâtiments et travaux publics|BTP]] qui versent, de 1986 à 1991, en tout 8,6 millions de francs (1,3 million d'euros) au moyen de virements occultes sur des comptes ouverts par Pierre Botton en [[Suisse]]<ref name="Libé 160397">[http://www.liberation.fr/france/1996/01/11/botton-en-prison-noir-prive-d-elections-severe-avec-les-condamnes-la-cour-d-appel-a-confirme-hier-la_160397 Botton en prison, Noir privé d'élections], liberation.fr, 11 janvier 1996</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Prison avec sursispour Michel Noir |url=https://www.nouvelobs.com/societe/20031114.OBS9717/prison-avec-sursis-pour-michel-noir.html |site=L'Obs |date=2003-11-16 |consulté le=2023-04-01}}</ref>.
[[Fichier:1_av_Paul-Doumer_Paris.jpg|vignette|gauche|redresse|Pierre Botton a résidé plusieurs années au dernier étage de ce luxueux immeuble du 1, [[avenue Paul-Doumer]], dans le {{16e|arrondissement}} de Paris<ref>Pierre Botton, ''Lettre ouverte d’un bouc émissaire à Tapie Bernard et Charasse Michel, « ministres intègres »'', Albin Michel, 1995 {{ISBN|978-2226076007}}.</ref>. ]]
[[Fichier:1_av_Paul-Doumer_Paris.jpg|vignette|gauche|redresse|Pierre Botton a résidé plusieurs années au dernier étage de ce luxueux immeuble du 1, [[avenue Paul-Doumer]], dans le {{16e|arrondissement}} de Paris<ref>Pierre Botton, ''Lettre ouverte d’un bouc émissaire à Tapie Bernard et Charasse Michel, « ministres intègres »'', Albin Michel, 1995 {{ISBN|978-2226076007}}.</ref>. ]]
Il s'intéresse de près aux vedettes du show-business et développe un large réseau de connaissances influentes. Il se lie notamment avec [[Coluche]], [[Jean-Luc Lahaye]] ou [[Patrick Poivre d'Arvor]]. Il met son réseau à disposition de Michel Noir afin de favoriser la médiatisation de celui-ci.
Il s'intéresse de près aux vedettes du [[Industrie du spectacle|show-business]] et développe un large réseau de connaissances influentes. Il se lie notamment avec [[Coluche]]<ref>{{Article |auteur1= |titre=Coluche, ses derniers jours |périodique=[[VSD (magazine)|VSD]] |date=06-07-2021 |lire en ligne=https://vsd.fr/976-coluche-ses-derniers-jours/ |consulté le=19-11-2023}}.</ref>, [[Jean-Luc Lahaye]] ou au journaliste [[Patrick Poivre d'Arvor]]. Il met son réseau à disposition de Michel Noir afin de favoriser la médiatisation de celui-ci.


En mars [[1986]], quand Michel Noir devient ministre du Commerce extérieur dans le [[gouvernement Jacques Chirac (2)|gouvernement de Jacques Chirac]], Pierre Botton devient son conseiller personnel. Il épouse sa fille aînée, Anne-Valérie avec qui il aura un enfant, dont il divorcera en 2004 avant d'avoir un autre enfant avec une autre fille de Michel Noir<ref>{{Article|langue=Français|auteur1=Gérard Davet, Fabrice Lhomme|titre=Michel Noir, leçons d'échec.|périodique=Le Monde|date=15/08/2018|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/series-d-ete-2018-long-format/article/2018/08/14/michel-noir-lecons-d-echecs_5342229_5325928.html|pages=21}}</ref>. Il profite de cette période au cœur du pouvoir pour faire fructifier ses affaires et développer son tissu relationnel.
En mars [[1986]], quand Michel Noir devient [[Ministre chargé du Commerce extérieur (France)|ministre du Commerce extérieur]] dans le [[gouvernement Jacques Chirac (2)|gouvernement de Jacques Chirac]], Pierre Botton devient son conseiller personnel. Il épouse sa fille aînée, Anne-Valérie, avec qui il aura un enfant et dont il divorcera en 2004, avant d'avoir un autre enfant avec une autre fille de Michel Noir<ref>{{Article|langue=Français|auteur1=Gérard Davet, Fabrice Lhomme|titre=Michel Noir, leçons d'échec.|périodique=Le Monde|date=15/08/2018|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/series-d-ete-2018-long-format/article/2018/08/14/michel-noir-lecons-d-echecs_5342229_5325928.html|pages=21}}</ref>. Il profite de cette période au cœur du pouvoir pour faire fructifier ses affaires et développer son tissu relationnel.


En [[1988]], il mise sur les [[Élections municipales françaises de 1989|élections municipales de 1989]] pour faire élire son beau-père à la mairie de Lyon. Il devient son directeur de campagne et voit ses efforts couronnés de succès.
En [[1988]], il mise sur les [[Élections municipales françaises de 1989|élections municipales de 1989]] pour faire élire son beau-père à la mairie de Lyon. Il devient son directeur de campagne et voit ses efforts couronnés de succès.


Mais, à peine Michel Noir élu, de profondes divergences sur l'application du programme électoral les conduisent à la rupture politique. Débute alors un bras de fer entre le gendre et son beau-père, qui commence à le trouver encombrant, pendant que Pierre Botton rejoint le clan de [[Jacques Chirac]] au sein du RPR.
Mais, à peine Michel Noir élu, de profondes divergences sur l'application du programme électoral les conduisent à la rupture politique. Débute alors un bras de fer entre le gendre et son beau-père, ce dernier commençant à le trouver encombrant, pendant que Pierre Botton rejoint le clan de [[Jacques Chirac]] au sein du RPR.


Parallèlement à ces évolutions politiques, le magistrat [[Philippe Courroye]] mène une série d'enquêtes sur les activités financières de Pierre Botton. Celles-ci vont conduire à sa mise en examen et à l'éclatement de l'affaire Botton. L'instruction du juge met en lumière un système où des personnalités politiques, comme Michel Noir, utilisent les relations médiatiques de Pierre Botton pour promouvoir leur carrière et faciliter leur accession au pouvoir.
Parallèlement à ces évolutions politiques, le juge [[Philippe Courroye]] mène une série d'enquêtes sur les activités financières de Pierre Botton. Celles-ci vont conduire à sa mise en examen et à l'éclatement de l'affaire Botton. L'instruction du juge met en lumière un système où des personnalités politiques, comme Michel Noir, utilisent les relations médiatiques de Pierre Botton pour promouvoir leur carrière et faciliter leur accession au pouvoir.


=== Procès et prison ===
=== Procès et prison ===
En découlent plusieurs procès qui alimentent les actualités médiatiques durant toutes les [[années 1990]]. Pierre Botton se voit finalement condamné pour abus de biens sociaux et recel à une peine de cinq ans d'emprisonnement dont 18 mois avec sursis<ref name="Libé 160397" />. Les autres protagonistes de l'affaire — Michel Noir, [[Michel Mouillot]] et [[Patrick Poivre d'Arvor]] — se voient également condamnés pour recel d'abus de biens sociaux à diverses peines de prison avec sursis, des amendes et la privation de leurs droits civiques et civils (entre autres l'inéligibilité)<ref>{{Lien web|titre=L'humanité: Noir-Botton-Mouillot-PPDA: à Lyon plus dure est la cour d'appel, 11 janvier 1996.|url=https://www.humanite.fr/node/121866|date=}}</ref>.
En découlent plusieurs procès qui alimentent les actualités médiatiques durant toutes les [[années 1990]]. Pierre Botton se voit finalement condamné pour abus de biens sociaux et recel à une peine de cinq ans d'emprisonnement dont dix-huit mois avec sursis<ref name="Libé 160397" />. Les autres protagonistes de l'affaire — Michel Noir, le maire de Cannes [[Michel Mouillot]] et [[Patrick Poivre d'Arvor]] — se voient également condamnés pour recel d'abus de biens sociaux à diverses peines de prison avec sursis, des amendes et la privation de leurs droits civiques et civils (entre autres l'inéligibilité)<ref>{{Lien web|titre=L'humanité: Noir-Botton-Mouillot-PPDA: à Lyon plus dure est la cour d'appel, 11 janvier 1996.|url=https://www.humanite.fr/node/121866|date=}}</ref>.


Cette affaire inspirera plusieurs films dont ''[[La Sainte Victoire]]'' de [[François Favrat]] avec [[Clovis Cornillac]] et [[Christian Clavier]].
Cette affaire va inspirer plusieurs films dont ''[[La Sainte Victoire]]'' de [[François Favrat]] en 2009, avec [[Clovis Cornillac]] et [[Christian Clavier]].


Durant ses 602 jours en détention carcérale, Pierre Botton fréquente sept [[Maison d'arrêt|maisons d'arrêt]] ({{Référence nécessaire|[[Maison d'arrêt de Lyon-Corbas|Lyon-Corbas]]}}, [[Maison d'arrêt de Villefranche-sur-Saône|Villefranche]], Grasse, [[Centre pénitentiaire de Fresnes|Fresnes]], [[Prison de la Santé|Paris la Santé]], Dijon et [[Maison d'arrêt des Hauts-de-Seine|Nanterre]])<ref name=":3">{{Article|langue=fr-FR|titre=MAM confie à Pierre Botton une mission sur la prison|périodique=FIGARO|date=2010-01-18|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/01/18/01016-20100118ARTFIG00435-mam-confie-a-pierre-botton-une-mission-sur-la-prison-.php|consulté le=2018-04-21}}</ref>. Le {{date-|25 décembre 1992}}, en proie à un état dépressif profond, il pense mettre fin à ses jours. Un gardien remarquant alors son état lui apporte du réconfort, mettant ainsi fin à la crise.
Durant ses 602 jours en détention, Pierre Botton fréquente sept [[Maison d'arrêt|maisons d'arrêt]] ({{Référence nécessaire|[[Maison d'arrêt de Lyon-Corbas|Lyon-Corbas]]}}, [[Centre pénitentiaire de Villefranche-sur-Saône|Villefranche]], [[Grasse]], [[Centre pénitentiaire de Fresnes|Fresnes]], [[Prison de la Santé|Paris la Santé]], [[Dijon]] et [[Centre pénitentiaire de Nanterre-Hauts-de-Seine|Nanterre]])<ref name=":3">{{Article|langue=fr-FR|titre=MAM confie à Pierre Botton une mission sur la prison|périodique=FIGARO|date=2010-01-18|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/01/18/01016-20100118ARTFIG00435-mam-confie-a-pierre-botton-une-mission-sur-la-prison-.php|consulté le=2018-04-21}}</ref>. Le {{date-|25 décembre 1992}}, en proie à un état dépressif profond, il pense mettre fin à ses jours. Un gardien remarquant alors son état lui apporte du réconfort, mettant ainsi fin à la crise.


=== Vie après la prison ===
=== Vie après la prison ===
Il raconte également son histoire dans plusieurs livres comme ''Lettre ouverte d'un bouc-émissaire à Tapie Bernard et Charasse Michel, « ministres intègres »'' ou ''Il y a toujours des complices...''. Son écriture évolue par la suite vers la description du monde carcéral et des conditions de vie des détenus (''Moi, ancien détenu, bâtisseur de prisons nouvelles'').
Pierre Botton raconte également son histoire dans plusieurs livres comme ''Lettre ouverte d'un bouc-émissaire à Tapie Bernard et Charasse Michel, « ministres intègres »'' ou ''Il y a toujours des complices...''. Son écriture évolue par la suite vers la description du monde carcéral et des conditions de vie des détenus (''Moi, ancien détenu, bâtisseur de prisons nouvelles'').


Fortement marqué par son passage en détention, et notamment le choc carcéral, Pierre Botton souhaite que son expérience permette de tirer des enseignements positifs pour l'avenir du système carcéral français<ref name=":4">{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|nom1=Pèlerin|titre=Pierre Botton, fondateur de l’association Ensemble contre la récidive : "Changer la prison, c’est ma rédemption"|périodique=Pelerin|date=30.09.2015|lire en ligne=http://www.pelerin.com/A-la-une/La-vie-en-prison/Pierre-Botton-fondateur-de-l-association-Ensemble-contre-la-recidive-Changer-la-prison-c-est-ma-redemption|pages=}}</ref>. Il commence à militer sur ces problématiques, attirant notamment l'attention du public sur la précarité des conditions de vie des détenus dans certains établissements.
Fortement marqué par son passage en détention, et notamment le choc carcéral, Pierre Botton souhaite que son expérience permette de tirer des enseignements positifs pour l'avenir du système carcéral français<ref name=":4">{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|nom1=Pèlerin|titre=Pierre Botton, fondateur de l’association Ensemble contre la récidive : "Changer la prison, c’est ma rédemption"|périodique=Pelerin|date=30.09.2015|lire en ligne=http://www.pelerin.com/A-la-une/La-vie-en-prison/Pierre-Botton-fondateur-de-l-association-Ensemble-contre-la-recidive-Changer-la-prison-c-est-ma-redemption|pages=}}</ref>. Il commence à militer sur ces problématiques, attirant notamment l'attention du public sur la précarité des conditions de vie des détenus dans certains établissements.
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Il crée en {{date|janvier 2010}} une association, « Les Prisons du cœur », dont le but est d'améliorer les conditions de détention des détenus primo-délinquants ou en attente de jugement pour des courtes peines (hors crime de sang ou crime sexuel), ainsi que de prévenir et lutter contre la récidive des personnes libérées<ref name=":0">{{Lien web|langue=fr|titre=Societe.com : RCS, siret, siren, bilan, l'information gratuite sur les entreprises du Registre du Commerce des Sociétés (RNCS)|url=https://www.societe.com/documents-officiels/les-prisons-du-coeur-520268343.html|site=www.societe.com|consulté le=2018-04-21}}</ref>. En réalité, l'instruction judiciaire qui aboutit au procès de 2020 montre que ce n'est pas une association mais une société gérée par Pierre Botton.
Il crée en {{date|janvier 2010}} une association, « Les Prisons du cœur », dont le but est d'améliorer les conditions de détention des détenus primo-délinquants ou en attente de jugement pour des courtes peines (hors crime de sang ou crime sexuel), ainsi que de prévenir et lutter contre la récidive des personnes libérées<ref name=":0">{{Lien web|langue=fr|titre=Societe.com : RCS, siret, siren, bilan, l'information gratuite sur les entreprises du Registre du Commerce des Sociétés (RNCS)|url=https://www.societe.com/documents-officiels/les-prisons-du-coeur-520268343.html|site=www.societe.com|consulté le=2018-04-21}}</ref>. En réalité, l'instruction judiciaire qui aboutit au procès de 2020 montre que ce n'est pas une association mais une société gérée par Pierre Botton.


Au printemps 2009, le [[Liste des procureurs de la République de Paris|Parquet de Paris]] ouvre une enquête contre Pierre Botton et sa société de conseil à la suite du dépôt d'une plainte<ref name=":2" />. Il est soupçonné d'escroquerie à l'encontre d'un ancien client. La médiatisation de cette enquête à l'été 2010 intervient au moment où la [[Ministre de la Justice (France)|garde des sceaux]], [[Michèle Alliot-Marie]], accepte que des projets en milieu carcéral soient lancés. Afin de ne pas gêner la réalisation du projet, Pierre Botton confie qu'il souhaite s'en retirer après l'achèvement de la phase initiale prévue pour {{date-|mars 2010}}<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Nouveaux démêlés judiciaires pour Pierre Botton|périodique=FIGARO|date=2010-02-02|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/02/02/01016-20100202ARTFIG00358-nouveaux-demeles-judiciaires-pour-pierre-botton-.php|consulté le=2018-04-21}}</ref>.
Au printemps 2009, le [[Liste des procureurs de la République de Paris|Parquet de Paris]] ouvre une enquête contre Pierre Botton et sa société de conseil à la suite du dépôt d'une plainte<ref name=":2" />. Il est soupçonné d'escroquerie à l'encontre d'un ancien client. La médiatisation de cette enquête à l'été 2010 intervient au moment où la [[Ministre de la Justice (France)|garde des Sceaux]], [[Michèle Alliot-Marie]], accepte que des projets en milieu carcéral soient lancés. Afin de ne pas gêner la réalisation du projet, Pierre Botton confie qu'il souhaite s'en retirer après l'achèvement de la phase initiale prévue pour {{date-|mars 2010}}<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Nouveaux démêlés judiciaires pour Pierre Botton|périodique=FIGARO|date=2010-02-02|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/02/02/01016-20100202ARTFIG00358-nouveaux-demeles-judiciaires-pour-pierre-botton-.php|consulté le=2018-04-21}}</ref>.


Constatant la défiance de certains partenaires vis-à-vis du nom « Les prisons du cœur », il décide de fonder en 2013 une association, [[Ensemble contre la récidive]]<ref name=":1">{{Lien web|langue=fr|titre=Societe.com : RCS, siret, siren, bilan, l'information gratuite sur les entreprises du Registre du Commerce des Sociétés (RNCS)|url=https://www.societe.com/societe/ensemble-contre-la-recidive-791807159.html|site=www.societe.com|consulté le=2018-04-21}}</ref>.
Constatant la défiance de certains partenaires vis-à-vis du nom « Les prisons du cœur », il décide de fonder en 2013 une association, [[Ensemble contre la récidive]]<ref name=":1">{{Lien web|langue=fr|titre=Societe.com : RCS, siret, siren, bilan, l'information gratuite sur les entreprises du Registre du Commerce des Sociétés (RNCS)|url=https://www.societe.com/societe/ensemble-contre-la-recidive-791807159.html|site=www.societe.com|consulté le=2018-04-21}}</ref>.


En 2013, il soutient publiquement Stéphane Scotto, ancien directeur de la maison d’arrêt Charles III à [[Nancy]], jugé pour homicide involontaire et relaxé<ref>{{Lien web|titre=« Un directeur humain »|url=https://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/09/12/un-directeur-humain|site=L'Est républicain|date=30 septembre 2013}}</ref>. Monsieur Scotto deviendra directeur de l'État Major de Sécurité à la Direction de l'Administration Pénitentiaire, puis directeur du centre pénitentiaire de Fresnes, directeur Inter Régional d'Occitanie, Directeur Inter Régional des Services Pénitentiaire de la Région Île de France.
En 2013, il soutient publiquement Stéphane Scotto, ancien directeur de la maison d’arrêt Charles-III à [[Nancy]], jugé pour homicide involontaire et relaxé<ref>{{Lien web|titre=« Un directeur humain »|url=https://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/09/12/un-directeur-humain|site=L'Est républicain|date=30 septembre 2013}}</ref>. Stéphane Scotto deviendra directeur de l’état-major de sécurité à la [[direction de l'Administration pénitentiaire]], puis directeur du centre pénitentiaire de Fresnes, directeur inter régional d'[[Occitanie (région administrative)|Occitanie]], directeur inter régional des Services pénitentiaires de la région [[Île-de-France]].


=== Nouvelle procédure judiciaire et condamnation ===
=== Nouvelle procédure judiciaire et condamnation ===
À l'été 2017, Pierre Botton est visé par une enquête du [[parquet de Paris]] pour abus de biens sociaux et recel d'abus de biens sociaux<ref>Simon Piel, [https://www.lemonde.fr/societe/article/2017/06/13/pierre-botton-vise-par-une-enquete-pour-abus-de-bien-social_5143653_3224.html « Pierre Botton visé par une enquête pour abus de bien social »], lemonde.fr, 13 juin 2017.</ref>. Cette procédure fait suite au signalement par [[TRACFIN|Tracfin]] (service de lutte contre le blanchiment du ministère français des Finances) de mouvements financiers potentiellement frauduleux entre les comptes de sa société (« Au Coeur des Prisons »), l'association « [[Ensemble contre la récidive]] » et ses comptes personnels.
À l'été 2017, Pierre Botton est visé par une enquête du [[parquet de Paris]] pour abus de biens sociaux et recel d'abus de biens sociaux<ref>{{Article|langue=fr|titre=Pierre Botton visé par une enquête pour abus de biens sociaux|périodique=Le Monde.fr|date=2017-06-13|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2017/06/13/pierre-botton-vise-par-une-enquete-pour-abus-de-bien-social_5143653_3224.html|consulté le=2023-04-01}}</ref>. Cette procédure fait suite au signalement par [[Tracfin]] (service de lutte contre le blanchiment du ministère français des Finances) de mouvements financiers potentiellement frauduleux entre les comptes de sa société (« Au coeur des prisons »), l'association « [[Ensemble contre la récidive]] » et ses comptes personnels.


L'association « Ensemble contre la récidive » cesse ses activités au mois de {{date-|janvier 2018}}<ref name=":1" />.
L'association « Ensemble contre la récidive » cesse ses activités au mois de {{date-|janvier 2018}}<ref name=":1" />.


En 2019, la justice décide le renvoi de Pierre Botton en [[Tribunal correctionnel|correctionnelle]] dans le cadre de cette procédure<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=AFP |titre=Soupçons d'abus de biens sociaux: vers un nouveau procès de Pierre Botton |périodique=L'express |date=22.05.2019 |lire en ligne=https://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/soupcons-d-abus-de-biens-sociaux-vers-un-nouveau-proces-de-pierre-botton_2079732.html |pages= }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Laurent Valdiguié |titre=Pierre Botton en correctionnelle |périodique=Marianne |date=12.07.2019 |lire en ligne=https://www.marianne.net/societe/pierre-botton-en-correctionnelle |pages= }}</ref>. Le Parquet lui reproche d'avoir détourné un peu plus de la moitié des dons faits à l'association « Ensemble contre la récidive » pour ses besoins personnels. Pierre Botton dément les accusations et indique que ses comptables ont validé les dossiers et que tout est en ordre. La Cour d'Appel de Paris lui donnera raison sur ce point.
En 2019, la justice décide le renvoi de Pierre Botton en [[Tribunal correctionnel|correctionnelle]] dans le cadre de cette procédure<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=AFP |titre=Soupçons d'abus de biens sociaux: vers un nouveau procès de Pierre Botton |périodique=L'express |date=22.05.2019 |lire en ligne=https://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/soupcons-d-abus-de-biens-sociaux-vers-un-nouveau-proces-de-pierre-botton_2079732.html |pages= }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Laurent Valdiguié |titre=Pierre Botton en correctionnelle |périodique=Marianne |date=12.07.2019 |lire en ligne=https://www.marianne.net/societe/pierre-botton-en-correctionnelle |pages= }}</ref>.


Le Parquet lui reproche d'avoir détourné un peu plus de la moitié des dons faits à l'association « Ensemble contre la récidive » pour ses besoins personnels. Pierre Botton dément les accusations et indique que ses comptables ont validé ses comptes et que tout est en ordre. La [[cour d'appel de Paris]] lui donnera raison sur ce point.
Reporté une première fois à la suite d'un mouvement social des avocats, le procès se tient devant le tribunal correctionnel de Paris en {{date-|mars 2020}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Valentin Scholz |titre=Le procès de Pierre Botton pour abus de biens sociaux reporté |périodique=Le Parisien |date=26.02.2020 |lire en ligne=https://www.leparisien.fr/faits-divers/le-proces-de-pierre-botton-pour-abus-de-biens-sociaux-reporte-26-02-2020-8267529.php |pages= }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Renaud Lecadre |titre=Président d'une asso contre la récidive, Pierre Botton proche d'un retour en prison |périodique=Libération |date=05.03.2020 |lire en ligne=https://www.liberation.fr/france/2020/03/05/president-d-une-asso-contre-la-recidive-pierre-botton-proche-d-un-retour-en-prison_1780668 |pages= }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Pascale Robert-Diard |titre=Pierre Botton au cruel miroir de son procès |périodique=Le Monde |date=04.03.2020 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/03/04/pierre-botton-au-cruel-miroir-de-l-audience_6031731_3224.html |pages= }}</ref>. Les débats mettent en lumière le système comptable et juridique qui a permis à Pierre Botton de s'assurer un train de vie luxueux (travaux dans une villa cannoise, location d'un appartement parisien). Environ 60 % des dons faits à l'association « Ensemble contre la récidive » ont été versés à la société « Les prisons de cœur » puis utilisés par Pierre Botton pour ses propres dépenses. Le procureur requiert une peine d'emprisonnement ferme de quatre ans.


Le {{date-|2 juin 2020}}, Pierre Botton est condamné à cinq ans de prison ferme<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Le Monde / AFP |titre=Pierre Botton condamné à cinq ans de prison ferme pour abus de biens sociaux |périodique=Le Monde |date=02.06.2020 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/02/pierre-botton-de-nouveau-condamne-pour-abus-de-biens-sociaux_6041534_3224.html |pages= }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=L'ex-homme d'affaires Pierre Botton, déjà incarcéré au milieu des années 1990, est condamné à cinq ans de prison ferme pour abus de bien sociaux |périodique=France Info |date=02.06.2020 |lire en ligne=https://www.francetvinfo.fr/france/l-ex-homme-d-affaires-pierre-botton-deja-incarcere-au-milieu-des-annees-1990-est-condamne-a-cinq-ans-de-prison-ferme-pour-abus-de-bien-sociaux_3992017.html |pages= }}</ref>, tandis que son ancienne épouse, Anne-Valérie Noir, écope pour sa part de quinze mois de prison avec sursis<ref>{{Lien web|auteur1=Michel Deléan|titre=Pierre Botton de retour en prison|url=https://www.mediapart.fr/journal/france/030620/pierre-botton-de-retour-en-prison|site=mediapart.fr|périodique=Mediapart|date=3 juin 2020|consulté le=3 juin 2020}}</ref>. Le tribunal va au-delà des réquisitions du parquet, le président Benjamin Blanchet (affaire Benala, Sarkozy, Balkany, Tapie ...) expliquant que le coupable a porté une atteinte grave à l'ordre public économique et social et que cela est d'autant plus condamnable qu'il s'agit d'une personne bénéficiant d'une forte exposition médiatique.
Reporté une première fois à la suite d'un mouvement social des avocats, le procès se tient devant le tribunal correctionnel de Paris en {{date-|mars 2020}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Valentin Scholz |titre=Le procès de Pierre Botton pour abus de biens sociaux reporté |périodique=Le Parisien |date=26.02.2020 |lire en ligne=https://www.leparisien.fr/faits-divers/le-proces-de-pierre-botton-pour-abus-de-biens-sociaux-reporte-26-02-2020-8267529.php |pages= }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Renaud Lecadre |titre=Président d'une asso contre la récidive, Pierre Botton proche d'un retour en prison |périodique=Libération |date=05.03.2020 |lire en ligne=https://www.liberation.fr/france/2020/03/05/president-d-une-asso-contre-la-recidive-pierre-botton-proche-d-un-retour-en-prison_1780668 |pages= }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Pascale Robert-Diard |titre=Pierre Botton au cruel miroir de son procès |périodique=Le Monde |date=04.03.2020 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/03/04/pierre-botton-au-cruel-miroir-de-l-audience_6031731_3224.html |pages= }}</ref>. Les débats mettent en lumière le système comptable et juridique qui a permis à Pierre Botton de s'assurer un train de vie luxueux (travaux dans une villa cannoise, location d'un appartement parisien). Environ 60 % des dons faits à l'association « Ensemble contre la récidive » ont été versés à la société « Les prisons de cœur » puis utilisés par Pierre Botton pour ses propres dépenses.


Le procureur requiert une peine d'emprisonnement ferme de quatre ans. Le {{date-|2 juin 2020}}, Pierre Botton est condamné à cinq ans de prison ferme<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Le Monde / AFP |titre=Pierre Botton condamné à cinq ans de prison ferme pour abus de biens sociaux |périodique=Le Monde |date=02.06.2020 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/06/02/pierre-botton-de-nouveau-condamne-pour-abus-de-biens-sociaux_6041534_3224.html |pages= }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=L'ex-homme d'affaires Pierre Botton, déjà incarcéré au milieu des années 1990, est condamné à cinq ans de prison ferme pour abus de bien sociaux |périodique=France Info |date=02.06.2020 |lire en ligne=https://www.francetvinfo.fr/france/l-ex-homme-d-affaires-pierre-botton-deja-incarcere-au-milieu-des-annees-1990-est-condamne-a-cinq-ans-de-prison-ferme-pour-abus-de-bien-sociaux_3992017.html |pages= }}</ref>, tandis que son ancienne épouse, Anne-Valérie Noir, écope pour sa part de quinze mois de prison avec sursis<ref>{{Lien web|auteur1=Michel Deléan|titre=Pierre Botton de retour en prison|url=https://www.mediapart.fr/journal/france/030620/pierre-botton-de-retour-en-prison|site=mediapart.fr|périodique=Mediapart|date=3 juin 2020|consulté le=3 juin 2020}}</ref>.
Mais le 9 novembre 2020 à 13 h 30 la Cour d'appel de Paris relaxe Pierre Botton des faits qualifiés d'abus de confiance pour octroi de fonds à hauteur de 54 à 64 % (fait côté Un à la rubrique une de la poursuite) à l'association « Ensemble contre la récidive », le relaxe également d'abus de confiance au préjudice de la société IKF Holding et d'abus de confiance vis à vis de la SC PAPI (fait côté un et 5) de souscription d'un emprunt auprès de Pierre Alain Blum et la constitution d'un solde débiteur au compte courant d'associé de cette société et de la constitution d'un solde débiteur au compte courant d'associé de cette société dans la société ACDP, déboute le Trésor Public de ses demandes d'amendes et de dommages et intérêts et n'octroie qu'un euro symbolique au Trésor Public. Aucun partenaire, ni aucune société du CAC 40 de son association ne se porteront partie civile.


Le tribunal va au-delà des réquisitions du parquet, le président Benjamin Blanchet expliquant que le coupable a porté une atteinte grave à l'ordre public, économique et social, et que cela est d'autant plus condamnable qu'il s'agit d'une personne bénéficiant d'une forte exposition médiatique.
De plus le Tribunal relèvera que Pierre Botton n'a pas agi en état de récidive puisqu'il était, après 25 ans, réhabilité de plein droit. Il ramène sa peine à 3 ans de prison ferme, supprime toutes les amendes et les sursis, mais le maintient de fait en détention dans le fameux quartier QB4 de la prison de la Santé. Il sera placé en semi-liberté le 22 novembre 2021.

Mais le 9 novembre 2020, la cour d'appel de Paris relaxe Pierre Botton des faits qualifiés d'abus de confiance pour octroi de fonds à hauteur de 54 à 64 % (fait coté Un à la rubrique une de la poursuite{{Pas clair|date=avril 2023}}) à l'association « Ensemble contre la récidive », le relaxe également d'abus de confiance au préjudice de la société IKF Holding et d'abus de confiance vis à vis de la SC PAPI (fait coté un et cinq) de souscription d'un emprunt auprès de [[Pierre-Alain Blum]] et la constitution d'un solde débiteur au compte courant d'associé de cette société et de la constitution d'un solde débiteur au compte courant d'associé de cette société dans la société ACDP, déboute le [[Trésor public]] de ses demandes d'amendes et de dommages et intérêts et n'octroie qu'un euro symbolique au Trésor public. Aucun partenaire, ni aucune société du CAC 40 de son association ne se portera partie civile.{{Référence nécessaire|date=1 avril 2023}}

De plus le tribunal relève que Pierre Botton n'a pas agi en état de récidive puisqu'il était, après vingt-cinq ans, réhabilité de plein droit.

Il ramène sa peine à trois ans de prison ferme, supprime toutes les amendes et les sursis, mais le maintient de fait en détention dans le fameux quartier QB4 de la [[prison de la Santé]].

Il est placé en semi-liberté le 22 novembre 2021.{{Référence nécessaire|date=1 avril 2023}}


== Engagements dans les problématiques carcérales ==
== Engagements dans les problématiques carcérales ==
Dans le courant des années 2000, Pierre Botton s'investit dans les problématiques du système pénitentiaire français. Dans un premier temps, cet engagement est principalement motivé par un besoin personnel de donner une signification à sa peine et celui de témoigner des conditions parfois humiliantes dans lesquelles se déroule la détention<ref name=":4" />. Il reconnaît ainsi l'utilité de son passage en prison qui {{citation|lui a remis les pieds sur terre et redonné un sens de la réalité}}. Avec le temps, il s'engage alors pour l'amélioration du système carcéral : meilleure répartition des détenus dans les établissements pénitentiaires dédiés et adaptés à l'infraction pour laquelle ils ont été condamnés, développement d'activités pour les détenus, amélioration de la prise en charge en vue de la réinsertion ou encore la promotion des peines de substitution comme le dispositif du [[Placement sous surveillance électronique en France|bracelet électronique]]<ref name="Le Point">''[[Le Point]]'', {{n°|1929}} du 4 septembre 2009</ref>. Pour soutenir et organiser son action, il crée deux associations (« Les Prisons du cœur » et « [[Ensemble contre la récidive]] ») dont le but est de prévenir la récidive et améliorer le quotidien des détenus. Son activité associative, largement soutenue par du mécénat privé, le pousse à se montrer critique quant à la gestion pénitentiaire de l'État français<ref name=":4" />.
Dans le courant des années 2000, Pierre Botton s'investit dans les problématiques du système pénitentiaire français. Dans un premier temps, cet engagement est principalement motivé par un besoin personnel de donner une signification à sa peine et celui de témoigner des conditions parfois humiliantes dans lesquelles se déroule la détention<ref name=":4" />.
Il reconnaît ainsi l'utilité de son passage en prison qui {{citation|lui a remis les pieds sur terre et redonné un sens de la réalité}}.
Avec le temps, il s'engage alors pour l'amélioration du système carcéral : meilleure répartition des détenus dans les établissements pénitentiaires dédiés et adaptés à l'infraction pour laquelle ils ont été condamnés, développement d'activités pour les détenus, amélioration de la prise en charge en vue de la réinsertion ou encore la promotion des peines de substitution comme le dispositif du [[Placement sous surveillance électronique en France|bracelet électronique]]<ref name="Le Point">''[[Le Point]]'', {{n°|1929}} du 4 septembre 2009</ref>.
Pour soutenir et organiser son action, il crée deux associations (« Les Prisons du cœur » et « [[Ensemble contre la récidive]] ») dont le but est de prévenir la récidive et améliorer le quotidien des détenus.
Son activité associative, largement soutenue par du mécénat privé, le pousse à se montrer critique quant à la gestion pénitentiaire de l'État français<ref name=":4" />.

Sa notoriété passée et ses contacts lui permettent de médiatiser son message et d'être entendu par des décideurs politiques<ref name=":3" />.

Il est ainsi invité par l'[[École nationale d'administration pénitentiaire]] en {{date-|juin 2015}} pour tenir une conférence aux étudiants<ref name=":4" />. En {{date-|janvier 2017}}, il est convié à intégrer
la commission du [[Livre blanc sur la pénitentiaire|livre blanc sur l'immobilier pénitentiaire]].

Ce document, remis au [[Ministre de la Justice (France)|garde des sceaux]] [[Jean-Jacques Urvoas]] en avril de la même année, constitue une réflexion globale sur l'architecture des prisons et les conditions de vie en détention<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Jean-René Lecerf et la commission du livre blanc|titre=Livre blanc sur l'immobilier pénitentiaire|lieu=Paris|éditeur=Ministère de la justice française|date=04.04.2017|pages totales=140|isbn=|lire en ligne=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/174000263.pdf}}</ref>.


L'association [[Ensemble contre la récidive]] bénéficie de cette mise en valeur de ses actions. Par exemple, Pierre Botton rencontre le [[Président de la République française|président de la République]] [[François Hollande]] et le garde des sceaux Jean-Jacques Urvoas à la [[maison d'arrêt de Villepinte]] en {{date-|mars 2017}}<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=JDD|prénom1=Le|titre=Hollande croise Pierre Botton en prison|url=http://www.lejdd.fr/Politique/Hollande-croise-Pierre-Botton-en-prison-857915|site=www.lejdd.fr|consulté le=2017-04-15}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|titre=Une première depuis 1974, un Président français visite une prison|périodique=Ouest-France.fr|date=22.03.2017|lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/societe/prison/une-premiere-depuis-1974-un-president-francais-visite-une-prison-4876485|pages=}}</ref>.
Sa notoriété passée et ses contacts lui permettent de médiatiser son message et d'être entendu par des décideurs politiques<ref name=":3" />. Il est ainsi invité par l'[[École nationale d'administration pénitentiaire]] en {{date-|juin 2015}} pour tenir une conférence aux étudiants<ref name=":4" />. En {{date-|janvier 2017}}, il est convié à intégrer
la commission du [[Livre blanc sur la pénitentiaire|livre blanc sur l'immobilier pénitentiaire]]. Ce document, remis au [[Ministre de la Justice (France)|garde des sceaux]] [[Jean-Jacques Urvoas]] en avril de la même année, constitue une réflexion globale sur l'architecture des prisons et les conditions de vie en détention<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Jean-René Lecerf et la commission du livre blanc|titre=Livre blanc sur l'immobilier pénitentiaire|lieu=Paris|éditeur=Ministère de la justice française|date=04.04.2017|pages totales=140|isbn=|lire en ligne=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/174000263.pdf}}</ref>.


À cette occasion, il leur présente un projet de médiation équine soutenu par l'association.
L'association [[Ensemble contre la récidive]] bénéficie de cette mise en valeur de ses actions. Par exemple, Pierre Botton rencontre le [[Président de la République française|président de la République]] [[François Hollande]] et le garde des sceaux Jean-Jacques Urvoas à la [[maison d'arrêt de Villepinte]] en {{date-|mars 2017}}<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=JDD|prénom1=Le|titre=Hollande croise Pierre Botton en prison|url=http://www.lejdd.fr/Politique/Hollande-croise-Pierre-Botton-en-prison-857915|site=www.lejdd.fr|consulté le=2017-04-15}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|titre=Une première depuis 1974, un Président français visite une prison|périodique=Ouest-France.fr|date=22.03.2017|lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/societe/prison/une-premiere-depuis-1974-un-president-francais-visite-une-prison-4876485|pages=}}</ref>. À cette occasion, il leur présente un projet de médiation équine soutenu par l'association.


=== Humaniser les conditions de détentions ===
=== Humaniser les conditions de détentions ===


==== Répondre au choc carcéral ====
==== Répondre au choc carcéral ====
Pour l'administration pénitentiaire française, la fin des années 2000 est marquée une série de mauvaises évaluations. Ainsi, le taux de suicide en détention présente un niveau élevé, ce qui pousse plusieurs associations à mettre en cause la gestion pénitentiaire de l'administration, bien que les autorités mettent plutôt l'accent sur les déterminants individuels et psychologiques de ces situations<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Suicides en prison : 2011 encore une année noire|périodique=Le Quotidien du Médecin|date=07.12.2011|lire en ligne=https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2011/12/07/suicides-en-prison-2011-encore-une-annee-noire_584006|consulté le=2018-04-21|pages=}}</ref>. Dans ce contexte délicat, Pierre Botton porte en 2010 devant la [[Garde des sceaux de France|garde des sceaux]] [[Michèle Alliot-Marie]], un projet visant à humaniser les conditions de détention<ref name=":3" />. Insistant sur la surreprésentation des premières semaines de détention dans la distribution des tentatives de suicides<ref name=":4" />, Pierre Botton propose plusieurs mesures qui visent à limiter l'impact du choc carcéral (choc psychologique consécutif à l'enfermement et la privation de libertés), notamment l'autorisation pour les parents détenus de signer les carnets de note de leurs enfants et les documents médicaux ou la possibilité de laisser entrer les dessins d’enfant pendant les parloirs. Celle-ci lui ouvre alors les portes de la [[Maison d'arrêt des Hauts-de-Seine|maison d'arrêt de Nanterre]] pour expérimenter ce projet. À l'été 2017, les évaluations menées s'avèrent positives : le personnel de l’établissement comme le [[contrôleur général des lieux de privation de liberté]], [[Jean-Marie Delarue]], estiment ces réalisations bénéfiques<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=Le Point,|nom1=magazine|titre=Accueil des détenus en prison: le dispositif "Botton" va être étendu|périodique=Le Point|date=2010-07-22|lire en ligne=http://www.lepoint.fr/societe/accueil-des-detenus-en-prison-le-dispositif-botton-va-etre-etendu-22-07-2010-1217861_23.php|consulté le=2018-04-21}}</ref>. Le [[Ministère de la Justice (France)|Ministère de la Justice]] prend alors la décision d'étendre le projet à une vingtaine d'autres établissements.
Pour l'administration pénitentiaire française, la fin des années 2000 est marquée une série de mauvaises évaluations. Ainsi, le taux de suicide en détention présente un niveau élevé, ce qui pousse plusieurs associations à mettre en cause la gestion pénitentiaire de l'administration, bien que les autorités mettent plutôt l'accent sur les déterminants individuels et psychologiques de ces situations<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Suicides en prison : 2011 encore une année noire|périodique=Le Quotidien du Médecin|date=07.12.2011|lire en ligne=https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2011/12/07/suicides-en-prison-2011-encore-une-annee-noire_584006|consulté le=2018-04-21|pages=}}</ref>.
Dans ce contexte délicat, Pierre Botton porte en 2010 devant la [[Garde des sceaux de France|garde des sceaux]] [[Michèle Alliot-Marie]], un projet visant à humaniser les conditions de détention<ref name=":3" />.
Insistant sur la surreprésentation des premières semaines de détention dans la distribution des tentatives de suicides<ref name=":4" />, Pierre Botton propose plusieurs mesures qui visent à limiter l'impact du choc carcéral (choc psychologique consécutif à l'enfermement et la privation de libertés), notamment l'autorisation pour les parents détenus de signer les carnets de note de leurs enfants et les documents médicaux ou la possibilité de laisser entrer les dessins d’enfant pendant les parloirs.
Celle-ci lui ouvre alors les portes de la [[Maison d'arrêt des Hauts-de-Seine|maison d'arrêt de Nanterre]] pour expérimenter ce projet.
À l'été 2017, les évaluations menées s'avèrent positives : le personnel de l’établissement comme le [[contrôleur général des lieux de privation de liberté]], [[Jean-Marie Delarue]], estiment ces réalisations bénéfiques<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=Le Point,|nom1=magazine|titre=Accueil des détenus en prison: le dispositif "Botton" va être étendu|périodique=Le Point|date=2010-07-22|lire en ligne=http://www.lepoint.fr/societe/accueil-des-detenus-en-prison-le-dispositif-botton-va-etre-etendu-22-07-2010-1217861_23.php|consulté le=2018-04-21}}</ref>. Le [[Ministère de la Justice (France)|Ministère de la Justice]] prend alors la décision d'étendre le projet à une vingtaine d'autres établissements.


==== Transparence dans les établissements pénitentiaires ====
==== Transparence dans les établissements pénitentiaires ====
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==== Centre de prévention contre la récidive ====
==== Centre de prévention contre la récidive ====
À partir de l'année 2010, Pierre Botton s'implique activement dans un projet de création d'un nouveau type d'établissement pénitentiaire porté par Les prisons de cœur. L'idée est de développer un centre pénitentiaire ouvert (avec des contraintes de surveillance allégées) pour les primo-condamnés à de courtes peines avec une prise en charge et un soutien aux détenus important, notamment sur les questions de formation professionnelle et d'emploi<ref>{{Article |auteur1= |titre=Pierre Botton, l’homme qui veut changer la prison |périodique=[[Les Échos]] |date=21-02-2014 |lire en ligne=https://www.lesechos.fr/21/02/2014/LesEchos/21632-050-ECH_pierre-botton--l-homme-qui-veut-changer-la-prison.htm |consulté le=03-06-2020}}.</ref>{{,}}<ref>http://www.leprogres.fr/jura/2012/07/24/jura-pierre-botton-repart-en-campagne-pour-sa-prison-experimentale-de-saint-julien prison «sans grillage ni barbelé»</ref>. La construction d'un premier établissement d'une capacité de 120 détenus est prévue à [[Saint-Julien (Jura)|Saint-Julien-sur-Suran]] mais plusieurs oppositions se cristallisent et font échouer le projet malgré le soutien des autorités locales<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/03/11/97001-20120311FILWWW00237-jura-la-prison-de-pierre-botton-rejetee.php Jura : la prison de Pierre Botton rejetée], ''[[Le Figaro]]'', 11 mars 2012.</ref>{{,}}<ref>[http://www.europe1.fr/France/Jura-feu-vert-pour-la-prison-Botton-989291/ Jura : feu vert pour la prison Botton], ''[[Europe 1]]'', 14 mars 2012.</ref>. Le caractère privé du projet et de ses soutiens, particulièrement financier ainsi que les relations entre Pierre Botton et Nicolas Sarkozy, inquiète des personnalités de l’administration pénitentiaire qui s'interrogent sur la nature du projet et estiment les mesures de sécurité insuffisantes (exemple : effectifs de surveillance)<ref>[https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/03/14/dans-le-jura-la-prison-modele-qui-seme-la-zizanie_1657188_3224.html?xtmc=botton&xtcr=1 Dans le Jura, la prison modèle de Pierre Botton sème la zizanie], ''Le Monde'' du 14/03/2012.</ref>.
À partir de l'année 2010, Pierre Botton s'implique activement dans un projet de création d'un nouveau type d'établissement pénitentiaire porté par Les prisons de cœur. L'idée est de développer un centre pénitentiaire ouvert (avec des contraintes de surveillance allégées) pour les primo-condamnés à de courtes peines avec une prise en charge et un soutien aux détenus important, notamment sur les questions de formation professionnelle et d'emploi<ref>{{Article |auteur1= |titre=Pierre Botton, l’homme qui veut changer la prison |périodique=[[Les Échos]] |date=21-02-2014 |lire en ligne=https://www.lesechos.fr/21/02/2014/LesEchos/21632-050-ECH_pierre-botton--l-homme-qui-veut-changer-la-prison.htm |consulté le=03-06-2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=FR-fr |titre=Jura. Des personnalités font campagne pour les Prisons du coeur de Pierre Botton |url=https://www.leprogres.fr/jura/2012/07/24/jura-pierre-botton-repart-en-campagne-pour-sa-prison-experimentale-de-saint-julien |site=www.leprogres.fr |consulté le=2023-04-01}}</ref>. La construction d'un premier établissement d'une capacité de 120 détenus est prévue à [[Saint-Julien (Jura)|Saint-Julien-sur-Suran]] mais plusieurs oppositions se cristallisent et font échouer le projet malgré le soutien des autorités locales<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Jura: la prison de Pierre Botton rejetée |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/03/11/97001-20120311FILWWW00237-jura-la-prison-de-pierre-botton-rejetee.php |site=LEFIGARO |date=2012-03-11 |consulté le=2023-04-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Jura : feu vert pour la prison Botton |url=https://www.europe1.fr/societe/Jura-feu-vert-pour-la-prison-Botton-358622 |site=Europe 1 |consulté le=2023-04-01}}</ref>. Le caractère privé du projet et de ses soutiens, particulièrement financier ainsi que les relations entre Pierre Botton et Nicolas Sarkozy, inquiète des personnalités de l’administration pénitentiaire qui s'interrogent sur la nature du projet et estiment les mesures de sécurité insuffisantes (exemple : effectifs de surveillance)<ref>{{Article|langue=fr|titre=Dans le Jura, la prison modèle de Pierre Botton sème la zizanie|périodique=Le Monde.fr|date=2012-03-14|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/03/14/dans-le-jura-la-prison-modele-qui-seme-la-zizanie_1657188_3224.html|consulté le=2023-04-01}}</ref>.


Abandonné, le projet initial évolue et se transforme en un centre de prévention de la récidive qui doit jouxter le [[Centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier|centre pénitentiaire de Saint Quentin Fallavier]] ([[Isère (département)|Isère]]). Ce centre, dont l'ouverture est prévue pour, {{date-|avril 2015}}, doit accueillir un projet de partenariat avec de grandes entreprises comme [[Schneider Electric]], [[Axa]] ou [[Total (entreprise)|Total]]. L'objectif est toujours d'encourager la formation professionnelle, d'aider l'insertion professionnelle une fois la liberté retrouvée et d'alléger le régime de détention pour les primo-condamnés à de courts peines. Une cellule d'aide psychologique (fonctionnant y compris pour les détenus libérés) et des activités de développement personnel (alphabétisation, cours de conduite, ...) sont envisagées. Au printemps 2015, une expérimentation de 3 mois pour ce type de centre débute à Saint-Quentin Fallavier.
Abandonné, le projet initial évolue et se transforme en un centre de prévention de la récidive qui doit jouxter le [[Centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier|centre pénitentiaire de Saint Quentin Fallavier]] ([[Isère (département)|Isère]]). Ce centre, dont l'ouverture est prévue pour, {{date-|avril 2015}}, doit accueillir un projet de partenariat avec de grandes entreprises comme [[Schneider Electric]], [[Axa]] ou [[TotalEnergies|Total]]. L'objectif est toujours d'encourager la formation professionnelle, d'aider l'insertion professionnelle une fois la liberté retrouvée et d'alléger le régime de détention pour les primo-condamnés à de courts peines. Une cellule d'aide psychologique (fonctionnant y compris pour les détenus libérés) et des activités de développement personnel (alphabétisation, cours de conduite, ...) sont envisagées. Au printemps 2015, une expérimentation de 3 mois pour ce type de centre débute à Saint-Quentin Fallavier.


=== Signification et compréhension de la peine ===
=== Signification et compréhension de la peine ===
Pierre Botton met régulièrement en avant l'importance de son expérience carcérale pour retrouver des valeurs plus épanouissantes. Il insiste donc sur la « réhabilitation personnelle » rendue possible par la condamnation et la détention. Cette approche lui permet de faire le lien avec la prévention de la récidive.
Pierre Botton met régulièrement en avant <u>l'importance de son expérience carcérale pour retrouver des valeurs plus épanouissantes</u>{{Pas clair|date=juillet 2024}}. Il insiste donc sur <u>la « réhabilitation personnelle » rendue possible par la condamnation et la détention</u>{{Pas clair|date=juillet 2024}}. Cette approche lui permet de faire le lien avec la prévention de la récidive.


À l'opposé, cette perspective l'éloigne d'une vision du monde carcéral fondée sur la seule neutralisation des détenus.
À l'opposé, cette perspective l'éloigne d'une vision du monde carcéral fondée sur la seule neutralisation des détenus.


Il rappelle ainsi que la peine subie par les détenus n'est pas d'être atteint dans leur dignité et humilié mais d'être privé de certaines libertés<ref name=":4" />.
Il rappelle ainsi que <u>la peine subie par les détenus n'est pas d'être atteint dans leur dignité et humilié mais d'être privé de certaines libertés{{Pas clair|date=juillet 2024}}</u><ref name=":4" />.


Donner du sens à une peine et une détention s'avère être un processus personnel long. Ainsi, bien que près de vingt années se soient écoulées depuis sa sortie, cette période de sa vie est encore très présente<ref name=":5" />. Il explique que l'expérience carcérale marque profondément la personnalité et modifie l'attitude des personnes par rapport au temps qui passe d'une manière ambivalente : une fois libéré, l'envie de « rattraper le temps » est très forte mais les personnes développent également une capacité d'attente passive importante.
<u>Donner du sens à une peine et une détention s'avère être un processus personnel long</u>{{Interprétation personnelle|date=juillet 2024}}. Ainsi, bien que près de vingt années se soient écoulées depuis sa sortie, cette période de sa vie est encore très présente<ref name=":5" />{{Interprétation personnelle|date=juillet 2024}}. Il considère que l'expérience carcérale marque profondément la personnalité et modifie l'attitude des personnes par rapport au temps qui passe d'une manière ambivalente : une fois libéré, l'envie de « rattraper le temps » est très forte mais les personnes développent également une capacité d'attente passive importante{{Référence souhaitée|date=2 juillet 2024}}.


<u>En novembre 2023 il publie avec succès chez Robert Laffont "QB4 : ce qui se passe en prison est pire que ce que vous croyez" ( plus de 10.000 exemplaires vendus) et est l'auteur de quatre documentaires pour Canal+ " dedans" sur mycanal. La prison dont il est le concepteur voit le jour à Saint Laurent Blangy ( NORD) sous le nom de programme Inserre et est l'auteur de multiples interventions médiatiques allant de Télématin le 15 février 2024 ou il fustige les règles d'entrée dans les parloirs pour les femmes où encore le 15 mars 2024 chez Laurence Ferrari sur Cnews, à la suite de l'attaque d'un convoi pénitentiaire ayant fait deux morts et trois blessés chez les surveillants en affirmant que les " surveillants sont de la chair à canon pour l'administration pénitentiaire". Ses rapports avec le Garde des Sceaux Dupont Moretti sont notoirement exécrable puisqu'il lui consacrera le chapitre 12 de son dernier ouvrage sous le titre " traitrator". Il poursuit inlassablement son combat pour une autre méthode d'exécuter les peines, la sélection des détenus ( joignant nombre de syndicat de surveillants) et une révolution dans la construction des établissements pénitentiaires.</u> <ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les syndicats pénitentiaires obtiennent l’engagement de l’État d'améliorer... |url=https://www.aefinfo.fr/depeche/712236-les-syndicats-penitentiaires-obtiennent-l-engagement-de-l-etat-dameliorer-leur-statut-et-leur-securite |site=AEF info |consulté le=2024-07-02}}</ref>{{Interprétation personnelle|date=juillet 2024}}
== Ouvrages ==

== Publications ==
* ''Lettre ouverte d'un bouc émissaire à Tapie Bernard et Charasse Michel, « ministres intègres »'', [[éditions Albin Michel]], 1995 {{isbn|978-2-2260-7600-7}}
* ''Lettre ouverte d'un bouc émissaire à Tapie Bernard et Charasse Michel, « ministres intègres »'', [[éditions Albin Michel]], 1995 {{isbn|978-2-2260-7600-7}}
* ''Mes chers amis'', [[Groupe Flammarion|éditions Flammarion]], 2000 {{isbn|978-2-0806-7822-5}}
* ''Mes chers amis'', [[Groupe Flammarion|éditions Flammarion]], 2000 {{isbn|978-2-0806-7822-5}}
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* ''J'aime la vie : Comment remonter la pente'', [[Groupe Flammarion|éditions Flammarion]], 2003 {{isbn|978-2-0806-8250-5}}
* ''J'aime la vie : Comment remonter la pente'', [[Groupe Flammarion|éditions Flammarion]], 2003 {{isbn|978-2-0806-8250-5}}
* ''Moi, ancien détenu, bâtisseur de prisons nouvelles'', [[Pygmalion (maison d'édition)|éditions Pygmalion]], 2012 {{isbn|978-2-7564-0705-0}}
* ''Moi, ancien détenu, bâtisseur de prisons nouvelles'', [[Pygmalion (maison d'édition)|éditions Pygmalion]], 2012 {{isbn|978-2-7564-0705-0}}
* ''QB4,'' [[éditions Robert Laffont]], 2023.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
<references />
<references />

== Bibliographie ==

* [[Serge Raffy]], ''Monsieur Gendre : Le roman vrai de l'affaire Botton,'' [[Librairie Arthème Fayard|Fayard]], 2014.
* Damien Roustel, ''Les journalistes et Pierre Botton: vous avez dit déontologie ?,'' Ed. lyonnaises d'art et d'histoire, 1996.


== Liens externes ==
== Liens externes ==
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* {{Bases vie publique}}
* {{Autorité}}
* {{lien web|titre=Les Prisons du cœur, la lutte contre le choc carcéral|url=http://www.lesprisonsducoeur.net}}
* {{lien web|titre=Les Prisons du cœur, la lutte contre le choc carcéral|url=http://www.lesprisonsducoeur.net}}


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Dernière version du 28 août 2024 à 12:05

Pierre Botton
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Conjoint
Anne-Valérie Noir (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Lieux de détention

Pierre Botton est un homme d'affaires français, né le à Lyon (Rhône).

Il est connu pour son ascension dans les affaires au cours des années 1980, son soutien à la carrière politique de son beau-père Michel Noir et pour son implication dans une affaire judiciaire — « l'affaire Botton » — qui a fait l'actualité des journaux dans les années 1990.

Condamné à une peine de prison pour abus de biens sociaux, il est incarcéré durant près de deux années. Une fois libéré, il œuvre à l'amélioration des conditions de détention dans les établissements pénitentiaires et à la prévention de la récidive, principalement avec une société dont il est le gérant, « Les prisons du cœur », et une association, Ensemble contre la récidive.

Il est à nouveau condamné, en juin 2020, à cinq ans de prison ferme ramenés par la Cour d'Appel à 3 ans dans le cadre d'une procédure pour abus de biens sociaux et recel d'abus de biens sociaux  : Il est à nouveau incarcéré du 2 juin 2020 au 12 juin 2022 dans le QB4, dit quartier VIP de la prison de la Santé.

L'ascension

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À la fin de ses études, Pierre Botton reprend l'entreprise familiale spécialisée dans l’agencement de pharmacies. En 1982, il rencontre pour la première fois Michel Noir, député de Lyon et étoile montante du RPR. Il mise tout sur celui-ci, persuadé qu'il a l'étoffe d'un homme politique de premier plan.

Par ailleurs, il met en place un montage de sociétés qui lui permet, par le recours à des prêts bancaires et des facturations fictives systématiques, de se constituer un patrimoine immobilier important. Mettant en avant ses liens avec la classe politique, il monnaie ses services auprès d'entreprises de BTP qui versent, de 1986 à 1991, en tout 8,6 millions de francs (1,3 million d'euros) au moyen de virements occultes sur des comptes ouverts par Pierre Botton en Suisse[1],[2].

Pierre Botton a résidé plusieurs années au dernier étage de ce luxueux immeuble du 1, avenue Paul-Doumer, dans le 16e arrondissement de Paris[3].

Il s'intéresse de près aux vedettes du show-business et développe un large réseau de connaissances influentes. Il se lie notamment avec Coluche[4], Jean-Luc Lahaye ou au journaliste Patrick Poivre d'Arvor. Il met son réseau à disposition de Michel Noir afin de favoriser la médiatisation de celui-ci.

En mars 1986, quand Michel Noir devient ministre du Commerce extérieur dans le gouvernement de Jacques Chirac, Pierre Botton devient son conseiller personnel. Il épouse sa fille aînée, Anne-Valérie, avec qui il aura un enfant et dont il divorcera en 2004, avant d'avoir un autre enfant avec une autre fille de Michel Noir[5]. Il profite de cette période au cœur du pouvoir pour faire fructifier ses affaires et développer son tissu relationnel.

En 1988, il mise sur les élections municipales de 1989 pour faire élire son beau-père à la mairie de Lyon. Il devient son directeur de campagne et voit ses efforts couronnés de succès.

Mais, à peine Michel Noir élu, de profondes divergences sur l'application du programme électoral les conduisent à la rupture politique. Débute alors un bras de fer entre le gendre et son beau-père, ce dernier commençant à le trouver encombrant, pendant que Pierre Botton rejoint le clan de Jacques Chirac au sein du RPR.

Parallèlement à ces évolutions politiques, le juge Philippe Courroye mène une série d'enquêtes sur les activités financières de Pierre Botton. Celles-ci vont conduire à sa mise en examen et à l'éclatement de l'affaire Botton. L'instruction du juge met en lumière un système où des personnalités politiques, comme Michel Noir, utilisent les relations médiatiques de Pierre Botton pour promouvoir leur carrière et faciliter leur accession au pouvoir.

Procès et prison

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En découlent plusieurs procès qui alimentent les actualités médiatiques durant toutes les années 1990. Pierre Botton se voit finalement condamné pour abus de biens sociaux et recel à une peine de cinq ans d'emprisonnement dont dix-huit mois avec sursis[1]. Les autres protagonistes de l'affaire — Michel Noir, le maire de Cannes Michel Mouillot et Patrick Poivre d'Arvor — se voient également condamnés pour recel d'abus de biens sociaux à diverses peines de prison avec sursis, des amendes et la privation de leurs droits civiques et civils (entre autres l'inéligibilité)[6].

Cette affaire va inspirer plusieurs films dont La Sainte Victoire de François Favrat en 2009, avec Clovis Cornillac et Christian Clavier.

Durant ses 602 jours en détention, Pierre Botton fréquente sept maisons d'arrêt (Lyon-Corbas[réf. nécessaire], Villefranche, Grasse, Fresnes, Paris la Santé, Dijon et Nanterre)[7]. Le , en proie à un état dépressif profond, il pense mettre fin à ses jours. Un gardien remarquant alors son état lui apporte du réconfort, mettant ainsi fin à la crise.

Vie après la prison

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Pierre Botton raconte également son histoire dans plusieurs livres comme Lettre ouverte d'un bouc-émissaire à Tapie Bernard et Charasse Michel, « ministres intègres » ou Il y a toujours des complices.... Son écriture évolue par la suite vers la description du monde carcéral et des conditions de vie des détenus (Moi, ancien détenu, bâtisseur de prisons nouvelles).

Fortement marqué par son passage en détention, et notamment le choc carcéral, Pierre Botton souhaite que son expérience permette de tirer des enseignements positifs pour l'avenir du système carcéral français[8]. Il commence à militer sur ces problématiques, attirant notamment l'attention du public sur la précarité des conditions de vie des détenus dans certains établissements.

En 2004, il crée une entreprise de conseil aux entreprises[9]. À l'automne 2007, la société, qui rencontre des difficultés financières, est placée en liquidation judiciaire[10]. Elle sera finalement liquidée à la fin de l'année 2010.

Il crée en une association, « Les Prisons du cœur », dont le but est d'améliorer les conditions de détention des détenus primo-délinquants ou en attente de jugement pour des courtes peines (hors crime de sang ou crime sexuel), ainsi que de prévenir et lutter contre la récidive des personnes libérées[11]. En réalité, l'instruction judiciaire qui aboutit au procès de 2020 montre que ce n'est pas une association mais une société gérée par Pierre Botton.

Au printemps 2009, le Parquet de Paris ouvre une enquête contre Pierre Botton et sa société de conseil à la suite du dépôt d'une plainte[10]. Il est soupçonné d'escroquerie à l'encontre d'un ancien client. La médiatisation de cette enquête à l'été 2010 intervient au moment où la garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, accepte que des projets en milieu carcéral soient lancés. Afin de ne pas gêner la réalisation du projet, Pierre Botton confie qu'il souhaite s'en retirer après l'achèvement de la phase initiale prévue pour [12].

Constatant la défiance de certains partenaires vis-à-vis du nom « Les prisons du cœur », il décide de fonder en 2013 une association, Ensemble contre la récidive[13].

En 2013, il soutient publiquement Stéphane Scotto, ancien directeur de la maison d’arrêt Charles-III à Nancy, jugé pour homicide involontaire et relaxé[14]. Stéphane Scotto deviendra directeur de l’état-major de sécurité à la direction de l'Administration pénitentiaire, puis directeur du centre pénitentiaire de Fresnes, directeur inter régional d'Occitanie, directeur inter régional des Services pénitentiaires de la région Île-de-France.

Nouvelle procédure judiciaire et condamnation

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À l'été 2017, Pierre Botton est visé par une enquête du parquet de Paris pour abus de biens sociaux et recel d'abus de biens sociaux[15]. Cette procédure fait suite au signalement par Tracfin (service de lutte contre le blanchiment du ministère français des Finances) de mouvements financiers potentiellement frauduleux entre les comptes de sa société (« Au coeur des prisons »), l'association « Ensemble contre la récidive » et ses comptes personnels.

L'association « Ensemble contre la récidive » cesse ses activités au mois de [13].

En 2019, la justice décide le renvoi de Pierre Botton en correctionnelle dans le cadre de cette procédure[16],[17].

Le Parquet lui reproche d'avoir détourné un peu plus de la moitié des dons faits à l'association « Ensemble contre la récidive » pour ses besoins personnels. Pierre Botton dément les accusations et indique que ses comptables ont validé ses comptes et que tout est en ordre. La cour d'appel de Paris lui donnera raison sur ce point.

Reporté une première fois à la suite d'un mouvement social des avocats, le procès se tient devant le tribunal correctionnel de Paris en [18],[19],[20]. Les débats mettent en lumière le système comptable et juridique qui a permis à Pierre Botton de s'assurer un train de vie luxueux (travaux dans une villa cannoise, location d'un appartement parisien). Environ 60 % des dons faits à l'association « Ensemble contre la récidive » ont été versés à la société « Les prisons de cœur » puis utilisés par Pierre Botton pour ses propres dépenses.

Le procureur requiert une peine d'emprisonnement ferme de quatre ans. Le , Pierre Botton est condamné à cinq ans de prison ferme[21],[22], tandis que son ancienne épouse, Anne-Valérie Noir, écope pour sa part de quinze mois de prison avec sursis[23].

Le tribunal va au-delà des réquisitions du parquet, le président Benjamin Blanchet expliquant que le coupable a porté une atteinte grave à l'ordre public, économique et social, et que cela est d'autant plus condamnable qu'il s'agit d'une personne bénéficiant d'une forte exposition médiatique.

Mais le 9 novembre 2020, la cour d'appel de Paris relaxe Pierre Botton des faits qualifiés d'abus de confiance pour octroi de fonds à hauteur de 54 à 64 % (fait coté Un à la rubrique une de la poursuite[pas clair]) à l'association « Ensemble contre la récidive », le relaxe également d'abus de confiance au préjudice de la société IKF Holding et d'abus de confiance vis à vis de la SC PAPI (fait coté un et cinq) de souscription d'un emprunt auprès de Pierre-Alain Blum et la constitution d'un solde débiteur au compte courant d'associé de cette société et de la constitution d'un solde débiteur au compte courant d'associé de cette société dans la société ACDP, déboute le Trésor public de ses demandes d'amendes et de dommages et intérêts et n'octroie qu'un euro symbolique au Trésor public. Aucun partenaire, ni aucune société du CAC 40 de son association ne se portera partie civile.[réf. nécessaire]

De plus le tribunal relève que Pierre Botton n'a pas agi en état de récidive puisqu'il était, après vingt-cinq ans, réhabilité de plein droit.

Il ramène sa peine à trois ans de prison ferme, supprime toutes les amendes et les sursis, mais le maintient de fait en détention dans le fameux quartier QB4 de la prison de la Santé.

Il est placé en semi-liberté le 22 novembre 2021.[réf. nécessaire]

Engagements dans les problématiques carcérales

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Dans le courant des années 2000, Pierre Botton s'investit dans les problématiques du système pénitentiaire français. Dans un premier temps, cet engagement est principalement motivé par un besoin personnel de donner une signification à sa peine et celui de témoigner des conditions parfois humiliantes dans lesquelles se déroule la détention[8].

Il reconnaît ainsi l'utilité de son passage en prison qui « lui a remis les pieds sur terre et redonné un sens de la réalité ».

Avec le temps, il s'engage alors pour l'amélioration du système carcéral : meilleure répartition des détenus dans les établissements pénitentiaires dédiés et adaptés à l'infraction pour laquelle ils ont été condamnés, développement d'activités pour les détenus, amélioration de la prise en charge en vue de la réinsertion ou encore la promotion des peines de substitution comme le dispositif du bracelet électronique[24].

Pour soutenir et organiser son action, il crée deux associations (« Les Prisons du cœur » et « Ensemble contre la récidive ») dont le but est de prévenir la récidive et améliorer le quotidien des détenus.

Son activité associative, largement soutenue par du mécénat privé, le pousse à se montrer critique quant à la gestion pénitentiaire de l'État français[8].

Sa notoriété passée et ses contacts lui permettent de médiatiser son message et d'être entendu par des décideurs politiques[7].

Il est ainsi invité par l'École nationale d'administration pénitentiaire en pour tenir une conférence aux étudiants[8]. En , il est convié à intégrer la commission du livre blanc sur l'immobilier pénitentiaire.

Ce document, remis au garde des sceaux Jean-Jacques Urvoas en avril de la même année, constitue une réflexion globale sur l'architecture des prisons et les conditions de vie en détention[25].

L'association Ensemble contre la récidive bénéficie de cette mise en valeur de ses actions. Par exemple, Pierre Botton rencontre le président de la République François Hollande et le garde des sceaux Jean-Jacques Urvoas à la maison d'arrêt de Villepinte en [26],[27].

À cette occasion, il leur présente un projet de médiation équine soutenu par l'association.

Humaniser les conditions de détentions

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Répondre au choc carcéral

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Pour l'administration pénitentiaire française, la fin des années 2000 est marquée une série de mauvaises évaluations. Ainsi, le taux de suicide en détention présente un niveau élevé, ce qui pousse plusieurs associations à mettre en cause la gestion pénitentiaire de l'administration, bien que les autorités mettent plutôt l'accent sur les déterminants individuels et psychologiques de ces situations[28].

Dans ce contexte délicat, Pierre Botton porte en 2010 devant la garde des sceaux Michèle Alliot-Marie, un projet visant à humaniser les conditions de détention[7].

Insistant sur la surreprésentation des premières semaines de détention dans la distribution des tentatives de suicides[8], Pierre Botton propose plusieurs mesures qui visent à limiter l'impact du choc carcéral (choc psychologique consécutif à l'enfermement et la privation de libertés), notamment l'autorisation pour les parents détenus de signer les carnets de note de leurs enfants et les documents médicaux ou la possibilité de laisser entrer les dessins d’enfant pendant les parloirs.

Celle-ci lui ouvre alors les portes de la maison d'arrêt de Nanterre pour expérimenter ce projet.

À l'été 2017, les évaluations menées s'avèrent positives : le personnel de l’établissement comme le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, estiment ces réalisations bénéfiques[29]. Le Ministère de la Justice prend alors la décision d'étendre le projet à une vingtaine d'autres établissements.

Transparence dans les établissements pénitentiaires

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Le , le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone organise une conférence de presse dédiée au projet « Transparence dans les prisons » à laquelle Pierre Botton est invité pour représenter l'association les Prisons du cœur[30]. Soutenu par 330 députés, ce projet vise à permettre aux journalistes d'accompagner, deux fois par an, les élus lors de leur visite en prison.

Après deux ans de travail, une loi permettant aux journalistes d'accompagner les parlementaires dans les prisons est adoptée en première lecture et à l'unanimité le , récompensant le travail de l'association sur le sujet[31]. Quelques semaines plus tard, le , elle entre en application. Dorénavant les journalistes peuvent accompagner les parlementaires qui exercent leur droit de visite en prison.

Prévention de la récidive

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Pierre Botton explique que la fin de l'incarcération est une étape décisive mais souvent difficile à vivre pour l'ancien détenu[32]. À l'opposé d'une vision simpliste et joyeuse de la libération, il décrit un quotidien pénible, fait d'ennui et de solitude. L'impression d'être à l'extérieur des deux mondes (celui de la prison et celui de la société « normale ») est forte et complique la réinsertion.

Centre de prévention contre la récidive

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À partir de l'année 2010, Pierre Botton s'implique activement dans un projet de création d'un nouveau type d'établissement pénitentiaire porté par Les prisons de cœur. L'idée est de développer un centre pénitentiaire ouvert (avec des contraintes de surveillance allégées) pour les primo-condamnés à de courtes peines avec une prise en charge et un soutien aux détenus important, notamment sur les questions de formation professionnelle et d'emploi[33],[34]. La construction d'un premier établissement d'une capacité de 120 détenus est prévue à Saint-Julien-sur-Suran mais plusieurs oppositions se cristallisent et font échouer le projet malgré le soutien des autorités locales[35],[36]. Le caractère privé du projet et de ses soutiens, particulièrement financier ainsi que les relations entre Pierre Botton et Nicolas Sarkozy, inquiète des personnalités de l’administration pénitentiaire qui s'interrogent sur la nature du projet et estiment les mesures de sécurité insuffisantes (exemple : effectifs de surveillance)[37].

Abandonné, le projet initial évolue et se transforme en un centre de prévention de la récidive qui doit jouxter le centre pénitentiaire de Saint Quentin Fallavier (Isère). Ce centre, dont l'ouverture est prévue pour, , doit accueillir un projet de partenariat avec de grandes entreprises comme Schneider Electric, Axa ou Total. L'objectif est toujours d'encourager la formation professionnelle, d'aider l'insertion professionnelle une fois la liberté retrouvée et d'alléger le régime de détention pour les primo-condamnés à de courts peines. Une cellule d'aide psychologique (fonctionnant y compris pour les détenus libérés) et des activités de développement personnel (alphabétisation, cours de conduite, ...) sont envisagées. Au printemps 2015, une expérimentation de 3 mois pour ce type de centre débute à Saint-Quentin Fallavier.

Signification et compréhension de la peine

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Pierre Botton met régulièrement en avant l'importance de son expérience carcérale pour retrouver des valeurs plus épanouissantes[pas clair]. Il insiste donc sur la « réhabilitation personnelle » rendue possible par la condamnation et la détention[pas clair]. Cette approche lui permet de faire le lien avec la prévention de la récidive.

À l'opposé, cette perspective l'éloigne d'une vision du monde carcéral fondée sur la seule neutralisation des détenus.

Il rappelle ainsi que la peine subie par les détenus n'est pas d'être atteint dans leur dignité et humilié mais d'être privé de certaines libertés[pas clair][8].

Donner du sens à une peine et une détention s'avère être un processus personnel long[Interprétation personnelle ?]. Ainsi, bien que près de vingt années se soient écoulées depuis sa sortie, cette période de sa vie est encore très présente[32][Interprétation personnelle ?]. Il considère que l'expérience carcérale marque profondément la personnalité et modifie l'attitude des personnes par rapport au temps qui passe d'une manière ambivalente : une fois libéré, l'envie de « rattraper le temps » est très forte mais les personnes développent également une capacité d'attente passive importante[réf. souhaitée].

En novembre 2023 il publie avec succès chez Robert Laffont "QB4 : ce qui se passe en prison est pire que ce que vous croyez" ( plus de 10.000 exemplaires vendus) et est l'auteur de quatre documentaires pour Canal+ " dedans" sur mycanal. La prison dont il est le concepteur voit le jour à Saint Laurent Blangy ( NORD) sous le nom de programme Inserre et est l'auteur de multiples interventions médiatiques allant de Télématin le 15 février 2024 ou il fustige les règles d'entrée dans les parloirs pour les femmes où encore le 15 mars 2024 chez Laurence Ferrari sur Cnews, à la suite de l'attaque d'un convoi pénitentiaire ayant fait deux morts et trois blessés chez les surveillants en affirmant que les " surveillants sont de la chair à canon pour l'administration pénitentiaire". Ses rapports avec le Garde des Sceaux Dupont Moretti sont notoirement exécrable puisqu'il lui consacrera le chapitre 12 de son dernier ouvrage sous le titre " traitrator". Il poursuit inlassablement son combat pour une autre méthode d'exécuter les peines, la sélection des détenus ( joignant nombre de syndicat de surveillants) et une révolution dans la construction des établissements pénitentiaires. [38][Interprétation personnelle ?]

Publications

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Notes et références

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  1. a et b Botton en prison, Noir privé d'élections, liberation.fr, 11 janvier 1996
  2. « Prison avec sursispour Michel Noir », sur L'Obs, (consulté le )
  3. Pierre Botton, Lettre ouverte d’un bouc émissaire à Tapie Bernard et Charasse Michel, « ministres intègres », Albin Michel, 1995 (ISBN 978-2226076007).
  4. « Coluche, ses derniers jours », VSD,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Gérard Davet, Fabrice Lhomme, « Michel Noir, leçons d'échec. », Le Monde,‎ , p. 21 (lire en ligne)
  6. « L'humanité: Noir-Botton-Mouillot-PPDA: à Lyon plus dure est la cour d'appel, 11 janvier 1996. »
  7. a b et c « MAM confie à Pierre Botton une mission sur la prison », FIGARO,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a b c d e et f Pèlerin, « Pierre Botton, fondateur de l’association Ensemble contre la récidive : "Changer la prison, c’est ma rédemption" », Pelerin,‎ (lire en ligne)
  9. « ETC AMENAGEMENT (NANTES) Chiffre d'affaires, résultat, bilans sur SOCIETE.COM - 477741268 », sur www.societe.com
  10. a et b « Pierre Botton visé dans une affaire d'escroquerie », sur Le Monde.fr,
  11. « Societe.com : RCS, siret, siren, bilan, l'information gratuite sur les entreprises du Registre du Commerce des Sociétés (RNCS) », sur www.societe.com (consulté le )
  12. « Nouveaux démêlés judiciaires pour Pierre Botton », FIGARO,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. a et b « Societe.com : RCS, siret, siren, bilan, l'information gratuite sur les entreprises du Registre du Commerce des Sociétés (RNCS) », sur www.societe.com (consulté le )
  14. « Un directeur humain », sur L'Est républicain,
  15. « Pierre Botton visé par une enquête pour abus de biens sociaux », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. AFP, « Soupçons d'abus de biens sociaux: vers un nouveau procès de Pierre Botton », L'express,‎ (lire en ligne)
  17. Laurent Valdiguié, « Pierre Botton en correctionnelle », Marianne,‎ (lire en ligne)
  18. Valentin Scholz, « Le procès de Pierre Botton pour abus de biens sociaux reporté », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  19. Renaud Lecadre, « Président d'une asso contre la récidive, Pierre Botton proche d'un retour en prison », Libération,‎ (lire en ligne)
  20. Pascale Robert-Diard, « Pierre Botton au cruel miroir de son procès », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  21. Le Monde / AFP, « Pierre Botton condamné à cinq ans de prison ferme pour abus de biens sociaux », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  22. « L'ex-homme d'affaires Pierre Botton, déjà incarcéré au milieu des années 1990, est condamné à cinq ans de prison ferme pour abus de bien sociaux », France Info,‎ (lire en ligne)
  23. Michel Deléan, « Pierre Botton de retour en prison », sur mediapart.fr, Mediapart, (consulté le )
  24. Le Point, no 1929 du 4 septembre 2009
  25. Jean-René Lecerf et la commission du livre blanc, Livre blanc sur l'immobilier pénitentiaire, Paris, Ministère de la justice française, , 140 p. (lire en ligne)
  26. Le JDD, « Hollande croise Pierre Botton en prison », sur www.lejdd.fr (consulté le )
  27. « Une première depuis 1974, un Président français visite une prison », Ouest-France.fr,‎ (lire en ligne)
  28. « Suicides en prison : 2011 encore une année noire », Le Quotidien du Médecin,‎ (lire en ligne, consulté le )
  29. Le Point, magazine, « Accueil des détenus en prison: le dispositif "Botton" va être étendu », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le )
  30. « conference de presse transparence dans les prisons, 31 janvier 2013 »
  31. « Le JDD, Désormais les journalistes pourront accompagner les parlementaires en prison, 22 avril 2015 »
  32. a et b « Pierre Botton : “En prison, le temps était mon seul compagnon” », sur Le Monde.fr,
  33. « Pierre Botton, l’homme qui veut changer la prison », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. « Jura. Des personnalités font campagne pour les Prisons du coeur de Pierre Botton », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  35. « Jura: la prison de Pierre Botton rejetée », sur LEFIGARO, (consulté le )
  36. « Jura : feu vert pour la prison Botton », sur Europe 1 (consulté le )
  37. « Dans le Jura, la prison modèle de Pierre Botton sème la zizanie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  38. « Les syndicats pénitentiaires obtiennent l’engagement de l’État d'améliorer... », sur AEF info (consulté le )

Bibliographie

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  • Serge Raffy, Monsieur Gendre : Le roman vrai de l'affaire Botton, Fayard, 2014.
  • Damien Roustel, Les journalistes et Pierre Botton: vous avez dit déontologie ?, Ed. lyonnaises d'art et d'histoire, 1996.

Liens externes

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