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« Énergie cinétique » : différence entre les versions

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| nom = Énergie cinétique
| nom = Énergie cinétique
| image = Abrissbirne.jpg
| image = Abrissbirne.jpg
| légende = Une dissipation d'énergie cinétique sert ici à démolir un bâtiment.
| légende = L'énergie cinétique du boulet est utilisée pour détruire un édifice.
| unités = joule (J)
| unités = joule (J)
| dimension = {{dimension|kg=1|m=2|s=-2|A=|K=|mol=|cd=}}
| dimension = {{dimension|kg=1|m=2|s=-2|A=|K=|mol=|cd=}}
| symbole(s) = <math>E_k</math> , <math> E_c</math>
| symbole = <math>E_c</math> , <math>E_k</math> ou <math>T</math>
| extensive = oui
| extensive = oui
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| conservative = Non
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| nature = scalaire
| expressions = <math>E_c</math>=[[masse|<math>(\gamma-1)m</math>]][[vitesse|<math>\cdot c^2</math>]]<br/>
| expressions = <math>E_c \approx \frac{1}{2} m v^2</math><br/>
<math>E_{r}\equiv </math>[[Moment cinétique|<math>\frac{1}{2}\vec{L_{G}}</math>]][[Vecteur vitesse angulaire|<math>\cdot \vec{\omega}</math>]]
<math>E_{r}\equiv </math>[[Moment cinétique|<math>\frac{1}{2}\vec{L_{G}}</math>]][[Vecteur vitesse angulaire|<math>\cdot \vec{\omega}</math>]]
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L''''énergie cinétique''' (du [[Grec ancien|grec]] ''ἐνέργεια / enérgeia'' « force en action » et ''κίνησις / kínêsis'' « mouvement ») est l’[[Énergie (physique)|énergie]] que possède un corps du fait de son [[Mouvement (mécanique)|mouvement]] par rapport à un [[référentiel (physique)|référentiel]] donné. Sa valeur dépend donc du choix de ce référentiel. Elle s'exprime en [[joule]]s (J).
En [[physique]], l'{{terme défini|énergie cinétique}} est l’[[énergie (physique)|énergie]] que possède un corps du fait de son [[mouvement (mécanique)|mouvement]] dans un [[référentiel (physique)|référentiel]] donné. L'énergie cinétique n'est pas un [[invariance de Lorentz|invariant galiléen]], c'est-à-dire que sa valeur dépend du [[référentiel (physique)|référentiel]] choisi. Son unité est le [[joule]].


L'énergie cinétique d'un [[point matériel]] dans un [[référentiel galiléen]] est égale au [[travail d'une force|travaux]] des forces appliquées pour faire passer le point du repos à un mouvement.
Pour un [[point matériel]], l'énergie cinétique est égale au [[Travail d'une force|travail]] des forces appliquées nécessaires pour faire passer le corps du repos à son mouvement (si le [[Référentiel (physique)|référentiel]] choisi n'est pas [[Référentiel galiléen|galiléen]], il faut tenir compte du travail des [[Force d'inertie|forces d'inertie]] d'entraînement). Par suite, {{Peu clair|l'[[Énergie (physique)|énergie]] cinétique n'est pas en général une intégrale première du mouvement, sauf si le travail des [[forces intérieures et forces extérieures|forces extérieures et intérieures]] (pour un système de points matériels) est nul}} au cours du mouvement. Un exemple classique de ce type de situation est le cas du mouvement d'une [[charge électrique]] dans un [[champ magnétique]] uniforme.


[[Fichier:Wooden roller coaster txgi.jpg|thumb|220px|Les véhicules des [[montagnes russes]] atteignent leur maximum d'énergie cinétique au bas de leur parcours. Lorsqu'ils commencent à monter, l'énergie cinétique est transformée en [[Énergie potentielle de pesanteur|énergie potentielle]]. La somme des énergies cinétique et potentielle du système reste constante, si on néglige les pertes (relativement faibles) dues aux [[frottement]]s.]]
[[Fichier:Wooden roller coaster txgi.jpg|vignette|Les wagons des [[montagnes russes]] possèdent une énergie cinétique maximale en bas de leur parcours. Lorsqu'ils commencent à monter, l'énergie cinétique est convertie en [[énergie potentielle de pesanteur|énergie potentielle]].]]


== Historique ==
== Histoire ==
{{Article détaillé|Force vive (physique)}}
{{Article détaillé|Force vive (physique)}}

L'énergie cinétique provient du [[grec ancien|grec]] ''ἐνέργεια / enérgeia'', qui signifie « force en action » et ''κίνησις / kínêsis'', qui signifie « mouvement ».


[[Gottfried Wilhelm Leibniz|Gottfried Leibniz]], s'opposant ainsi à [[René Descartes|Descartes]] qui estimait que la [[quantité de mouvement]] se conservait toujours, développa l'idée de la « [[Force vive (physique)|force vive]] » (''{{langue|la|vis viva}}''), à laquelle il attribuait la valeur <math>mv^2</math>. La force vive est donc le double de l'énergie cinétique.
[[Gottfried Wilhelm Leibniz|Gottfried Leibniz]], s'opposant ainsi à [[René Descartes|Descartes]] qui estimait que la [[quantité de mouvement]] se conservait toujours, développa l'idée de la « [[Force vive (physique)|force vive]] » (''{{langue|la|vis viva}}''), à laquelle il attribuait la valeur <math>mv^2</math>. La force vive est donc le double de l'énergie cinétique.


{{Citation|Il y a longtemps déjà que j’ai corrigé la doctrine de la conservation de la quantité de mouvement, et que j’ai posé à sa place quelque chose d’absolu, justement la chose qu’il faut, la [[Force vive (physique)|force]] (vive) absolue… On peut prouver, par raison et par expérience, que c’est la [[Force vive (physique)|force vive]] qui se conserve<ref>{{Chapitre |langue=en |prénom1=G. W. Leibniz |nom1=von Freiherr |lien auteur1=Gottfried Wilhelm Leibniz |titre chapitre=Specimen dynamicum |auteurs ouvrage=Philip P. Wiener |titre ouvrage=Leibniz Selections |traduction titre=Sélections de Leibniz |lieu=New York |éditeur=Charles Scribner's Sons |année=1979 |année première édition=1951 |réimpression= |pages totales=606 |format={{Unité|21|cm}} |isbn=9780684175959 |oclc=12309633 |présentation en ligne= |lire en ligne= |consulté le=20 mai 2020 |partie=Part 2: First Principles: Foundations of the Sciences, Chapter 5 |page début chapitre= |passage= }}.</ref>…}}
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== Notations ==
L'énergie cinétique est généralement notée {{math|''E''{{sub|c}}}} dans les textes en français (« ''E'' » pour ''énergie'', « c » pour ''cinétique''). Dans les textes en anglais on trouve {{math|''E''{{sub|k}}}} ou {{mvar|K}}, « k » étant l'initiale de ''kinetics'' (le mot anglais qui correspond à ''cinétique''). Dans les textes théoriques on trouve aussi {{math|''T''}}.


== Définitions ==
== Définitions ==
D'une manière générale, l'énergie cinétique <math>E_{\mathrm c}</math> (en J) d'un point matériel de masse au repos ''<math>m</math>'' (en kg) se déplaçant à une vitesse <math>v</math> (en m/s) dans un référentiel donné s'exprime ainsi :
D'une manière générale, l'énergie cinétique <math>E_{\mathrm c}</math> (en J) d'un point matériel de masse au repos ''<math>m</math>'' (en kg) se déplaçant à une vitesse <math>v</math> (en m/s) dans un référentiel donné vaut :


:<math>E_\mathrm c=\frac{\gamma^2}{\gamma+1}mv^2</math>
:<math>E_\mathrm c=\frac{\gamma^2}{\gamma+1}mv^2</math>
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=== Cas d'un système de points ===
=== Cas d'un système de points ===
Dans le cas d'un corps que l'on ne peut considérer ponctuel, il est possible de l'assimiler à un système (d'une infinité) de points matériels <math>M_i</math> de masses <math>m_i</math> avec <math>M=\sum_{i} m_{i}</math> la ''masse totale'' du corps.
Dans le cas général, on peut assimiler un corps à un système de points matériels <math>M_i</math> de masses <math>m_i</math> avec <math>M=\sum_{i} m_{i}</math> la masse totale du corps.


L'énergie cinétique <math>E_{c}</math> du système de points peut être alors simplement définie comme la somme des énergies cinétiques associées aux points matériels constituant le système :
Conformément à l'[[extensivité et intensivité (physique)|extensivité]] de l'énergie cinétique, l'énergie cinétique <math>E_{c}</math> du système de points peut être définie comme la somme des énergies cinétiques de chaque point matériel constituant le système :
:<math>E_{\mathrm c}=\sum_{i} E_{{\mathrm c},i} = \sum_{i} \frac{1}{2}m_{i}v_{i}^{2}</math> (1)
<center><math>E_{\mathrm c}=\sum_{i} E_{{\mathrm c},i} = \sum_{i} \frac{1}{2}m_{i}v_{i}^{2}</math></center>
Cette expression est générale et ne préjuge pas de la nature du système, déformable ou pas.
Cette expression est générale et ne préjuge pas de la nature du système, déformable ou pas.


'''Remarque :''' en considérant la limite des [[mécanique des milieux continus|milieux continus]] on a <math>E_{\mathrm c}=\int_{(S)} \frac{1}{2}\rho(M)v_{M}^{2}\,\mathrm{d}\tau\ </math>, ''M'' étant un point courant du système (S).
En passant à la limite des [[mécanique des milieux continus|milieux continus]], on a <math>E_{\mathrm c}=\iiint_{S} \frac{1}{2}\rho(M)v(M)^{2}\,\mathrm{d}\tau\ </math>, avec <math>\rho(M)</math> la masse volumique en <math>M</math>, <math>v(M)</math> la vitesse du volume élémentaire associé à <math>M</math>.

== Théorème de König ==
{{Article détaillé|théorèmes de König (mécanique)}}


== [[théorèmes de König (mécanique)|Théorème de König]] ==
L'expression (1) n'est guère utilisable directement, bien que générale. Il est possible de la réécrire sous une autre forme, dont l'interprétation physique est plus aisée.
L'expression (1) n'est guère utilisable directement, bien que générale. Il est possible de la réécrire sous une autre forme, dont l'interprétation physique est plus aisée.


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Aux faibles valeurs de<math> E_c </math>,(donc <math>e</math> grand devant 1), il vient <math>v^2 = c^2 \frac{2}{e} = \frac{2E_c}{m} </math>, on retrouve bien: <math> E_c = \frac{1}{2} m v^2</math>
Aux faibles valeurs de<math> E_c </math>,(donc <math>e</math> grand devant 1), il vient <math>v^2 = c^2 \frac{2}{e} = \frac{2E_c}{m} </math>, on retrouve bien: <math> E_c = \frac{1}{2} m v^2</math>


== Théorème de l’énergie cinétique ==
== Théorèmes de l’énergie cinétique ==
Ce théorème, valable uniquement dans le cadre de la [[mécanique newtonienne]], permet de lier l’énergie cinétique d’un système au [[travail d'une force|travail]] des [[Force (physique)|forces]] auxquelles celui-ci est soumis.


Ces théorèmes, valables uniquement dans le cadre de la [[mécanique newtonienne|mécanique classique]], permettent de lier l’énergie cinétique d’un système au [[travail d'une force|travaux]] des [[force (physique)|forces]] auxquelles celui-ci est soumis.
=== Énoncé ===

<!-- Ancienne nouvelle version de la définition :
===Pour un point===
Dans un [[référentiel galiléen]], la variation de l'[[énergie cinétique]] d'un objet en translation entre deux points ''A'' et ''B'' est égale à la somme algébrique des travaux des [[forces intérieures et forces extérieures|forces extérieures]] appliquées à l'objet entre ces deux points :

:<math>\Delta E_{{\mathrm c}_{A\rightarrow B}}=E_{c_B}-E_{c_A}=\sum \overline {W_{F_{ext_{A\rightarrow B}}}}</math>
Dans un [[référentiel galiléen]], pour un [[point matériel]] <math>M</math> de masse constante parcourant un [[intégrale curviligne|chemin]] <math>\Gamma</math> entre un point <math>A</math> et un point <math>B</math> :
-->

Dans un [[référentiel galiléen]], pour un corps de [[masse]] ''m'' constante parcourant un chemin reliant un point A à un point B, la variation d’énergie cinétique est égale à la [[Somme (arithmétique)|somme]] des travaux ''W'' des [[force (physique)|forces]] ([[forces intérieures et forces extérieures|extérieures et intérieures]]) qui s’exercent sur le corps considéré<ref group="alpha">Il faut prendre en considération toutes les forces : qu'elles soient conservatives ou non.</ref>{{,}}<ref group="alpha">Exemples de forces intérieures : forces de frottements entre deux pièces du système, forces de cohésions entre les atomes (cette dernière n'engendre dans la majorité des cas pas de travail).</ref> :
{{énoncé|La variation d’énergie cinétique entre <math>A</math> et <math>B</math> est égale à la somme des travaux des forces <math>W_{\Gamma}</math> qui s'exercent sur le point <math>M</math> le long du chemin <math>\Gamma</math> :
:<math>\Delta E_{{\mathrm c}_{AB}}=E_{{\mathrm c}_B}-E_{{\mathrm c}_A}=\sum {W_{F_{\mathrm{ext} / \mathrm{int}}}^{AB}}</math>
<center><math> \underset{ A \rightarrow B} \Delta \ \mathrm E_{c}= \mathrm E_{c}^{B}-\mathrm E_{c}^{A}=\sum {W_{\Gamma}}</math></center>}}
où :

* E{{ind|cA}} et E{{ind|cB}} sont respectivement l’énergie cinétique du solide aux points A et B.
avec <math>\mathrm E_{c}^{A}</math> et <math>\mathrm E_{c}^{B}</math> les énergies cinétiques du point <math>M</math> respectivement aux positions <math>A</math> et <math>B</math>. Le résultat ne dépend pas du chemin <math>\Gamma</math> suivi entre <math>A</math> et <math>B</math>, ce qui découle du caractère exact de la [[différentielle]] de l'énergie cinétique. Le terme des travaux prends en compte à la fois les forces [[force conservative|conservatives]] et les forces non conservatives. Pour un point matériel, toute les forces sont intérieures.

On est déduit le théorème de la [[puissance (physique)|puissance]] cinétique :
<center><math> P = \frac{\mathrm{dE}_c}{\mathrm{d}t} </math></center>


=== Démonstration ===
=== Démonstration ===
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:<math>W=\frac{1}{2}m\,\left (\left\|\vec{v_B}\right\|^2 - \left\|\vec{v_A}\right\|^2\right )=\frac{1}{2}m\,\left ( v_B^2-v_A^2 \right ) =\frac{1}{2}m\, v_B^2 - \frac{1}{2}m\, v_A^2=E_{c_B}-E_{c_A}</math>
:<math>W=\frac{1}{2}m\,\left (\left\|\vec{v_B}\right\|^2 - \left\|\vec{v_A}\right\|^2\right )=\frac{1}{2}m\,\left ( v_B^2-v_A^2 \right ) =\frac{1}{2}m\, v_B^2 - \frac{1}{2}m\, v_A^2=E_{c_B}-E_{c_A}</math>


===Pour un solide===
== Théorème de la puissance cinétique ==

Dans un référentiel galiléen, la puissance des forces s'appliquant au point M est égale à la dérivée par rapport au temps de l'énergie cinétique.
Dans un référentiel galiléen, pour un solide <math>S</math> déformable<ref group=N>Dans le cas d'un solide indéformable, les puissances et travaux intérieurs sont nuls, et on est ramené au cas du point matériel.</ref> de masse constante parcourant un [[intégrale curviligne|chemin]] <math>\Gamma</math> reliant un point <math>A</math> à un point <math>B</math> :
:<math>P = \frac{\mathrm{d}E_c}{\mathrm{d}t}\,</math>
On peut également appliquer cette définition à un unique solide si l'on considère uniquement la puissance des [[forces intérieures et forces extérieures|forces extérieures]] au solide.
{{énoncé|La variation d’énergie cinétique du solide est égale à la somme des travaux des forces intérieures <math>W_{\Gamma}^{int}</math> et extérieures <math>W_{\Gamma}^{ext}</math> qui s'exercent sur et dans le solide le long de <math>\Gamma</math> :
<center><math> \underset{ A \rightarrow B} \Delta \ \mathrm E_{c}= \mathrm E_{c}^{B}-\mathrm E_{c}^{A}= \sum {W_{\Gamma}^{ext} + W_{\Gamma}^{int}} </math></center>}}
avec <math>\mathrm E_{c}^{A}</math> et <math>\mathrm E_{c}^{B}</math> les énergies cinétiques du solide <math>S</math> respectivement aux positions <math>A</math> et <math>B</math>. Le résultat ne dépend pas du chemin <math>\Gamma</math> suivi entre <math>A</math> et <math>B</math>, ce qui découle du caractère exact de la [[différentielle]] de l'énergie cinétique. Le terme des travaux prends en compte à la fois les forces [[force conservative|conservatives]] et les forces non conservatives.

On est déduit le théorème de la [[puissance (physique)|puissance]] cinétique pour un solide :
<center><math> P_{ext} + P_{int} = \frac{\mathrm{dE}_c}{\mathrm{d}t} </math></center>


== L’énergie thermique en tant qu’énergie cinétique ==
== L’énergie thermique en tant qu’énergie cinétique ==
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=== Notes ===
=== Notes ===
{{Références| groupe=alpha}}
{{Références| groupe=alpha}}
{{Références| groupe=N}}


=== Références ===
=== Références ===

Version du 20 février 2023 à 10:16

Énergie cinétique
Description de cette image, également commentée ci-après
L'énergie cinétique du boulet est utilisée pour détruire un édifice.
Unités SI joule (J)
Dimension M·L 2·T −2
Nature Grandeur scalaire extensive
Symbole usuel , ou
Lien à d'autres grandeurs


En physique, l'énergie cinétique est l’énergie que possède un corps du fait de son mouvement dans un référentiel donné. L'énergie cinétique n'est pas un invariant galiléen, c'est-à-dire que sa valeur dépend du référentiel choisi. Son unité est le joule.

L'énergie cinétique d'un point matériel dans un référentiel galiléen est égale au travaux des forces appliquées pour faire passer le point du repos à un mouvement.

Les wagons des montagnes russes possèdent une énergie cinétique maximale en bas de leur parcours. Lorsqu'ils commencent à monter, l'énergie cinétique est convertie en énergie potentielle.

Histoire

L'énergie cinétique provient du grec ἐνέργεια / enérgeia, qui signifie « force en action » et κίνησις / kínêsis, qui signifie « mouvement ».

Gottfried Leibniz, s'opposant ainsi à Descartes qui estimait que la quantité de mouvement se conservait toujours, développa l'idée de la « force vive » (vis viva), à laquelle il attribuait la valeur . La force vive est donc le double de l'énergie cinétique.

« Il y a longtemps déjà que j’ai corrigé la doctrine de la conservation de la quantité de mouvement, et que j’ai posé à sa place quelque chose d’absolu, justement la chose qu’il faut, la force (vive) absolue… On peut prouver, par raison et par expérience, que c’est la force vive qui se conserve[1]… »


Définitions

D'une manière générale, l'énergie cinétique (en J) d'un point matériel de masse au repos (en kg) se déplaçant à une vitesse (en m/s) dans un référentiel donné vaut :

Avec le facteur de Lorentz :

Dans les cas non relativistes (c'est-à-dire lorsque les vitesses sont petites comparées à la vitesse de la lumière dans le vide), l'énergie cinétique peut être approchée par la relation suivante :

Cas d'un point matériel

Dans le domaine de validité de la mécanique newtonienne, la notion d'énergie cinétique peut être facilement mise en évidence pour un point matériel, corps considéré comme ponctuel de masse m constante.

En effet, la relation fondamentale de la dynamique s'écrit dans ce cas :

avec :

En prenant le produit scalaire, membre à membre, par la vitesse du corps, il vient :

où :

il vient ainsi :

.

On met en évidence dans le membre de gauche la quantité appelée énergie cinétique du point matériel, dont la dérivée par rapport au temps est égale à la somme des puissances des forces appliquées au corps (théorème de l'énergie cinétique, forme « instantanée »).

On peut obtenir une expression plus générale en considérant que l'on a donc , puisque . En introduisant la variation infinitésimale de la quantité de mouvement du corps, , il vient finalement l'expression :

désigne la variation d'énergie cinétique.

Dans le domaine de validité de la Mécanique Relativiste, la masse d'un objet n'est pas invariant de sa vitesse, c'est pourquoi on utilise la relation suivante :

Cas d'un système de points

Dans le cas général, on peut assimiler un corps à un système de points matériels de masses avec la masse totale du corps.

Conformément à l'extensivité de l'énergie cinétique, l'énergie cinétique du système de points peut être définie comme la somme des énergies cinétiques de chaque point matériel constituant le système :

Cette expression est générale et ne préjuge pas de la nature du système, déformable ou pas.

En passant à la limite des milieux continus, on a , avec la masse volumique en , la vitesse du volume élémentaire associé à .

Théorème de König

L'expression (1) n'est guère utilisable directement, bien que générale. Il est possible de la réécrire sous une autre forme, dont l'interprétation physique est plus aisée.

Énoncé

Ce théorème se démontre en faisant intervenir le référentiel barycentrique (R*) lié au centre d'inertie G du système, et en mouvement de translation par rapport au référentiel d'étude (R). Il s'écrit :

L'énergie cinétique d'un système est alors la somme de deux termes : l'énergie cinétique du centre de masse de (S) affectée de sa masse totale M, , et l'énergie cinétique propre du système dans (R*), .

Application à un solide

Un solide est un système de points tels que les distances entre deux points quelconques de (S) sont constantes. Il s'agit d'une idéalisation d'un solide réel, considéré comme absolument rigide.

Cas général : axe instantané de rotation

Dans ce cas, le mouvement du solide peut être décomposé en un mouvement de son centre de masse G dans (R) et un mouvement de rotation autour d'un axe instantané (Δ) dans le référentiel barycentrique (R*).

Plus précisément, pour un solide on peut écrire le champ des vitesses dans le référentiel barycentrique (R*) sous la forme , étant le vecteur rotation instantané du solide dans (R*) [ou (R), puisque les deux référentiels sont en translation]. Son énergie cinétique propre s'exprime alors :

,

puisque , moment cinétique du solide par rapport à G, égal au moment cinétique propre (voir théorèmes de König).

D'après le théorème de König, l’énergie cinétique totale d’un solide s'écrit donc ainsi :

que l'on peut considérer comme la somme d’une énergie cinétique « de translation » et d’une énergie cinétique de rotation , aussi appelée énergie cinétique angulaire.

Cas de la rotation autour d'un axe fixe

Si, de surcroît, il y a rotation autour d'un axe (Δ) fixe dans (R), le moment cinétique par rapport à G du solide s'écrit , où est le moment d'inertie du solide par rapport à l'axe de rotation (Δ). Son énergie cinétique de rotation se mettra ainsi sous la forme :

.

En mécanique relativiste

Dans la théorie de la relativité d’Einstein (utilisée principalement pour les vitesses proches de la vitesse de la lumière, mais valable pour toutes vitesses), l’énergie cinétique est :

où :

  • Ec est l’énergie cinétique du corps (dans le référentiel considéré) ;
  • v la vitesse du corps (dans le référentiel considéré) ;
  • m sa masse au repos (dans son référentiel) ;
  • c la vitesse de la lumière dans le vide (dans tout référentiel inertiel) ;
  • γmc2 l’énergie totale du corps (dans le référentiel considéré) ;
  • mc2 l’énergie au repos (90 pétajoules par kilogramme) ;
  • le facteur de Lorentz.

La théorie de la relativité affirme que l’énergie cinétique d’un objet (ayant une masse « au repos[a]» non nulle) tend vers l’infini quand sa vitesse s’approche de la vitesse de la lumière et que, par conséquent, il est impossible d’accélérer un objet jusqu’à cette vitesse.

Pour une vitesse v petite devant c (), le développement limité de l’énergie cinétique relativiste est :

On retrouve ainsi au premier ordre l'énergie cinétique newtonienne. Par exemple, pour un objet d'un kilogramme allant à la vitesse de 10 km/s, la différence entre énergie cinétique relativiste et énergie cinétique newtonienne est d'environ 0,04 J pour une énergie cinétique newtonienne de 50 MJ, soit un écart relatif de 0,8 milliardième. Cette différence est de 400 J sur 5 GJ à 100 km/s, soit un écart relatif de 80 milliardièmes.

Quand la gravité est faible et que l’objet se déplace à des vitesses très inférieures à la vitesse de la lumière (c’est le cas de la plupart des phénomènes observés sur Terre), la formule de la mécanique newtonienne est une excellente approximation de l’énergie cinétique relativiste.

À partir de l'équation de la conservation de l'énergie connue comme :

Et à partir de l'équation de la relativité restreinte, avec p la quantité de mouvement :

Il est possible de montrer que :

On peut vérifier la validité de cette écriture en l'égalisant avec la formule d'Einstein pour l'énergie cinétique :

Ce qui permet de retrouver la définition du facteur de Lorentz :


Expression de la vitesse fonction de la masse et de l' énergie cinétique

d'où
et

On note d'où et

Finalement:

, avec  : , expression qui reste assez simple


Aux faibles valeurs de,(donc grand devant 1), il vient , on retrouve bien:

Théorèmes de l’énergie cinétique

Ces théorèmes, valables uniquement dans le cadre de la mécanique classique, permettent de lier l’énergie cinétique d’un système au travaux des forces auxquelles celui-ci est soumis.

Pour un point

Dans un référentiel galiléen, pour un point matériel de masse constante parcourant un chemin entre un point et un point  :

La variation d’énergie cinétique entre et est égale à la somme des travaux des forces qui s'exercent sur le point le long du chemin  :

avec et les énergies cinétiques du point respectivement aux positions et . Le résultat ne dépend pas du chemin suivi entre et , ce qui découle du caractère exact de la différentielle de l'énergie cinétique. Le terme des travaux prends en compte à la fois les forces conservatives et les forces non conservatives. Pour un point matériel, toute les forces sont intérieures.

On est déduit le théorème de la puissance cinétique :

Démonstration

D’après la deuxième loi de Newton, l’accélération du centre de gravité est liée aux forces qui s’exercent sur le solide par la relation suivante :

Pendant une durée dt, le solide se déplace de est la vitesse du solide. On en déduit le travail élémentaire des forces :

Si le solide parcourt un chemin d’un point A à un point B, alors le travail total s’obtient en faisant une intégrale le long du chemin :

étant une différentielle exacte, l’intégrale ne dépend pas du chemin suivi entre A et B et peut donc être obtenue explicitement :

Pour un solide

Dans un référentiel galiléen, pour un solide déformable[N 1] de masse constante parcourant un chemin reliant un point à un point  :

La variation d’énergie cinétique du solide est égale à la somme des travaux des forces intérieures et extérieures qui s'exercent sur et dans le solide le long de  :

avec et les énergies cinétiques du solide respectivement aux positions et . Le résultat ne dépend pas du chemin suivi entre et , ce qui découle du caractère exact de la différentielle de l'énergie cinétique. Le terme des travaux prends en compte à la fois les forces conservatives et les forces non conservatives.

On est déduit le théorème de la puissance cinétique pour un solide :

L’énergie thermique en tant qu’énergie cinétique

L’énergie thermique est une forme d’énergie due à l’énergie cinétique totale des molécules et des atomes qui forment la matière. La relation entre la chaleur, la température et l’énergie cinétique des atomes et des molécules est l’objet de la mécanique statistique et de la thermodynamique.

De nature quantique, l’énergie thermique se transforme en énergie électromagnétique par rayonnement. Ce rayonnement thermique peut être approché sous certaines conditions par le modèle du rayonnement dit du « corps noir ».

La chaleur, qui représente un échange d’énergie thermique, est aussi analogue à un travail dans le sens où elle représente une variation de l’énergie interne du système. L’énergie représentée par la chaleur fait directement référence à l’énergie associée à l’agitation moléculaire. La conservation de la chaleur et de l’énergie mécanique est l’objet du premier principe de la thermodynamique.

Notes et références

Notes

  1. « Au repos » signifie dans son référentiel.
  1. Dans le cas d'un solide indéformable, les puissances et travaux intérieurs sont nuls, et on est ramené au cas du point matériel.

Références

  1. (en) G. W. Leibniz von Freiherr, « Specimen dynamicum », dans Philip P. Wiener, Leibniz Selections [« Sélections de Leibniz »], New York, Charles Scribner's Sons, (1re éd. 1951), 606 p., 21 cm (ISBN 9780684175959, OCLC 12309633), Part 2: First Principles: Foundations of the Sciences, Chapter 5.

Voir aussi

Articles connexes

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