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Église Notre-Dame de Châtel-Montagne

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Église Notre-Dame
Vue sur Châtel-Montagne.
Vue sur Châtel-Montagne.
Présentation
Culte Catholique romain
Dédicataire Notre-Dame
Type Église paroissiale
Rattachement Archidiocèse de Clermont
Début de la construction XIe siècle
Fin des travaux XIIe siècle
Style dominant Roman
Protection Monument historique (1840)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Allier
Ville Châtel-Montagne
Coordonnées 46° 06′ 50″ nord, 3° 41′ 01″ est
Géolocalisation sur la carte : Allier
(Voir situation sur carte : Allier)
Église Notre-Dame
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Notre-Dame
Rachat de l'église par Jean Phélipon (illustration XVIIIe).
Vue d'ensemble.
Chevet.
Élévation de la nef.

L’église Notre-Dame à Châtel-Montagne dans l'Allier faisait partie d'un prieuré clunisien du XIe siècle. Elle est un joyau de l'art roman.

L'église de la Vierge-Marie de Châtel-Montagne a été donnée par Dalmas de Châtel-Montagne vers 1081-1088 à l'abbaye de Cluny. Une copie de l'acte de donation indique la date de fondation du prieuré au . Cette donation a été contestée par deux frères de Dalmace. Mais cela n'a pas empêché le pape Urbain II de confirmer la possession du prieuré par l'abbaye de Cluny le . Cette donation concerne également la chapelle castrale, ainsi que des biens importants : la donation est conséquente et va permettre la mise en place d'une petite communauté.

Un acte du , Aimeric, évêque de Clermont, donne son accord à Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, reconnaissant au prieur de Châtel-Montagne de nommer à la cure d'Arfeuilles.

Le prieuré est installé pour trois ou quatre moines (ce qui est attesté en 1270, 1295, et 1354). En 1331, le prieuré passe dans la mense de celui du prieuré féminin Laveine près de Maringues (Puy-de-Dôme), le XIVe siècle marquant le repli des petits établissements[1].

Les visiteurs clunisiens signalent que les bâtiments conventuels sont en mauvais état en 1354, 1386 et 1417.

En 1501, le prieuré de Laveine est réformé par l'abbé de Cluny Jacques d'Amboise. Le prieur a alors cédé tous ses droits à la prieure Gabrielle de Polignac pour gérer le temporel du prieuré.

Il y a encore des moines au prieuré de Châtel-Montagne en 1679. On ne sait pas très bien dans quelles circonstances ils quittèrent le prieuré. Quand des moines étaient présents dans le prieuré, ils célébraient la messe sur le maître-autel situé dans l'abside. Les messes de la paroisse se faisaient sur le maître-autel consacré à saint Genest placé à l'est de la nef. Quand ils quittèrent le prieuré, les offices de la paroisse sont alors transférés sur le maître-autel de l'abside. L'autel consacré à saint Genest a été détruit entre 1698 et 1702.

1790 – A la suite de la révolution, suppression de la présence religieuse à Châtel-Montagne.

1793 – La municipalité jacobine de ” Mont sur Besbres ” abat la flèche en pierre de l’église. Le monument funéraire de Rollat est profané et détruit. Les statues des saints et de la Vierge brûlés au cimetière (qui jouxte alors l’église).

Les archives municipales sont brûlées devant l’église.

– Vente de l’église à Jean Phélipon de Moulins pour la somme de 150 000 F.

L’édifice devient un entrepôt à salpêtre, gardé par les gardes nationaux, ce qui le sauve de la démolition.

1803 – L’église est rendue au culte.

1823 – Châtel-Montagne est rattaché au diocèse de Moulins, à la création de ce nouvel évêché.

1835 – Une chapelle rectangulaire est construite, l’église est décorée d’imitations de marbre, de bronze et, au niveau des chapelles rayonnantes, “d’anges bouffis” sur fond bleu.

1840 – Inscription à l’inventaire des Monuments historiques.

1885 – La municipalité fait marteler les chapiteaux jugés indécents.

de 1850 à 1900 – Très importants travaux de restauration de l’église qui éliminent les quelques modifications architecturales rajoutées au cours du temps pour retrouver l’aspect primitif. Par économie, le clocher n’a pas été reconstruit. Depuis lors, seuls des travaux d’entretien courant des toitures et de rejointage ont été nécessaires.

1900 – Dom Athanase Desrosiers, curé de la paroisse, peint les stations du Chemin de Croix. Séparation de l’église et de l’État.

1938 – Les abords de l’église sont inscrits sur la liste des sites classés depuis le .

De 1914 à 1955, les exemplaires retrouvés du bulletin paroissial témoignent tous d’une importante vie paroissiale (“même si les hommes s’occupent plus de leurs champs que des offices”) : processions, pèlerinages, congrégations, dons d’objets de culte, restauration des objets exposés à l’humidité de l’église, restaurations des cloches, etc..

1955 – A la suite du renouveau lié au concile de Vatican II, poussé par le zèle des conservateurs des Monuments Historiques et par le nouveau goût du jour, des lustres en bronze du XIIIe siècle, des vases sacrés anciens et la table de communion sont vendus. Le Christ de la poutre de gloire ainsi que les grilles du chœur sont entreposés à la tribune. La chaire est entreposée au fond de l’église, son pied est coupé pour réaliser le lutrin. L’autel en bois et stuc situé au fond du chœur est remplacé par un autel “moderne” en granit placé plus près des fidèles.

Historique de la construction de l'église

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En l'absence de documents concernant la construction et permettant de connaître d'une manière certaine les dates de construction, les étapes probables ont été définies en 1905 par Eugène Lefèvre-Pontalis.

La première phase de construction concerne la nef de l'église, les collatéraux et le transept dont les parties basses remontent au début du XIIe siècle.

Les parties hautes de la nef, à partir de la fausse tribune, les voûtes des collatéraux et le porche occidental ont dû être construits vers 1150.

Les voûtes du transept et le chœur datent de la fin du XIIe siècle.

Le porche d'entrée sud a été construit au XIIIe siècle.

Bernard Craplet critique cet historique en indiquant que l'homogénéité de la nef ne justifie pas de couper en deux phases de construction de la nef. Elle aurait été entièrement construite en 1100 et 1125. La partie la plus ancienne de l'église serait le transept qui aurait été construit au XIe siècle puis modifié au début du XIIIe siècle. Le porche occidental aurait été construit ensuite, au milieu du XIIe siècle, en avant de l'ancienne façade occidentale.

En 1835, la première absidiole côté nord est démolie et remplacée par une chapelle rectangulaire.

L'église est classée Monument historique en 1840[2]. Le porche latéral sud menaçant ruine, la municipalité veut le détruire en 1850. Le ministère chargea alors l'architecte Eugène Millet de faire un rapport sur l'état du bâtiment en 1852. Le porche latéral sud est reconstruit en 1853. Les toitures sont refaites en 1864-1865. Puis les travaux de restauration sont réalisés par l'architecte Georges Darcy entre 1873 et 1876.

Description

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L'édifice date majoritairement du XIIe siècle (une reconstruction sans doute liée à l'installation de la communauté), mais il a subi quelques transformations au XIXe siècle (partie sud). La façade ouest, très austère, mais aussi très majestueuse dans sa sobriété, se compose d'un porche et d'une travée en avant d'un mur à pignon. On pénètre ensuite dans une nef de quatre travées avec un transept peu saillant, suivi d'un chœur à déambulatoire et de quatre chapelles rayonnantes[1].

Le décor des chapiteaux du chœur est constitué majoritairement de végétaux : palmettes, acanthes, feuilles plates, et d'animaux. Dans les bas-côtés, on remarque un âne, une sirène-poisson. Le matériau utilisé est un granit local souvent à gros grains, ce qui explique le faible développement du décor sculpté. L'église est le résultat d'influences multiples, ce qui se comprend en raison de sa localisation aux limites de la Bourgogne et de l'Auvergne[1].

Notes et références

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  1. a b et c Arlette Maquet, « Une église remarquable: Châtel-Montagne », Dossiers d'Archéologie, no 275,‎
  2. « Église Notre-Dame », notice no PA00093052, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

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Bibliographie

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  • Bernard Craplet, Auvergne romane, La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, coll. « La nuit des temps n° 2 », 4e édition 1995 (ISBN 978-2736901912), p. 216-221
  • Eugène Lefèvre-Pontalis, « L'Église de Châtel-Montagne (Allier) », Bulletin monumental, Paris / Caen, A. Picard / H. Delesques, vol. 69,‎ , p. 505-517 (ISSN 0007-473X, lire en ligne)
  • Jean-Pierre Ravaux, « L'église Notre-Dame de Châtel-Montagne », Congrès archéologique de France, 146e session. Bourbonnais. 1988, Paris, Société Française d'Archéologie,‎ , p. 133-154
  • Pierre Héliot, « Les murs-diaphragmes longitudinaux dans l'architecture religieuse du Bas Empire et du Moyen Age », Arte Lombarda, vol. 8, no 1,‎ , p. 123 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

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Liens externes

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