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Abies

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Sapin

Graine fossile d'Abies milleri, 2,4 cm long, Klondike Mountain, Ferry County, Washington, USA, Éocène, Yprésien, - 49 million d'années.
Branche et aiguilles fossilisés d'Abies milleri, 4,5 cm long, Klondike Mountain, Ferry County, Washington, USA, Éocène, Yprésien, - 49 million d'années.

Abies est un genre d'arbres conifères faisant partie de la famille des Pinaceae et originaires des régions tempérées de l'hémisphère nord. Ils sont reconnaissables au mode de fixation des aiguilles sur la tige ainsi qu'à leurs cônes dressés qui se désagrègent à maturité.

En français ce sont préférentiellement les arbres de ce genre que l'on nomme Sapin de nos jours, bien que ce terme ait anciennement un sens plus large et désigne aussi des espèces d'autres genres.

Ce sont des arbres monoïques à écorce quelquefois ponctuée de vésicules résinifères, à branches verticillées et étagées. Les aiguilles des sapins sont fixées une par une.

Description

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Le genre Abies est un genre monoïque caractérisé par des cônes grands et dressés, de forme conique et solitaires, axillaires aux rameaux et répartis sur la partie haute du sommet. Ils apparaissent sur les rameaux âgés d’un an et arrivent à maturité en une saison. Ils ont tendance à s’aplatir sur les arbres les plus vieux. Les cônes se désagrègent notamment à maturité dû à l’assèchement, seul l’axe principal appelé rachis reste en place sur le rameau formant une pointe. Les écailles peuvent être réniformes ou cunéiformes avec une base pédicellée et portent une bractée saillante et lobée. Les graines sont protégées par une membrane.

Les chatons sont axillaires, de forme sphérique ou conique apparaissant au printemps et regroupés sur les jeunes rameaux. Les microsporophylles sont arrangées spiralement autour de l’axe du cône. Les graines produites par le genre sont ailées avec un sac de résine à la jonction entre l’aile et la graine.

Le genre Abies est caractérisé par une uniformité typique de l’organisation de l’arbre : le tronc est unique avec des rameaux répartis en pseudo-verticilles, dont la vitesse de production est d’un verticille par an. Les verticilles sont étagés, et les rameaux se dirigent à l’horizontale du tronc et sont plagiotropes. Là aussi, le taux de production des rameaux est très régulier : un rameau terminal et deux axillaires sont produits chaque année au bout de chaque branche active. Les rameaux sont longs et portent les feuilles et les bourgeons, et notamment des écailles décidues bien orientées sur un plan ainsi qu’une cicatrice foliaire en forme de disque, circulaire ou elliptique.

Les feuilles sont linéaires-lancéolées, plus ou moins aplaties, sessiles et arrangées spiralement le long du rameau avec un tors à la base du pétiole. Elles peuvent être arrondies ou dentelées à leur apex. Elles persistent 5 ans ou plus selon l’espèce (jusqu’à 63 ans chez A. amabilis). On observe parfois la présence de bandes blanches sur les aiguilles qui sont marquées par la présence de trichome blanc, avec souvent un renfoncement qui sont des bandes de stomates de part et d’autre de la nervure centrale.

Il existe souvent une différence entre le feuillage exposé à la lumière et le feuillage à l’ombre : le feuillage exposé au soleil est dirigé vers le haut de façon incurvée (le feuillage décrit dans la partie description est le feuillage mature se trouvant à l’ombre).

L’écorce est fine et douce chez les jeunes individus et va en vieillissant créer des sillons et s’effriter en écailles. Elle peut éventuellement créer une protection contre le feu. L’écorce, les feuilles et les cônes des individus du genre sont parfois parsemées de vésicules résinifères, appelées « poches de résine » .

Les jeunes pousses ont de 3 à 10 cotylédons. Les bourgeons sont de forme ovale ou oblongue avec un apex arrondi ou pointu. Les bourgeons sont entourés par 4-5 bourgeons axillaires[1],[2],[3].

Étymologie

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Le radical du mot sapin est sap-, suivi du suffixe -in. En fin de compte, le terme d'origine est sap « sapin », voire « pin », dans les langues et les dialectes régionaux (langue d'oïl, franco-provençal et occitan).

C'est un substantif gaulois, peut-être d'origine pré-celtique, d'un *sapo, continué par l'ancien français et certains dialectes, que l'on rapproche du gallois sybwydd « sapin » (< *sapo-uidu- ?) et du vieux cornique sibnit « sapin blanc ». On dispose des noms de personnes antiques Sapalo, Sapauidus, Sapaudus, Sappolus, etc. On trouve en toponymie : la Savoie, dont le nom procède de Sapaudia (< *sapa-uidiā). Le mot sapin remonte plus précisément au bas-latin sappīnus (Varron r. r. I 6, 4; Pline 16, 61)[4], hybridisation composée de sapa (sève) et du latin pīnus[5].

« Sapin » désignait jadis aussi le matériau, le bois, avant de prendre le sens du genre latin abies, mot continué d'ailleurs par l'occitan avet, abet et l'italien abete.

Un sapay ou une sapaie est l'ancien terme pour nommer à la fois une sapinière, terme attesté pour la première fois en 1632, et une pinède, emprunt récent à l'occitan (pineda), mentionné en 1842.

Une sapinière est donc une forêt où le sapin domine.

Classification

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Espèces natives (n) ou introduites (i) en Europe

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Classification et répartition

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Répartition des espèces du Paléarctique occidental (espèces des sections Abies et Piceaster).

Les Sapins font partie de la famille des Pinaceae, et de la sous-famille des Abietoideae. Les Cèdres et les Tsugas sont parmi leurs plus proches parents.

La classification des espèces à l'intérieur du genre est classiquement basée sur la morphologie des cônes femelles. On distinguait alors dix sections. Des études génétiques ultérieures ont cependant réduit ce nombre à neuf, en rassemblant les sections Grandis et Oiamel. Il a également été confirmé que toutes les espèces originaires d'Amérique du Nord sont d'origine monophylétique[6].

Les études génétiques ont pour l'essentiel confirmé la classification morphologique. Celle-ci reflète également l'aire de répartition des espèces. Les derniers travaux de révision du genre Abies par Farjon (2010) permettent de distinguer 46 espèces de sapins et de situer les relations entre les différentes espèces de la manière suivante[1].

Section Balsamea

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Asie boréale, Amérique du Nord, et hautes montagnes plus au sud.

Section Grandis

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Ouest des États-Unis au Mexique et au Guatemala

Section Oiamel

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Mexique, en haute montagne

Section Abies

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Europe et Moyen-Orient

Section Piceaster

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Sud de l'Espagne et Afrique du Nord

Section Momi

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Asie et Himalaya

Section Amabilis

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Côtes du Pacifique d'Amérique du Nord et du Japon, hautes montagnes pluvieuses

Section Pseudopicea

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Sino-Himalayen en haute montagne

Section Nobilis

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Ouest des États-Unis, en haute montagne

Section Bracteata

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Côtes de Californie

Répartition géographique

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Plante hôte

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Les chenilles des papillons de nuit (hétérocères) suivants (classés par famille) se nourrissent de sapin :

Calendrier républicain

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Farjon, Aljos. 1990. Pinaceae: drawings and descriptions of the genera Abies, Cedrus, Pseudolarix, Keteleeria, Nothotsuga, Tsuga, Cathaya, Pseudotsuga, Larix and Picea. Königstein: Koeltz Scientific Books.

Liens externes

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Notes et références

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  1. a et b Aljos Farjon, A Handbook of the World's Conifers (2 vols.), (DOI 10.1163/9789004324510, lire en ligne)
  2. Monograph of the Genus Partula : Monograph of the Genus Achatina : Monograph of the Genus Achatinella, (lire en ligne)
  3. Sergio Bertelli, « The Courts of the Italian Renaissance », Renaissance Quarterly, New York-Oxford, Facts on File Publications, vol. 41, no 1,‎ , p. 114–116 (ISSN 0034-4338 et 1935-0236, DOI 10.2307/2862247, lire en ligne, consulté le )
  4. Helmut Genaust, Etymologisches Wörterbuch der botanischen Pflanzennamen, 2e éd., Springer Basel, 1983, p. 294 ici.
  5. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Paris, Errance, 2003, p. 266 - 267.
  6. Xiang, Qiao-Ping; Xiang, Qiu-Yun; Guo, Yan-Yan; Zhang, Xian-Chun, 2011: Phylogeny of Abies (Pinaceae) inferred from nrITS sequence data. In: Taxon, Volume 58, Number 1, February 2009, pp. 141-152(12) [1]
  7. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 21.