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Jean-Charles Persil

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Jean-Charles Persil
Jean-Charles Persil par Honoré Daumier Le Caricature (1833)
Fonctions
Sénateur du Second Empire
-
Pair de France
-
Membre de la Chambre des députés
Cinquième législature de la monarchie de Juillet (d)
Gers
-
Membre de la Chambre des députés
Quatrième législature de la monarchie de Juillet (d)
Gers
-
Garde des Sceaux, ministre de la Justice
Gouvernement Louis Mathieu Molé I
-
Garde des Sceaux, ministre de la Justice
Gouvernement Victor de Broglie
-
Garde des Sceaux, ministre de la Justice
Gouvernement Édouard Mortier
-
Garde des Sceaux, ministre de la Justice
Gouvernement Hugues-Bernard Maret
10 -
Garde des Sceaux, ministre de la Justice
Gouvernement Étienne Maurice Gérard
-
Membre de la Chambre des députés
Troisième législature de la monarchie de Juillet (d)
Gers
-
Garde des Sceaux, ministre de la Justice
Gouvernement Jean-de-Dieu Soult (1)
-
Membre de la Chambre des députés
Deuxième législature de la monarchie de Juillet (d)
Gers
-
Membre de la Chambre des députés
Première législature de la monarchie de Juillet (d)
Gers
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 84 ans)
AntonyVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activités
Père
Jean Joseph Persil (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Marie Denux (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Géraud Persil (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction

Jean-Charles Persil, né à Condom (Gers) le et mort à Antony (Seine) le , est un homme politique français. Il fut ministre de la Justice et des Cultes sous la monarchie de Juillet (1834-1837) puis pair de France (1839) et conseiller d'État (1852).

« Père-Scie. »
Caricature par Auguste Bouquet (1832).
Jean-Charles Persil, habillé en magistrat, tente de décapiter le journaliste et dessinateur Charles Philipon à l'aide de son grand nez transformé en lame de scie. Philipon est allongé les mains liées sur une pile d'exemplaires de la revue La Caricature dont il était directeur.

Fils de Jean-Joseph Persil, négociant, et de Marie Denux, Jean-Charles Persil fait son droit à Paris en une année, est reçu docteur l'année suivante (1806) et songe à devenir professeur de droit, mais passe sans succès les concours des facultés de Paris et de Grenoble. Il acquiert cependant une certaine réputation par deux ouvrages qu'il publie : Le régime hypothécaire (1809) et Questions sur les privilèges et les hypothèques (1812). Il s'inscrit au barreau, et devient un avocat renommé.

Sous la Restauration, il prend part aux combats politiques du parti libéral. Il défend son ami Nicolas Bavoux devant la Chambre des pairs. Le , il est élu député dans le 2e arrondissement électoral du Gers (Condom)[1]. Il proteste contre les ordonnances de Saint-Cloud et fait partie de la délégation qui, autour d'André Dupin, se rend à Neuilly-sur-Seine pour offrir au duc d'Orléans la lieutenance générale du royaume.

Il est nommé procureur général près la cour royale de Paris, ce qui l'amène à se représenter devant ses électeurs : il est réélu député le [2]. Lors des élections générales du , il est élu dans le 4e arrondissement électoral du Gers (Lombez)[3].

En , il est chargé de prononcer le réquisitoire lors du procès des ministres de Charles X[4].

Tant comme magistrat que comme député, Persil se range résolument du côté du parti de l'ordre et combat avec ardeur les libéraux, si bien que La Fayette disait de lui qu'il est « furieux de modération ». Il poursuivait les clubs, les associations, les journaux républicains, dénonçait des complots, multipliait des procès où, souvent, d'ailleurs, les jurys se montraient plus cléments et relaxaient les prévenus. Cette dureté lui valait les attaques incessantes des journaux satiriques, qui le représentaient fréquemment avec un immense nez en forme de lame de scie et la légende « le Père-Scie ». L'un d'entre eux annonça un jour : « M. Persil est mort pour avoir mangé du perroquet. » Charles Philipon, qu'il poursuivit avec vigueur, prétendait qu'il pouvait « descendre d'un anthropophage ramené par le Capitaine Cook ».

Le , Persil est nommé ministre de la Justice et des Cultes dans le premier ministère Soult, en remplacement de Félix Barthe et conserva ces fonctions jusqu'au dans les ministères Gérard, Maret, Mortier et Broglie.

Il est réélu député le [5]. Lors des élections législatives du , il est de nouveau élu dans trois collèges électoraux : le 4e de la Corrèze (Ussel)[6] ; le 2e du Gers (Condom)[7] ; le 4e du Gers (Lombez)[8]. Il choisit Condom et est remplacé à Lombez par M. Troy et à Ussel par Camille Périer.

Persil redevient ministre de la Justice dans le premier ministère Molé du au . Il affronte Louis Mathieu Molé qui refuse la dissolution de la Chambre des députés, donne sa démission et, quittant le cabinet avec les doctrinaires, est nommé président de la Commission des monnaies, fonction lucrative et peu absorbante. Mais, entré dans la coalition, il continue de ferrailler contre le président du Conseil qui obtient sa révocation au début de 1839.

Il est réélu député le [9] puis le [10]. Le il publie dans Le Journal des débats une déclaration dans laquelle il annonçait revenir au bercail conservateur : ceci lui valut d'être réintégré dans ses fonctions à l'hôtel des monnaies, nommé pair de France le et fait grand officier de la Légion d'honneur (). Jusqu'en 1848, il fut un soutien ponctuel du gouvernement de Louis-Philippe Ier. À la Chambre des pairs, il fut notamment le rapporteur de l'importante loi du sur la police des chemins de fer.

Après la révolution de 1848, il quitte la vie publique. Il est toutefois nommé conseiller d'État le . Il aurait été aussi sénateur du Second Empire[réf. à confirmer][11] :

Il meurt en 1870. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (50e division)[12]. Il est marié à la cousine germaine du ministre Alfred Deseilligny. La rue Jean-Charles-Persil à Antony perpétue sa mémoire.

Par sa mère née Clémence Persil, le peintre André Dunoyer de Segonzac est le descendant direct de Jean-Charles Persil[13].

  • Régime hypothécaire, ou commentaire sur le XVIIIe titre du livre III du Code civil, relatif aux privilèges et hypothèques, Paris, chez P. Gueffier, 1809, in-8 (nlle. éd. augmentée 1817, 2 vol. in-8)
  • Questions sur les privilèges et hypothèques, saisies immobilières et ordres, faisant suite au Régime hypothécaire ; contenant la solution des difficultés qui se présentent habituellement devant les Tribunaux, ou sur lesquelles l'Auteur a été consulté, Paris, chez P. Gueffier, 1812, 2 vol. in-8 (nlle. éd. 1820)
  • Dissertation sur le rétablissement du droit d'aînesse et des substitutions, Paris, Baudouin frères, 1826, in-8
  • Lettres de M. Persil, député de l'arrondissement de Condom, aux rédacteurs de ″La Presse″ et des ″Débats″ [à l'occasion de son départ de la Direction générale des monnaies], 1839

Pour approfondir

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Bibliographie

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Liens externes

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Notes et références

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  1. par 126 voix sur 228 votants et 268 inscrits, contre 97 à M. de Burosse
  2. 188 voix sur 200 votants et 288 inscrits
  3. 99 voix sur 190 votants et 226 inscrits contre 86 au candidat légitimiste, M. de Panat
  4. Ernest Daudet, La révolution de 1830 et le procès des ministres de Charles X, Paris, Hachette, , p.222-224
  5. 111 voix sur 203 votants et 244 inscrits
  6. 98 voix sur 176 votants et 211 inscrits contre 59 à M. de Valon
  7. 184 voix sur 357 votants et 485 inscrits contre 165 à M. Pagès
  8. 127 voix sur 213 votants et 244 inscrits contre 86 à M. Domezon
  9. 249 voix sur 358 votants et 583 inscrits
  10. 308 voix sur 328 votants
  11. Anne Marie Christin et Viviane Alleton, L'écriture du nom propre, L'Harmattan, , 320 p. (ISBN 978-2-7384-7083-6) ; qui cite « Persil, Jean-Charles », dans Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, Administration du grand dictionnaire universel, 15 vol., 1863-1890 [détail des éditions]. (tome XII, page 677)
  12. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 633
  13. Paul Jamot, Dunoyer de Segonzac, Librairie Floury, Paris, 1941.