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M72 (amas globulaire)

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M72
Image illustrative de l’article M72 (amas globulaire)
L'amas globulaire Messier 72 par le télescope spatial Hubble.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Verseau
Ascension droite (α) 20h 06m 04,84s[1]
Déclinaison (δ) −12° 32′ 13,4″ [1]
Magnitude apparente (V) 9,27 [2],[3],[4]
9,95 dans la Bande B [5]
Dimensions apparentes (V) 4,5 [5]
6,6[3],[4]

Localisation dans la constellation : Verseau

(Voir situation dans la constellation : Verseau)
Astrométrie
Vitesse radiale [6] km/s
Distance environ 17,0 kpc (∼55 400 al)
Caractéristiques physiques
Type d'objet Amas globulaire
Classe IX[3],[7]
Galaxie hôte Voie lactée
Masse 168 000 M [8]
Magnitude absolue -7,04[2]
Âge 10,88 G a [9]
Particularité(s) =
Découverte
Découvreur(s) Pierre Méchain[7]
Date [10],[7]
Désignation(s) NGC 6981
LEDA 2802699
2MASS J20532787-1232141 [1]
GCL 118 [6]
Liste des amas globulaires

M72 (NGC 6981) est un amas globulaire situé dans la constellation du Verseau, près de M73[4], un groupe de quatre étoiles. M72 est à environ 55 450 a.l. (17,0 kpc) du Soleil et à 42 075 a.l. (12,9 kpc) du centre de la Voie lactée[2].

L'astronome français Pierre Méchain a découvert Messier 71 en [7],[4]. Charles Messier a cherché l'amas dans la nuit du 4 au et il l'a inscrit comme la 72e entrée de son célèbre catalogue[4].

Entre les années et , William Herschel a observé de nombreuses fois cet amas. En il l'a scruté avec un télescope de 40 pieds (distance focale). À son sujet, il l'a décrit comme « un objet très brillant, mais les nombreuses étoiles peu brillantes à sa périphérie sont en général un peu dispersées et sa forme n'est ainsi pas parfaitement circulaire. L'amas est très condensé vers le centre, mais avec un peu d'attention, on peut voir ses étoiles. Il y a plusieurs étoiles dans les environs de l'amas, mais elles sont de plusieurs magnitudes totalement différentes des très petites étoiles de l'amas. Ce n'est pas possible de se faire une idée du nombre d'étoiles de l'amas, mais je pense qu'on peut l'estimer à des centaines »[10].

John Herschel a observé l'amas à trois reprises, le , le et le . À sa dernière observation, il l'a décrit ainsi : « assez lumineux, très compressé, irrégulièrement rond, à peine résolu, très progressivement plus brillant vers le milieu, résolu en très petites étoiles, de nombreuses étoiles à proximité, mais aucune aussi petite que l'amas ». En , il a inclus l'amas dans son catalogue sous la désignation GC 4608[10].

L'amas a ensuite été observé par Charles Piazzi Smyth en et sa description est presque en tout point semblable à celle de John Herschel. John Dreyer a observé l'amas en le décrivant de la même manière que Herschel et il l'a inscrit dans son New General Catalogue sous la désignation NGC 6981[10].

Une photographie de l'amas a été réalisée par Heber Doust Curtis et elle a été publiée en 1918 dans le livre « Descriptions of 762 Nebulae and Clusters Photographed with the Crossley Reflector »[11]. Il l'a décrit comme un amas globulaire plutôt dispersé[10].

Observation

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Avec une magnitude visuelle de 9,3 cet amas n'est visible à l'œil nu. On peut cependant l'observer avec des jumelles dont l'ouverture est de 60 à 70 mm[5] ou encore avec un petit télescope.

Localisation de Messier 72 dans la constellation du Verseau, près du Capricorne (données du logiciel Stellarium).
M72 en compagnie de deux étoiles.

M72 est à environ 3,3° au sud-ouest de l'étoile Albani (Epsilon Aquarii), une étoile de magnitude égale à 3,8, et à environ 8,2° de Dabih (Beta Capricorni).

Caractéristiques

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La classe de concentration Shapley-Sawyer de M72 est IX[3],[7], ce qui signifie que l'amas présente une faible concentration vers le centre.

Vitesse, distance et taille

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Selon de récentes mesures effectuées par le satellite Gaia, la vitesse radiale héliocentrique de cet amas est comprise entre à −245,6 ± 5,4 km/s[12] et −331 ± 2 km/s[13]. William W. Harris indique une vitesse semblable, soit −345 ± 3,7 km/s[2].

Si on admet une distance d'environ 17,0 kpc[2] et une taille comprise entre 4,5'[5] et 6,6'[3],[4], un calcul simple montre que sa taille réelle est comprise entre 73 et 107 al.

Métallicité, masse et âge

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La métallicité indiquée par Forbes est -1,21[9]. Boyles et Harris indiquent une valeur -1,42,[8],[2]. La base de données Simbad rapporte une seule valeur de la métallicité égale à -1,48. Une métallicité comprise entre -1,48 et -1,21 signifie que la concentration en éléments lourds (plus lourd que l'hélium) de M72 est comprise entre 3,3% (10-1,48) et 6,6% (10-1,21) de celle du Soleil.

Après le Big Bang, l'Univers étant surtout composé d'hydrogène et d'hélium, la métallicité était pratiquement nulle. L'univers s'est progressivement enrichi en métaux (éléments plus lourds que l'hélium) grâce à la synthèse de ceux-ci dans le cœur des étoiles. La métallicité des amas du halo de la Voie lactée varie d'un centième (1%) à un dixième (10%) de la métallicité solaire, ce qui signifie que ces amas de décomposent en deux sous-groupes, les relativement jeunes et les vieux [14]. Selon sa métallicité, M72 serait donc un amas un peu enrichi en métaux. Selon Forbes, son âge est de 10,8 milliards d'années[9], ce qui en fait un amas relativement jeune.

Les étoiles de M72

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En , on a découvert onze nouvelles étoiles de type RR Lyrae et trois nouvelles SX Phoenici (SX Phe) portant alors le nombre d'étoiles variables à 43[15]. En , deux autres étoiles variables ont été découvertes, les deux étants de type RR Lyrae avec des périodes respectives de 0,334 et de 0,285 jour[16].

Les effets de marée exercées sur M72

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Une étude des effets de marée exercées sur M72 par la Voie lactée a été réalisée à l’aide de l’instrument Dark Energy Camera (DECam) installé sur le télescope Víctor M. Blanco de l’Observatoire interaméricain du Cerro Tololo (Chili). Alors que les données photométriques BV (bleu, visuel) révélaient la présence d’entités de marée autour de l’amas, le champ de vision beaucoup plus grand de DECam a permis d’en identifier d’autres qui partent de l’amas en direction opposée de la Voie lactée. Les résultats révèlent la présence de longues queues de fuite et de queues de tête qui sont pour la plupart parallèles à la vitesse de l’amas. Dans son mouvement autour de la galaxie, il s’écoule environ 20 millions d’années entre deux passages proximaux périgalactiques, là où l’effet de marée est le plus fort et que les pertes de masse de l’amas sont maximale[17].

Notes et références

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  1. a b et c (en) « Results for object NGC 6981 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. a b c d e et f (en) « CATALOG OF PARAMETERS FOR MILKY WAY GLOBULAR CLUSTERS : THE DATABASE, Compiled by WWilliam E. Harris, McMaster University » (consulté le )
  3. a b c d et e « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 6900 à 6999 », Site WEB du cours d'astronomie du Cégep de Valleyfield.
  4. a b c d e et f (en) « Observatoire de Paris, Messier 72 (Observations and Descriptions) » (consulté le )
  5. a b c et d (en) « Messier 721 - Globular Cluster in Sagittarius », The Sky Live (consulté le )
  6. a et b (en) « M 72 -- Globular Cluster Cluster » (consulté le )
  7. a b c d et e (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6950-6999 » (consulté le ).
  8. a et b J. Boyles, D. R. Lorimer, P. J. Turk, R. Mnatsakanov, S. Lynch, S. M. Ransom, P. C. Freire et K. Belczynski, « YOUNG RADIO PULSARS IN GALACTIC GLOBULAR CLUSTERS », The Astrophysical Journal, vol. 742#1,‎ , p. 12 pages (DOI 10.1088/0004-637X/742/1/51, Bibcode 2011ApJ...742...51B, lire en ligne)
  9. a b et c Duncan A. Forbes et Terry Bridges, « Accreted versus in situ Milky Way globular clusters », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 404#3,‎ , p. 1203-1214 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2010.16373.x, Bibcode 2010MNRAS.404.1203F, lire en ligne)
  10. a b c d et e « Observatoire de Paris, Messier 72 (Observations and Descriptions) » (consulté le )
  11. (en) H. D. Curtis, « Descriptions of 762 Nebulae and Clusters Photographed with the Crossley Reflector », Publications of Lick Observatory, vol. 13,‎ , p. 9-42 (Bibcode 1918PLicO..13....9C, lire en ligne)
  12. Laura L. Watkins, Roeland P. van der Marel, Andrea Bellini et Jay Anderson, « Hubble Space Telescope Proper Motion (HSTPROMO) Catalogs of Galactic Globular Clusters. III. Dynamical Distances and Mass-to-Light Ratios », The Astrophysical Journal, vol. 812, no 2,‎ , p. 17 pages (DOI 10.1088/0004-637X/812/2/149, Bibcode 2015ApJ...812..149W, lire en ligne [PDF])
  13. H. Baumgardt, M. Hilker, A. Sollima et A. Bellini, « Mean proper motions, space orbits and velocity dispersion profiles of Galactic globular clusters derived from Gaia DR2 data », Monthly Notices of the Royal Astronomical Societ, vol. 482, no 4,‎ , p. 5138-5155 (DOI 10.1093/mnras/sty2997, lire en ligne [PDF])
  14. « Université de Liège, Département d'Astrophysique, Géophysique et Océanographie » (consulté le )
  15. D. M. Bramich, R. Figuera Jaimes, Sunetra Giridhar et A. Arellano Ferro, « CCD time-series photometry of the globular cluster NGC 6981: variable star census and physical parameter estimates », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 413, no 2,‎ , p. 1275-1294 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2011.18213.x, lire en ligne [html])
  16. J. Skottfelt, D. M. Bramich, R. Figuera Jaimes et et al., « EMCCD photometry reveals two new variable stars in the crowded central region of the globular cluster NGC 6981 », Astronomy & Astrophysics, vol. 553, no A111,‎ , p. 4 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201321430, lire en ligne [PDF])
  17. Andrés E. Piatti, Martín F. Mestre, Julio A. Carballo-Bello, Daniel D. Carpintero, Camila Navarrete, Marcelo D. Mora et Carolina Cenzano, « Signatures of tidal disruption in the Milky Way globular cluster NGC 6981 (M72) », Astronomy & Astrophysics, vol. 646, no A176,‎ , p. 7 pages (DOI 10.1051/0004-6361/202040038, lire en ligne [PDF])

Articles connexes

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Liens externes

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