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Maurice Baigue

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Maurice Baigue
Description de l'image Maurice Baigue.png.
Naissance
Besançon
Décès (à 82 ans)
Besançon
Nationalité Française
Profession
Médecin
Activité principale
Homme politique
Autres activités
Distinctions
Ascendants

Maurice Baigue, né le à Besançon et mort le dans la même ville, était un médecin et homme politique reconnu Juste parmi les nations pour ses actes de résistance passive.

Fils du radical Henri Baigue, Maurice étudie la médecine et se lie d'amitié avec Édouard Droz[1] et Georges Duhamel[2]. Docteur en 1895[3],[4],[5] et médecin-chef à la maternité Saint-Jacques[2],[6],[7], il est le fondateur d'une maison maternelle destinée aux « filles-mères » largement ostracisées[2],[4],[6]. Il adhère à la franc-maçonnerie[6] et s'engage résolument auprès des socialistes[7] au sein du Parti radical puis de la SFIO[4],[5], portant deux causes en particulier : la question sociale dont celle du capital culturel et économique, ainsi que la perspective de paix dans un contexte de revanchisme et de préludes à la Première Guerre mondiale[1],[8],[2]. Devenue une figure politique locale malgré un soutien populaire très modeste[5], il brigue sans succès la députation de la Première circonscription du Doubs en 1906[5] ; son père, alors maire de la ville et concurrent de son fils[3], choqué par cette candidature, démissionne de son poste[8],[9],[10]. Avec Octave David et Auguste Jouchoux, il fonde le journal l'Œuvre sociale en 1922 où publie notamment Jean Minjoz[11]. Maurice Baigue critique le pacifisme et considère dès 1937 qu'une « Résistance » est inévitable face aux velléités du IIIe Reich et de l'Italie fasciste[8],[2], n'hésitant pas à braver l'Occupation[12],[2] ; il incite publiquement à ne pas assister aux évènements organisés par les nazis et collaborateurs[2],[4], apporte une aide aux salariés et entrepreneurs visés par les discriminations[2], proteste contre des arrestations[6], affiche un drapeau tricolore chaque 14 juillet à ses fenêtres[12], et demande aux autorités de pouvoir lui aussi afficher l'étoile jaune lors de son entrée en vigueur[8],[13],[4],[6],[12],[14],[15]. Pour ces faits il est arrêté et emprisonné[8],[6],[12], manquant de peu d'être déporté[2],[4]. Mais son action la plus mémorable reste le sauvetage d'enfants Juifs, à l'instar d'André Blum et sa famille qu'il cache des rafles et déportations[8],[3],[13],[2],[4],[12],[7]. Terminant sa vie dans un dénuement presque total[6],[2], il est inhumé au cimetière des Chaprais[4]. Pour l'ensemble de ses actes il est reconnu Juste parmi les nations le [13],[2],[4],[6],[7], une rue de Besançon lui étant également dédiée le [8],[3],[2].

Notes et références

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  1. a et b Joseph Pinard, « un homme de paix : le Docteur Baigue », Besançon Votre Ville, n.266, , page 20.
  2. a b c d e f g h i j k l et m Dossier n°11949 sur Maurice Baigue, sur le site du comité français pour Yad Vashem (consulté le ).
  3. a b c et d Philippe Sauter pour l'Est républicain, édition du  : « une rue pour le Dr Baigue »
  4. a b c d e f g h et i Paul-Henri Piotrowki pour l'Est Républicain, édition du  : « Hommage à Maurice Baigue, Juste parmi les Nations » (consulté le ).
  5. a b c et d Justinien Raymond pour le Maitron, fiche de Maurice Baigue (consulté le ).
  6. a b c d e f g et h Catherine Eme-Ziri pour France 3 Franche-Comté, édition du  : « Qui est Maurice Baigue, ancien médecin et Juste parmi les nations auquel Besançon rend hommage ? » (consulté le ).
  7. a b c et d Mélissa Latrèche pour l'Est républicain, édition du  : « Maurice Baigue, un Juste parmi les nations qui a caché un juif en 1944 avant de le faire passer en Suisse » (consulté le ).
  8. a b c d e f et g Joseph Pinard, « Le Dr Maurice Baigue, premier résistant ? », Besançon Votre Ville, n.266, , page 42.
  9. Jean-Marie Mayeur, Le Sillon de Marc Sangnier et la démocratie sociale - actes du colloque des 18 et 19 mars 2004, Besançon, 2006, 210 pages, page 72.
  10. Louis Mairry, Le département du Doubs sous la IIIe République - une évolution politique originale, Cêtre, 483 pages, page 122 (ISBN 9782878230123).
  11. Olivier Borraz, Gouverner une ville - Besançon, 1959-1989, 2015, Presses universitaires de Rennes, 228 pages, page 52 (ISBN 9782753538900).
  12. a b c d et e Fiche de Maurice Baigue sur le site du Musée de la Résistance en ligne] (consulté le ).
  13. a b et c Revue de presse des huissiers, édition du  : « la médaille des Justes à Maurice Baigue ».
  14. Patrick Cabanel, Histoire des Justes en France, 2012, Armand Colin, 320 pages, (ISBN 9782200276836).
  15. Cédric Gruat et Cécile Leblanc, Amis des Juifs - les résistants aux étoiles, 2005, Tirésias, 235 pages, page 160 (ISBN 9782915293241).