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Modèle de Romer

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photo de Paul Romer (2005)

Le modèle de Romer est un modèle de croissance économique qui explique la croissance économique par l'existence d'externalités, d'effets de débordement de l'activité économique d'un agent sur les autres, qui favorisent la productivité de tous.

Il appartient à la théorie de la croissance endogène. Créé par Paul Romer en 1986, il fait partie des premières tentatives d'explication endogène de la croissance. Ce modèle appartient à l'école de la nouvelle économie classique.

Le modèle de Romer est, selon Pierre Dockès, « le premier modèle de croissance endogène stricto sensu ». Son objectif est de fonder microéconomiquement une explication macroéconomique de la croissance, en internalisant (en rendant interne au modèle) les facteurs de croissance[1].

Il est suivi, au sein de la nouvelle école classique, par le modèle de Lucas, qui met l'accent sur le capital humain, puis par le modèle de Barro, qui met en avant la croissance due à la dépense en infrastructures[2].

Externalités

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Les entreprises sont considérées comme bénéficiant d'externalités positives de connaissance, de savoir. Ce knowledge spillover signifie qu'elles se trouvent indirectement en synergie avec les développements technologies réalisés par les autres entreprises. Cela pousse toutes les entreprises qui en bénéficient à renouveler leurs processus de production[1].

Les externalités ont deux sources. La première est le capital physique, du fait de la complémentarité entre l'activité et la firme (la construction de chemins de fer exige une industrie sidérurgique). La seconde est la diffusion de la connaissance : il y a un apprentissage par la pratique au niveau de chaque firme, favorisée par une circulation des connaissances[3].

Accumulation du capital

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L'accumulation du capital joue un rôle important. Chaque investissement produit deux effets : d'abord, il augmente le stock de capital de l'entreprise ; ensuite, il augmente le niveau de connaissances technologiques disponible gratuitement pour toutes les entreprises, par l'effet du spillover[1]. En liant l'investissement aux externalités technologiques, Romer endogénéise la croissance[4].

Formalisation

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Dans le modèle de Romer, l'économie comporte N entreprises identiques, qui opèrent en concurrence pure et parfaite. Elles produisent avec un capital de k, et des travailleurs l. Elles bénéficient des externalités technologiques A[5].

La fonction de production des entreprises est une fonction de production Cobb-Douglas au niveau de l'entreprise i, à l'instant t :

Où A est le progrès technique, endogène, fonction de l'accumulation du capital de toutes les firmes N :

Enseignements

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Intervention de l’État

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En prenant en compte l'existence d'externalités, le modèle permet d'appréhender la possibilité que le rendement social d'un investissement en capital productif puisse être supérieur au rendement individuel d'un tel investissement. Or, le rendement social étant supérieur au rendement de la firme qui investit, l'intervention de l'État est justifiée pour inciter les entreprises à investir davantage[6]. Le calcul d'optimisation privé permet alors de profiter à la société tout entière[1].

Piège de la pauvreté

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Le modèle explique aussi pourquoi certaines entreprises sont prises du piège du développement et n'en sortent jamais. Les conditions initiales dans laquelle se trouve l'économie a un rôle déterminant sur sa trajectoire de long terme. Si la pauvreté même d'un pays empêche ses firmes de bénéficier d'externalités, alors sa croissance est enrayée[7].

Notes et références

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  1. a b c et d Pierre Dockès, Le capitalisme et ses rythmes, quatre siècles en perspective: Tome 2, Splendeurs et misère de la croissance, 2 volumes, Classiques Garnier, (ISBN 978-2-406-11155-9, lire en ligne)
  2. Pierre-Richard Agénor et Peter J. Montiel, Development Macroeconomics: Fourth Edition, Princeton University Press, (ISBN 978-0-691-16539-4, lire en ligne)
  3. Abdoulaye Keita, Dynamique économique moderne et exercices corrigés: Le modèle "y = AL" un modèle de croissance économique conçu pour les pays sous-développés, Editions Publibook, (ISBN 978-2-342-04067-8, lire en ligne)
  4. (en) Alex M. Thomas, Macroeconomics: An Introduction, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-009-03227-8, lire en ligne)
  5. Benoît Cœuré, Agnès Bénassy-Quéré, Pierre Jacquet et Jean Pisani-Ferry, Politique économique, De Boeck Supérieur, (ISBN 978-2-8073-3163-1, lire en ligne)
  6. Jean Dalbard, Théo Iberrakene, Alexandre Ouizille et Gaël Giraud, Politiques économiques, (ISBN 978-2-275-09190-7 et 2-275-09190-4, OCLC 1269223257, lire en ligne)
  7. Hakim BEN HAMMOUDA, Bruno BELOKO-EBE et Touna MAMA, L'intégration régionale en Afrique centrale, KARTHALA Editions, (ISBN 978-2-8111-3691-8, lire en ligne)