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Philip Johnson

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Philip
Image illustrative de l'article Philip Johnson
Philip Johnson en 2002 avec la maquette d'une sculpture créée pour un collectionneur du Qatar.
Présentation
Nom de naissance Philip Cortelyou Johnson
Naissance
Cleveland (États-Unis)
Décès (à 98 ans)
New Canaan (États-Unis)
Nationalité Drapeau des États-Unis États-Unis
Mouvement style international
Postmodernisme
Formation Université Harvard
Œuvre
Agence Philipp Johnson Alan Ritchie Architects
Réalisations Maison de verre (New Canaan)
AT§T Tower (New York)
Puerta de Europa (Madrid)
Distinctions Prix Pritzker 1979

Philip Cortelyou Johnson, ou Philip Johnson, (né le à Cleveland, Ohio — mort le à New Canaan, Connecticut) est un architecte américain considéré comme une figure majeure du mouvement moderne puis du postmodernisme. Il a été par ailleurs un suprémaciste blanc et un admirateur de Hitler dans les années 1930[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

AT&T Building - 1984 (actuellement Sony building)

Philip Johnson fait des études de philologie à l'université Harvard de Cambridge. Il commence à s’intéresser à l’architecture en tant que critique d’architecture et directeur du département Architecture du Museum of Modern Art de 1930 à 1936. Pendant la période où il est au MOMA, il organise une exposition célèbre sur Le Style international : l'architecture depuis 1922, et publie avec Henry-Russell Hitchcock un catalogue qui fait référence. Il quitte ce poste en 1936 sur les conseils de Frank Lloyd Wright pour se consacrer à l'architecture.

Au cours des années 1930, Philip Johnson milite dans les milieux d'extrême droite et tente de créer un parti fasciste américain avant la Seconde Guerre mondiale[2]. Johnson devient alors un ardent admirateur de Adolf Hitler, exprime des opinions antisémites[3],[4]. Il écrit pour Social Justice (periodical) (en) (un périodique antisémite) et Examiner, où il publie un compte rendu admiratif du Mein Kampf de Hitler[5]. En 1939, en tant que correspondant pour Social Justice, il est témoin de l'invasion de la Pologne décidée par Hitler en 1939, et la décrit plus tard comme "un spectacle émouvant"[6]. En 1941, après l'entrée des États-Unis dans la guerre, Johnson quitte brusquement le journalisme, organise une ligue antifasciste à Harvard Design School. Il fait l'objet d'une enquête par le FBI. Il échappe à l'acte d'accusation et à la prison, selon certaines sources, grâce à ses relations sociales[7].

Malgré ses opinions pro-nazi, il aide néanmoins Ludwig Mies van der Rohe à fuir l'Allemagne. C’est seulement en 1940, qu’il décide d'entreprendre des études d’architecture auprès de maîtres comme Walter Gropius ou Marcel Breuer. Il commence ses premières réalisations pendant la Seconde Guerre mondiale, et défend l'idée visionnaire de « maison de verre » (Glass House), du style international. Il collabore avec Ludwig Mies van der Rohe et réalise principalement des gratte-ciel.

La première commande étatique qu'il reçoit vient d'Israël : en 1956, il commence à travailler à l'architecture du Centre de recherche nucléaire de Nahal Soreq à Rehovot[8]. Le quotidien israélien Haaretz revient en 2024 sur cette affaire dans laquelle il voit un « blanchiment du parrain de l'architecture américaine »[1].

Dans une entrevue accordée en 1965, Philip Johnson définit l'architecture comme « l'art d'organiser l'espace intérieur ». À partir de 1970, il travaille étroitement avec son associé John Burgee et les œuvres postérieures à cette date sont communes aux deux architectes.

Philip Johnson est certainement l'un des architectes les plus créatifs de la seconde moitié du XXe siècle. En perpétuelle recherche pour produire une architecture innovante, après avoir été un des leaders du mouvement moderne, il joue également un grand rôle dans l'introduction du Postmodernisme et du déconstructivisme dans l'architecture. Il contribue à formuler de nouvelles idées et à explorer de nouvelles directions, influant sur l'évolution du design et de l'architecture contemporaine autour du monde.

Principales réalisations[modifier | modifier le code]

IDS Center à Minneapolis (1973) reflétant l'immeuble de la Wells Fargo
Porte de l'Europe (1996), à Madrid, Espagne.
New York State Theater

Parmi les principales réalisations de Philip Johnson, on peut citer les suivantes, par ordre chronologique (toutes réalisations situées aux États-Unis, sauf mention contraire) :

Années 1940/1950[modifier | modifier le code]

Années 1960[modifier | modifier le code]

Années 1970[modifier | modifier le code]

Années 1980[modifier | modifier le code]

Années 1990[modifier | modifier le code]

Prix[modifier | modifier le code]

Anecdote[modifier | modifier le code]

Le chanteur David Bowie mentionne Philip Johnson dans sa chanson Thru' These Architect's Eyes sur l'album 1. Outside.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Itay Mashiach, « The Nazi who built Israel a nuclear reactor: The dark side of architect Philip Johnson », Haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Diana Budds, « Artists to MoMA: Take Down Philip Johnson's Name », sur Curbed, (consulté le ) : « Johnson a décrit sa participation aux rassemblements nazis en Allemagne comme « exaltante » et a tenté de fonder un parti politique fasciste aux États-Unis »
  3. (en-US) Nikil Saval, « Philip Johnson, the Man Who Made Architecture Amoral », The New Yorker,‎ (ISSN 0028-792X, lire en ligne, consulté le ) :

    « Johnson était un antisémite et un fervent partisan du pouvoir de la classe dirigeante. (...) En effet, il est difficile d'imaginer un Américain aussi prospère que Johnson qui se livrait à un amour pour le fascisme avec autant d'ardeur et d'ouverture. (...) Johnson décrira plus tard Hitler comme « un envoûteur » ; en 1964, bien après avoir été contraint d'abjurer son passé nazi, il insista dans ses lettres sur le fait qu'Hitler était « meilleur que Roosevelt » »

  4. (en-US) Sarah Bahr, « Artists Ask MoMA to Remove Philip Johnson's Name, Citing Racist Views », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ) :

    « Il a également défendu le racisme et les points de vue de la suprématie blanche dans sa jeunesse. Les sympathies nazies de Johnson, par exemple, ont été bien documentées (...) »

  5. (en) Mark Lamster, « Was Architect Philip Johnson a Nazi Spy? », sur New York Magazine, (consulté le )
  6. (en-US) Condé Nast, « Artists Are Calling on MoMA to Remove Philip Johnson's Name », sur Architectural Digest, (consulté le )
  7. (en-US) Condé Nast, « Famed Architect Philip Johnson's Hidden Nazi Past », Vanity Fair,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « Comment Johnson, pratiquement seul parmi ses associés fascistes, a-t-il réussi à éviter une inculpation ? La réponse réside peut-être dans l’influence d’amis puissants. Un homme en particulier aurait très bien pu être influent : (...) Nelson Rockefeller, qui a bien connu Johnson depuis ses années à New York. »

  8. https://www.tabletmag.com/sections/arts-letters/articles/philip-johnson-was-very-nazi

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. (en) site (en anglais) de son cabinet d'architecture
  2. (fr) Philip Johnson sur Structurae
  3. (fr) Philip Johnson sur Archiguide
  4. (fr) Philip Johnson sur Passion-gratte-ciel
  5. (en) Galerie photo du Prix Pritzker
  6. (en) Philip Johnson sur Emporis
  7. (en) Philip Johnson sur Galinsky
  8. (en) Biographie de Philip Johnson sur le site de la Cathedral of Hope de Dallas