Quarte (musique)
En musique, une quarte est l'intervalle séparant deux notes distantes de quatre degrés[1]. La quarte est le renversement de la quinte.
Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la quarte parfaite était le plus souvent appelée par son nom grec issu du pythagorisme : le diatessaron[2].
En musique tonale, les quartes non altérées sont justes, à l'exception
- de la quarte ayant pour borne supérieure la sensible des modes majeur et mineur,
- de la quarte de borne inférieure VI et supérieure II du mode mineur harmonique,
- de quartes non usitées telle la quarte de borne inférieure III supérieure VI# du mode mineur mélodique ascendant,
Il s'agit alors de quartes augmentées, ou tritons.
- et de la quarte de borne inférieure VII# et supérieure III des modes mineurs, qui elle est diminuée.
Quarte juste[modifier | modifier le code]
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/8d/4_czy.png)
![Son](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8a/Loudspeaker.svg/14px-Loudspeaker.svg.png)
La quarte juste englobe deux tons et un demi-ton diatonique.
Le rapport de fréquences de deux notes séparées par un intervalle de quarte juste est de 4 à 3, très légèrement supérieur dans la gamme tempérée usuelle.
Quarte augmentée (triton)[modifier | modifier le code]
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/14/Tryton.png/232px-Tryton.png)
![Son](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8a/Loudspeaker.svg/14px-Loudspeaker.svg.png)
Une quarte augmentée, une fois renversée, donne une quinte diminuée. Ces deux intervalles sont équivalents ; ils sont tous deux composés de trois tons, d'où leur nom de "triton". Le triton est considéré comme fortement dissonant, ce qui lui a valu d'être appelé Diabolus In Musica au Moyen Âge[réf. nécessaire], et de devenir une des notes bleues en jazz.
Quarte diminuée[modifier | modifier le code]
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8f/Diminished_fourth_on_C.png/220px-Diminished_fourth_on_C.png)
En enlevant un demi-ton chromatique à la quarte juste, on obtient une quarte diminuée.
En jazz[modifier | modifier le code]
L'accord de quarte est très utilisé dans le jazz. Il sert de suspension sur un accord de dominante.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/3e/Accord_sus-7.png/300px-Accord_sus-7.png)
Le jazz moderne utilise des empilements de quartes (naturelles ou augmentées) comme enrichissement à des accords.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/a1/Enrichissements.png/300px-Enrichissements.png)
La composition So What de Miles Davis, qui figure sur son album Kind of Blue, utilise un accord superposant plusieurs quartes et une tierce majeure :
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/ad/So_What_chord.png/300px-So_What_chord.png)
![Son](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8a/Loudspeaker.svg/14px-Loudspeaker.svg.png)
Cet accord peut être compris soit comme un accord de Mi mineur 7 suspendu (Em7sus4), soit comme un polyaccord :
Exemples[modifier | modifier le code]
- La Marche Nuptiale de Lohengrin de Richard Wagner débute par une quarte juste ascendante.
- Il est né le divin enfant débute également par une quarte juste ascendante : « Il-est né le divin enfant... ».
- La Petite musique de nuit de Wolfgang Amadeus Mozart débute par une quarte juste descendante.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Références[modifier | modifier le code]
- Joseph Dupriche, Connaissance fondamentale de la musique: Un essai d'analyse de la musique, Publishroom, (ISBN 979-10-236-0324-8, lire en ligne), p. 41-42
- William Smith et Samuel Cheetham, A Dictionary of Christian Antiquities, London: John Murray, (lire en ligne).