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René Caron (militaire)

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René Caron
René Alexandre Théophile Caron
René Caron (militaire)

Naissance
Humbercourt (Somme, France)
Décès (à 45 ans)
Mont-Valérien (Suresnes, Hauts-de-Seine, France)
Origine Drapeau de la France France
Arme 5e compagnie du 28e Régiment Régional de Garde
Grade Lieutenant
Années de service 19391940
Conflits Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Massacre d'Abbeville

René Caron, né à Humbercourt dans la Somme, le , et exécuté par les Allemands au Mont-Valérien, le , est un militaire français de la Seconde Guerre mondiale. Il était lieutenant au sein de la 5e compagnie du 28e régiment régional et fut l'un des protagonistes, le , de l'exécution sommaire de 21 détenus transférés depuis la Belgique à Abbeville. Cet épisode est connu sous le nom de massacre d'Abbeville[1],[2],[3].

Éléments biographiques

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René Caron est instituteur, marié, la famille qui comporte trois enfants est établie à Noyelles-en-Chaussée dans la Somme où il exerce également la fonction de secrétaire de mairie. Mobilisé durant la Seconde Guerre mondiale, René Caron intègre l'armée avec le grade de Lieutenant. Il officie au sein de la 5e compagnie du 28e Régiment Régional de garde. En , il est caserné à Abbeville. Sous les coups de boutoir allemands, l'armée française est proche de la débâcle[3].

Dans la nuit du 19 au , trois autocars arrivent de Belgique via Dunkerque et Béthune à Abbeville. À bord des véhicules, un contingent de 78 détenus arrêtés administrativement par les autorités belges en raison de leurs accointances probables avec les Allemands et transférés depuis l'ancienne prison de Bruges vers la France. L'information se répand, il s'agit d'un convoi d'espions. L'armée française est sur le point de décrocher face à l'avancée allemande. Par commodité, les détenus sont enfermés pour la nuit sous le kiosque. Le lendemain matin, le capitaine Marcel Dingeon donne oralement l'ordre au sergent-chef Émile Molet de les exécuter tous[Notes 1]. Lorsque René Caron arrive sur place, les exécutions par groupes de trois ont déjà débuté, le lieutenant Caron laisse faire et selon la presse collaborationniste de l'époque, y prend même une part active[4],[5]. Tandis que 21 personnes dont une femme ont déjà été passées par les armes, le lieutenant Jules Léclabart arrive à son tour avec l'ordre de retraite au sud de la Somme. Il s'interpose et exige de voir l'ordre écrit d'exécution que personne ne peut produire. « êtes-vous devenus fous? » s'écrie-t-il mettant un terme aux exécutions sommaires[6],[3].

Quelques semaines plus tard, René Caron est fait prisonnier par les Allemands, il parvient néanmoins à s'échapper et rentre chez lui, à Noyelles-en-Chaussée où il reprend sa charge d'instituteur. Le , il est arrêté par des enquêteurs du SIPO-SD de Bruxelles qui veulent faire toute la lumière sur les mauvais traitements subis par Léon Degrelle à Béthune et sur l'exécution sommaire des "espions belges". René Caron est transféré le à la prison de Fresnes. Le , il comparait au côté d'Émile Molet devant le conseil de guerre allemand du Groß-Paris. Les deux hommes sont condamnés à mort pour mauvais traitements infligés à des prisonniers et meurtres. Ils sont exécutés au Mont-Valérien, le [3]. Passé en zone libre, Marcel Dingeon s'était suicidé et était mort à l'hôpital militaire de Pau, le [7],[2].

Presse d'époque

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Certains journaux collaborationnistes reviennent sur l'exécution des deux hommes condamnés pour le massacre d'Abbeville.

Reconnaissances

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Articles connexes

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  1. "Ne sachant que faire, je les ai fait bousiller" (Alain de Benoist, Trentième année, Éditions du Labyrinthe, 1998, 158 pages)

Références

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  1. Carlos H. Vlaemynck, "Dossier Abbeville: arrestaties en deportaties in mei 1940", Davidsfonds, 1977, 424 pages
  2. a et b Mémoire des hommes
  3. a b c et d Le Maitron, Dictionnaire biographique, Les fusillés 1940 - 1944, janvier 2014
  4. Le matin, 11 avril 1942, no 21148
  5. Ouest-Eclair, 11 avril 1942, no 16517
  6. « Quelques points d'histoire "oubliés" : Le kiosque d'Abbeville », sur francaislibres.net (consulté le ) : « Le lieutenant Jean Leclabart du 28e RR qui lui aussi passait par là et qui connaissait le règlement militaire s'exclame: "Mais enfin, êtes-vous devenu fou?" et demande l'ordre d'exécution. Comme personne ne peut montrer un tel ordre, il fait arrêter le massacre. »
  7. Maurice de Wilde, België in de Tweede Wereldoorlog. Deel 5: De kollaboratie. DNB/Uitgeverij Peckmans, Kapellen 1985