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Utilisateur:Magali.v/Brouillon

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L'aurore du 17 novembre 1882 est un orage magnétique associé à une aurore polaire qui a fait les gros titres des journaux de l'époque. Il a eu lieu lors de la longue période de forte activité géomagnétique du cycle solaire 12.

On se souvient notamment de cet évènement en lien avec un phénomène inhabituel, appelé « rayon auroral », observé à l'Observatoire royal de Greenwich par l'astronome Edward Maunder.

Effets magnétiques

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L'orage magnétique a été décrit dans the New York Times et dans d'autres journaux, comme étant un évènement ayant affecté les systèmes télégraphiques, qui ont été mis hors de fonctionnement dans certains cas.[1] Le quotidien Savannah Morning News a écrit que « le standard téléphonique de la Western Union de Chicago a pris feu à plusieurs reprises, et que de nombreux équipements ont été endommagés. Au Milwaukee, l'« énergie volontaire électrique » était, à un certain moment, assez forte pour faire fonctionner une lampe électrique ».[1] Les mesures prises au Royaume-Uni, où le télégraphe a également été touché, montraient un courant tellurique cinq fois plus fort que la normale. [2]

Aurores polaires

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Observations polaires

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Durant cet évènement, des phénomènes auroraux brillants ont été observés dans le monde entier, notamment aux latitudes polaires, notamment dû au fait que l'évènement s'est déroulé lors de la première Année polaire internationale. Dans un cas, deux membres de la malheureuse expédition polaire d'Adolphus Greely, dont l'astronome Edward Israel, lors d’une observation à Fort Conger près du Pôle Nord magnétique, se sont instinctivement esquivés pour éviter une aurore polaire décrite comme étant « aussi lumineuse que la pleine lune ».[3][4]

Observations aux États-Unis

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Le quotidien The Philadelphia Inquirer du 18 novembre évoqua une « luminosité aussi forte que la lumière du jour » à Cheyenne (Wyoming), ainsi qu'un ciel « couleur rouge sang » à Saint Paul (Minnesota). Dans un article de 1917 pour l'Académie nationale des sciences (États-Unis), l'ingénieur en électricité Elihu Thomson décrit des « bandeaux colorés venant de partout et se dirigeant vers le nord, l'est, l'ouest et le sud », avec de « grandes masses ou de larges bandes de l'est à l'ouest ».[5]

Le « drôle de visiteur venant du ciel » de Maunder

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Étrange phénomène du 17 novembre 1882, observé et décrit par Edward Maunder dans The Observatory, juin 1883 (p. 192 – 1993) et avril 1916 (p. 213 – 215), qu’il appela « un drôle de visiteur venant du ciel », le dessin ci-dessus a été réalisé par un astronome et un spécialiste des aurores, Rand Capron, de l’Observatoire de Guildown, dans le comté de Surrey, au Royaume-Uni, il a lui aussi observé ce phénomène avec la lune croissante et l’a représenté au-dessous à droite – Philosophical Magazine, mai 1883

Le phénomène auroral le plus inhabituel, observé en Europe à environ 18 h 00 le 17 novembre, a été ensuite décrit par Edward Maunder dans un article en 1916, ‘’Un drôle de visiteur venant du ciel’’, rédigé pour la 500ème édition du magazine The Observatory. Dans cet article, il décrit le phénomène comme un « corps défini » en forme de « Zeppelin » et de couleur vert pâle, passant d'un horizon à l'autre au dessus-de la lune.[6]

Le phénomène, qui est passé dans le ciel en soixante-quinze secondes environ, a également été observé par l'astronome et scientifique amateur John Rand Capron, à Guildown, dans le comté de Surrey. Capron a réalisé un dessin de ce qu'il a appelé le « rayon auréal ». Ce dessin a ensuite été publié avec un article dans le Philosophical Magazine. Dans l'article, Capron recueille trente-six récits, dont la plupart viennent du Royaume-Uni : ces récits comprennent des rapports de l'objet qui ressemblait à une torpille et de l'observation d'un noyau noir.[7] De nombreux correspondants ont supposé qu’il s’agissait d’un météoroïde, mais Capron (ainsi que Maunder, qui a rédigé une note sur le travail de Capron dans The Observatory) pense qu’il s’agissait d’une illumination transitoire d’un autre arc auroral non visible.[8]

L'écrivain Charles Hoy Fort fait plus tard référence à cet incident dans son livre The Book of the Damned, dans lequel il recueille différents rapports issus d'articles variés (y compris certains provenant du journal Nature), publiés à l'époque puis plus tard à nouveau :

Dans le London Times, le 20 novembre 882, le rédacteur écrit qu'il a reçu de nombreuses lettres de témoignage de ce phénomène. Il en publie deux. Un correspondant le décrit comme « bien dessiné et en forme de poisson … à la fois extraordinaire et alarmant ». Le deuxième correspondant écrit que c'était « une magnifique masse lumineuse, en forme de torpille ».[9]

Malgré la suggestion de Fort de considérer cet évènement dans une approche surnaturelle, l'opinion scientifique était que le « rayon » représentait sûrement un phénomène auréal extrêmement inhabituel.

Maunder commente :

Ce rayon de lumière en « forme de torpille » était plutôt différent des autres objets célestes que nous avons vu. La qualité de sa lumière, et le fait que cela s'est déroulé parallèlement à un orage magnétique et à une aurore brillante, semble prouver son origine auréale. Mais son apparence est très différente de celle des aurores que j'ai pu observer.[10]

Phénomène solaire

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Dans un article de 1904, Maunder décrit l'orage comme « une perturbation longue, continue et très intense », qui a duré au total du 11 au 26 novembre. Il a indiqué que cela était synchronisé avec « le passage sur la partie visible du disque » du groupe 885 de la tache solaire (selon la numérotation de Greenwich).[11] Ce groupe s'est initialement formé sur le disque le 20 octobre, et est apparu au limbe ouest le 28 octobre, puis est passé de nouveau de l'est à l'ouest entre le 12 et le 25 novembre, et est retourné dans le limbe est le 10 décembre, avant de finalement disparaître du disque le 20 décembre.[12]

L'association de la tache solaire ou du groupe de taches solaires de novembre 1882, avec l'apparition de l'importante aurore, l'effondrement du système télégraphique et les variations dans les enregistrements magnétiques de Greenwich ont poussé Maunder à poursuivre les recherches sur le lien entre les taches solaires et les phénomènes magnétiques.[13]

Références

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  1. a et b The Transit of Venus storm, solarstorms.org
  2. Angot, A. The Aurora Borealis, London: R. Paul, Trench, Trubner & Co, 1896, p.143
  3. Silverman and Tuan in Landsberg, E.H. (ed.) Advances in Geophysics, Academic Press, 1973, p.192
  4. McAdie, A. What is an Aurora?, The Century Magazine, Vol. 54, No. 6, Oct 1897, 874-878
  5. Thomson, E. Inferences Concerning Auroras, in Proceedings of the National Academy of Sciences, Vol 3, 1 (Jan 15, 1917), 3. Note that Thomson gives the date as April 1883, but in a subsequent "correction" (3, 1917, 222) identifies it as November 17, 1882 after receiving further information from Alexander McAdie.
  6. See Maunder, E. W. A Strange Celestial Visitor, in The Observatory, April 1916, 213-215
  7. Maunder, E. W. Notes. The Auroral Beam of 1882, November 17, in The Observatory, June 1883, 192
  8. Maunder, 1883, 193
  9. Fort, C. H. The Book of the Damned, pp. 293-294
  10. Maunder, 1916, 214
  11. Maunder, E. The "Great" Magnetic Storms, 1875 to 1903, and their association with Sun-spots, as recorded at the Royal Observatory, Greenwich, MNRAS, LXIV, 3, (Jan 1904), 206
  12. Maunder, 1904, 216
  13. Clark, S. G. The Sun Kings: the unexpected tragedy of Richard Carrington and the tale of how modern astronomy began, Princeton University Press, 2007, p.142