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politique de l'Acadie[note 1]

Acadie française

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Les Acadiens comprennent qu'ils ne peuvent pas se fier sur la France et décident de s'autogouverner. Des délégués sont alors nommés annuellement parmi les hommes propriétaires terriens jouissant d'une bonne réputation[1].

Acadie anglaise

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Le traité d'Utrecht, signé en 1713, fixe le statut de l'Acadie, dont le contrôle passe définitivement au Royaume-Uni; la France conserve toutefois l'île Royale (île du Cap-Breton) et l'île Saint-Jean (île du Prince-Édouard) qui en dépend, tandis que l'Acadie continentale, correspondant actuellement au Nouveau-Brunswick, est contestée[2]. Les Britanniques permettent aux Acadiens de rester, moyennant la signature d'un serment d'allégeance contesté, et en viennent même à les inciter à ne pas partir, probablement pour des raisons militaires[2]. Les Britanniques décident de conserver le système des délégués acadiens, bien que la loi empêche normalement les catholiques d'occuper des postes administratifs[1]. Ces délégués gouvernent les affaires locales et servent d'intermédiaires entre le gouvernement et la population; ce système favorise la paix de trente ans du début du XVII siècle, en plus d'améliorer l'estime des Acadiens pour leurs institutions et leur droits[1]. Les Britanniques se méfient en fait des Acadiens, qui sont majoritaires, ont une langue et des pratiques religieuses différentes[3]. Doutant de leur loyauté, ils tentent à plusieurs reprises de leur faire signer un serment d'allégeance; de tels serments sont fréquemment utilisés au Royaume-Uni à l'époque[3]. Les Acadiens refusent à plusieurs reprises, prétextant divers arguments, principalement leur neutralité; ils ont en effet peur de devoir se battre contre les amérindiens, leur alliés, ou tout autre peuple[4]. Il semble aussi qu'ils aient peur que la signature d'un serment les empêchent ensuite de quitter le pays[3] ou de pratique leur religion[5]. Cornwallis devient gouverneur de la Nouvelle-Écosse en 1749, année d'arrivée de centaines de colons britanniques dans la colonie. La politique britannique change alors de cap et les gouverneurs successifs exigent la signature d'un serment sans conditions[5].

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Déportation des Acadiens

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Le gouverneur Charles Lawrence convoque les délégués acadiens en 1755 et, constatant que la population refuse toujours de prêter serment, confisque les armes à feu et les embarcations avant de procéder à la Déportation des Acadiens[5]. Bien que cette décision est soutenue par le gouvernement britannique, plusieurs personnes critiquent, dont Edmund Burke, qui décrit la déportation comme un comportement inhumain à l'endroit d'un peuple innocent[5].

Provinces maritimes

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Mise à l'écart

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Un serment d'allégeance, signé par Pierre Belliveau en Nouvelle-Écosse en 1768.

Le traité de Paris, signé en 1763, assoit définitivement le contrôle britannique sur l'Acadie[réf. nécessaire]. De nombreux Acadiens reviennent d'exil par la suite, mais leurs terres ont été cédées aux Anglais. Ils deviennent ensuite minoritaires suite à l'arrivée de nombreux immigrants britanniques puis des loyalistes. Des auteurs francophones comme Marc-Adélard Tremblay se disent étonnés de la ténacité des Acadiens tandis Peter Fisher les associe aux amérindiens[4], que Stewart MacNutt rapporte leur réputation d'être des incompétents et des ignorants et que Hugh Thorburn qualifie les torts causés par le Grand Dérangement de mythe[11].

Les Acadiens sont en effet pour la plupart illettrés après le Grand Dérangement, à cause de l'application de lois les empêchant d'ouvrir des écoles[11]. De plus, les Acadiens sont désormais craintifs et préfèrent rester à l'écart de la société[11]. Finalement, le clergé québécois, en manque de prêtre, délaisse l'Acadie[12].

Lois discriminatoires

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Simon d'Entremont.

La langue française, mais surtout la religion catholique, incite le gouvernement de la Nouvelle-Écosse à mettre en place des lois visant à exclure les catholiques afin de forcer les Acadiens à s'assimiler à la culture britannique[12]. Un serment du test est mis en place, empêchant les catholiques de voter ou d'être candidat[12].

Le serment du test reste en place même après la séparation du Nouveau-Brunswick et certains scrutins sont même annulés pour cette raison[12]. Le serment du test est aboli en 1810 pour les électeurs mais reste en place pour les candidats[12]. Le député néo-écossais Thomas Chandler Halliburton milite pour son abolition, selon ses dires pour rendre justice aux Acadiens, chez qui il reconnait des traits exceptionnels; sa proposition est adoptée à l'unanimité par la Chambre d'assemblée de la Nouvelle-Écosse en 1830[13].

Simon d'Entremont et Frédéric Robichaud sont les premiers députés acadiens élus en Nouvelle-Écosse en 1836; Frédéric Robichaud ne peut toutefois pas être assermenté pour raisons de maladie. Quant à Simon d'Entremont, ont lui oblige tout de même à prêter le serment du test, ce qu'il refuse en affirmant « J'avalerais plutôt un chien de mer la queue la première que de jurer ça »; le lieutenant-gouverneur, Colin Campbell, n'a d'autre choix que de lui demander de prêter un serment ordinaire[13]. Le premier député acadien du Nouveau-Brunswick, Amand Landry, est élu en 1846 alors que du côté de l'Île-du-Prince-Édouard, le premier à se faire élire est Stanislas Poirier, en 1854[14].

Le milieu du XIXe siècle marque en fait la fin de l'enracinement des Acadiens mais ceux-ci ne disposent toujours pas de classe sociale, ce qui les empêchent de pouvoir véritablement s'intégrer en politique et donc impossible pour eux de se doter des institutions nécessaires pour se sortir de leur situation[14]. Les anglophones sont quant à eux peu enclins à voir les Acadiens s'intéresser davantage à la politique[14]. Ce sont en fait surtout les écossais et irlandais catholiques qui profitent de l'abolition du serment du test[13].

La publication en 1847 du poème Evangéline, de l'américain Henry Longfellow, et en 1859 de l'ouvrage historique La France aux colonies, du français François-Edme Rameau de Saint-Père, marquent un point tournant dans la renaissance acadienne; les Acadiens s'identifient au personnage d'Évangéline[14] et peuvent en effet découvrir leur histoire dans leur langue [15]information en double. En Nouvelle-Écosse, une loi est votée en 1864 interdisant l'enseignement du français[16].

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Création du Nouveau-Brunswick

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[19], [20],

Création de l'Île-du-Prince-Édouard

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[20], [21],

Incapacités

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Lois provinciales (à replacer)

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Nouvelle-Écosse

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[30], [31], [32], [33],

Île-du-Prince-Édouard

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[33], [34], [35],

Nouveau-Brunswick

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[35], [36], [37], [38], [39], [40], [41], [42], [43], [44],

L'Acadie dans le Canada

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Confédération canadienne

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Les Acadiens s'opposent fermement à la Confédération canadienne, constituant ainsi leur premier courant politique collectif et marquant un point tournant dans le développement de l'acadianité[16]. Les principales raisons en sont méconnues mais sont probablement liées au conservatisme acadien rejetant tout changement important, une attitude causées par le Grand Dérangement, ainsi qu'au manque de communication, les poussant à se fier surtout à leur principaux porte-paroles et au clergé, opposés à cette option[16]. À l'Île-du-Prince-Édouard, la population n'est même pas consultée[45].

[46], [47], [48], Plus de détails dans La Politique et les Acadiens, Philippe Doucet, 1980

Renaissance acadienne

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Toutefois, cette époque marque les débuts de la renaissance acadienne, influencée par la publication de certains textes dont Evangéline, publié en 1847 par l'auteur américain Henry Longfellow, permettant aux Acadiens de découvrir leur histoire et de se reconnaître[14]. De plus, selon le recensement de 1871, les Acadiens deviennent majoritaires dans plusieurs comtés[49]. Pascal Poirier décrit l'année 1867 comme la « résurrection de l'Acadie », l'année de la Confédération mais surtout du premier journal acadien du Canada, Le Moniteur acadien[49]. Cet hebdomadaire, fondé par le québécois Israël Landry à Shédiac, supporte la Confédération et la coopération entre les Québécois et Acadiens[49]. Landry est candidat pour le parti conservateur mais ses opinions dérangent et il n'est pas élu [50]. Il abandonne aussi la direction du journal aux mains des québécois Norbert Lussier et Ferdinand Rioux, qui défendent aussi la Confédération[50]. La partisanerie du Moniteur acadien pousse à la fondation du Le Courrier des provinces maritimes en 1885 et de L'Évangéline en 1887, donnant du même coup trois tribunes différentes aux acadiens[50]. Les Acadiens acceptent finalement la confédération et soutiennent le parti conservateur[49]. L'institution des Conventions nationales acadiennes, dont la première a lieu en 1881 à Memramcook, constituent un moment important dans la renaissance acadienne; l'élite se sert de ces événement rassemblant des milliers de personnes pour développer la culture acadienne mais aussi sa propre influence[51]

Le Collège Saint-Joseph est ouvert à Memramcook en 1864, permettant l'éducation supérieure en français[16]. Le débat entourant la Confédération, la fondation du Moniteur acadien mais surtout la fondation d'établissement d'enseignement francophones favorisent la politisation des Acadiens[50]. La plupart des étudiants de ce collège se sont ensuite intégrés dans leurs villages, y transmettant les valeurs apprises[52].

Près de deux décennies après l'élection d'Amand Landry, Vital Hébert est élu en 1860, suivit de Lévite Thériault en 1868 et d'Urbain Johnson en 1869[52]. Lévite Thériault est nommé au Conseil exécutif du Nouveau-Brunswick en 1871, devenant le premier ministre acadien[52]. À l'élection générale de 1870, les Acadiens parviennent à faire élire quatre des leurs[53]. À noter que certains députés anglophones ne manquent pas d'occasions de tenir des propos racistes à l'égard des Acadiens, qu'ils soient députés ou électeurs[52].

La représentation des Acadiens en Nouvelle-Écosse tarde à se développer, une situation expliquée en grande partie par leur situation minoritaire dans la plupart des circonscriptions; le Sud-ouest et l'île du Cap-Breton sont toutefois avantagés[53]. Isidore Leblanc, d'Arichat, est élu en 1878 et devient ministre en 1883[53]. La situation est semblable à l'Île-du-Prince-Édouard; toutefois, Stanislas Poirier est élu en 1854 et sa carrière dure plus de 40 ans[53].

En 1867, Le Français Auguste Renaud se faire élire à Chambre des communes du Canada pour représenter la circonscription de Kent[53]. Stanislas Poirier devient le premier Acadien de naissance à se faire élire au niveau fédéral, en 1874[53]. En 1878, c'est le tour de Gilbert Girouard, dans Kent[53]. À partir de ce moment, au moins un Acadien est toujours présent à la Chambre des communes[53]. À partir du début XXe siècle, il y en a toujours au moins trois, provenant surtout du Nouveau-Brunswick[53].

Dans les années 1880, les 120 000 Acadiens n'ont toujours pas de sénateur, même si les provinces Maritimes en comptent 24 à l'époque[45]. Le Moniteur acadien et Pierre-Amand Landry, entre autres, font de plus en plus pression pour que cela change[45]. Pascal Poirier, de Shédiac, est nommé en John A. MacDonald; il devient le doyen de l'institution, siégeant jusqu'en 1933[45]. En 1907, Ambroise Comeau est le premier nommé en Nouvelle-Écosse[45]. À l'Île-du-Prince-Édouard, le seul sénateur acadien est Joseph-Octave Arsenault, entre 1895 et 1897[54]. À partir du XXe, le nombre de sénateurs acadiens tourne autour de cinq, dont quatre du Nouveau-Brunswick et un de la Nouvelle-Écosse[45]. Le Moniteur acadien milite en faveur de candidats compétents et conservateurs, ce qui permettrait de s'allier le parti au pouvoir[54].

Pierre-Amand Landry et Pascal Poirier sont les principaux représentants de l'élite acadienne; ses décisions sont avant tout dictée par leur allégeances conservatrice avant les intérêts des Acadiens[51].

L'acadianisation du clergé catholique monopolise l'attention politique au début du XXe siècle; sur lees 17 évêque des Maritimes, aucun n'est acadien tandis que 80% des prêtres francophones sont originaires du Québec[55]. Suite à un long débat, Alfred-Édouard Leblanc devient le premier évêque en 1912 alors que Moncton, où les Acadiens sont minoritaires, obtient une paroisse séparée en 1914[55]. Ces victoires sont importantes, permettant aux Acadiens de s'unir pour défendre un intérêt commun[55].

Deux guerres mondiales

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Au déclenchement de la Première guerre mondiale, les Acadiens appuient l'effort de guerre mais s'y opposent dès la conscription, prenant leur distances de l'opinion de l'élite[56]. Ces prises de positions acadiennes ne se traduisent pas par des gains dans d'autres domaine, sauf par l'élection de premiers ministres acadiens à l'Île-du-Prince-Édouard et au Nouveau-Brunswick[56]. À partir de la Première Guerre mondiale, la représentation des Acadiens à l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick est généralement proportionnelle[53]. Le nationalisme acadien s'essouffle même durant l'entre-deux-guerres et seulement deux conventions nationales y sont organisées[56]. Durant les années 1930, les Acadiens ne parviennent pas à se mobiliser pour demander des services en français dans les commerces et plient devant l'intimidation des anglophones[56]. Durant la Deuxième Guerre mondiale, les Acadiens participent à l'effort de guerre mais s'opposent à la conscription, comme les autres francophones, au contraires des anglophones[56].

Plus de détails dans Les Acadiens et la première guerre et dans Les Acadiens et la deuxième guerre, Philippe Doucet, 1980

Après-guerre et seconde renaissance

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La croissance démographique fait passer la proportion d'Acadiens du quart à 40% entre le début du XXe siècle et les années 1960 au Nouveau-Brunswick, leur permettant de pouvoir faire plus de revendications, comparativement à ceux des autres provinces; cette croissance démographique s'estompe par contre par la suite[57].

L'année 1955, coïncidant avec le 250e anniversaire de la Déportation, marque le renouvellement du mouvement de revendications collectives, que Hugh Thorburn décrit comme la « réapparition des Acadiens »[58]. En 1957, la Société nationale l'Assomption, en processus de modernisation, prend le nom de Société nationale des Acadiens et se dote d'une nouvelle constitution; elle porte le nom de Société nationale de l'Acadie depuis 1992[58]. Son premier grand congrès est tenu en 1960[59]. Le premier ralliement de la jeunesse acadienne est ensuite organisé en 1966 à Memramcook; cet évènement, dont le but premier est de sensibiliser les jeunes au nationalisme, donne lieu à une critique de l'élite acadienne par les jeunes[59].

À partir des années 1950, le Canada passe d'une société principalement agricole et rurale à une société industrielle et urbaine[57]. Une mouvement de contestation, dont l'élément le plus marquant est la révolution tranquille au Québec, touche aussi l'Acadie[57]. élection de Louis Robichaud[60]. conseils scolaires[60]. L'université de Moncton, fondée en 1963 suite à la publication du rapport Deutsch, joue par la suite une influence importante dans la société acadienne[60]. Le rapport Byrne, publié en 1964, mène à la centralisation des pouvoirs au Nouveau-Brunswick en 1967, durant le programme « Chances égales »[57]. Selon Roger Ouellette et André Gibbs, cela force les Acadiens à ne plus vivre en marge de la société anglophone[57].

La Loi sur les langues officielles, votée en 1968, est l'une des plus grande réalisations de Louis Robichaud; généralement bien acceptée par les Acadiens et même une partie des anglophones, elle s'attire toutefois de nombreuses critiques et les jeunes la trouvent trop timide[59].

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Remise en question

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À la fin des années 1960, les régions acadiennes du Nouveau-Brunswick ont les investissements les moins importants, les revenus les plus faibles, les taux de chômage, d'aide sociale et d'émigration les plus élevés, les pires infrastructures de communication et le taux de scolarisation le plus bas[64].

Les étudiants acadiens suivent le mouvement de protestation mondial de la fin des années 1960[59]. Ils critiquent les anglophones, qui selon eux oppriment les Acadiens, et l'élite traditionnelle, qu'ils accusent d'avoir pactisés avec les anglophones[64]. L'élite vante les progrès déjà accomplis et affirme qu'il faut être réaliste dans les revendications car les Acadiens sont minoritaires[64]. En 1968, une délégation de quatre notables rencontre Charles de Gaulle afin d'améliorer la coopération entre la France et l'Acadie[64]. Plusieurs jeunes considèrent toutes ces actions de l'élite comme inutiles[64].

La Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) est fondée en 1973, faisant suite au constat que la situation des Acadiens diffère d'une province à l'autre et que l'attention de la Société nationale de l'Acadie est trop portée sur le Nouveau-Brunswick[65]. La SNA devient donc une fédération de plusieurs organismes provinciaux[66]. La Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada est mise sur pied en 1975[66]. La SANB organise la Convention d'orientation nationale (CONA) en 1979 à Edmundston[66].

Le Parti acadien est fondé en 1972[67]. contexte[67]. L'un des principaux projets du parti est la création d'une province acadienne; cette proposition, telle que présentée par le parti, cause problème car elle créerait une province comptant seulement 60% d'Acadiens et est floue quant à l'avenir de la ville de Moncton[65]. Le parti, socialiste après son congrès de 1975, fait un virage à droite en 1977 et perd l'appui de son aile progressiste alors que les problèmes de leadership, les dissensions entre les membres originaires du Nord ou du Sud causent de plus en plus de problèmes au sein du parti[65]. Les politique concilliantes de Richard Bennett Hatfield mettent fin aux appuis du parti, qui disparaît en 1982 sans avoir réussi à faire élire un seul député[65]. Le parti parvient toutefois à sensibiliser la population à la réalité acadienne[65].

Charte canadienne des droits et libertés
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Revendications contemporaines

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[66], [69], [70], [71], [72],

Choix difficiles

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Roméo LeBlanc est le premier acadien à devenir gouverneur général du Canada, entre 1995 et 1999[73]. Il n'y a par contre jamais eu de premier ministre acadien, bien que Dominic Leblanc, le fils de Roméo, ait tenté de devenir chef du parti libéral du Canada en 2008[74].

[72], [75], [76], [77], [78], [79],

Conclusions

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[79], [80], [81], Peu importe, certains ont montré leur vraie personnalité au grand jour. Wait and see...

Place de l'Acadie dans la confédération canadienne

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Politique fédérale

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Bien que l'Acadie soit principalement séparée entre quatre provinces canadiennes, elles ont sensiblement le même fonctionnement politique. Le système politique canadien est en effet fondé sur la Constitution du Canada, qui définit les principes politiques, les institutions, les pouvoirs ainsi que les responsabilités du fédéral et des provinces[82]. Les provinces et le gouvernement fédéral ont chacun des responsabilités exclusives alors que certaines autres, comme l'agriculture, l'immigration et la pêche, sont partagées.

En 2010, les provinces de l'Atlantique comptent 32 députés à la Chambre des communes, alors que leur représentants au Sénat sont traditionnellement au nombre de 30. De plus, par tradition, un gouverneur général sur deux est francophone.

Politique provinciale

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Au niveau provincial, le pouvoir législatif est détenu par une assemblée législative (Assemblée législative du Nouveau-Brunswick, Assemblée législative de l'Île-du-Prince-Édouard) ou une chambre d'assemblée (Chambre d'Assemblée de la Nouvelle-Écosse, Chambre d'Assemblée de Terre-Neuve-et-Labrador), dont les députés sont élus par circonscriptions. Le premier ministre est généralement le chef du parti ayant obtenu le plus grand nombre de sièges. Il dirige un conseil exécutif détenant le pouvoir exécutif. Le chef d'État est en théorie le lieutenant-gouverneur, nommé par le gouverneur général du Canada sur proposition du premier ministre, mais il a dans les fait un titre honorifique et des pouvoirs restreints. Le pouvoir judiciaire est réparti dans plusieurs cours provinciales tandis que le tribunal de plus haute instance est la Cour suprême du Canada.

Gouvernance locale

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Il y a une multitude de systèmes de gouvernements locaux. Au Nouveau-Brunswick, le système des comtés n'a plus de signification administrative depuis 1966. Les villes, au nombre de 26, ainsi que les villages, au nombre de 67, ont sensiblement le même fonctionnement mais les villages n'ont pas l'obligation d'offrir autant de services. Les cités, au nombre de 8 dont cinq en Acadie (Edmundston, Campbellton, Dieppe et Bathurst), sont les municipalités les plus populeuse mais leur titre est avant tout honorifique, ayant le même fonctionnement que les autres municipalités. Toutefois, leur administration est obligatoirement bilingue. Il y a finalement deux communautés rurales, Beaubassin-Est et Saint-André et deux autres en région anglophone. La plupart des localités restent toutefois dans le système des districts de services locaux (DSL). Ceux-ci sont gérés directement par le ministère des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick mais leur population peut élire un comité consultatif aux pouvoirs restreints. Nombreux sont d'avis que les DSL ne sont pas un bon système puisque la population n'est pas toujours représentée par un comité et que ce comité n'a pas assez de pouvoirs ni de moyens. Le rapport Finn, publié en 2008, prévoyait en fait de revoir complètement l'administration municipale, en regroupant les municipalités existantes pour en réduire le nombre ainsi qu'en améliorant la fiscalité, la transparence et l'imputabilité. Le gouvernement de David Alward a annoncé vouloir procéder à la plupart des recommandations à partir de janvier 2011.

Enjeux et courants

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Société nationale de l’Acadie

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La Société nationale de l'Acadie (SNA) a pour mission de promouvoir les intérêts des Acadiens, plus particulièrement ceux des provinces de l'Atlantique[83]. La SNA compte 8 membres fédératifs, soit la Société de l'Acadie du Nouveau-Brunswick, la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick, la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse, le Conseil Jeunesse Provincial, la Société Saint-Thomas d'Aquin, Jeunesse Acadienne, la Fédération des Francophones de Terre-Neuve-et-Labrador et Franco-Jeunes de Terre-Neuve et du Labrador. Il y a aussi un membre privilégié, soit Les Amitiés Acadiennes en France et finalement 4 membres associés, soit la Corporation des Acadiens aux Îles-de-la-Madeleine, le Comité Louisiane-Acadie, l’Association Miquelon Culture Patrimoine et la Coalition des organisations acadiennes du Québec. La SNA fut fondée en 1881 et sa présidente actuelle est Françoise Enguehard, de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Par le biais de la SNA, l’Acadie entretient diverses relations internationales officieuses ou officielles. Les relations les plus anciennes et les plus importantes sont avec la France. Celles-ci commencèrent en 1968, à l’initiative de la SNA. La France avait déjà déplacé sa chancellerie d’Halifax vers Moncton en 1964, avant de la transformer en consulat général en 1966. La coopération France-Acadie est renouvelée à tous les deux ans et inclut un programme d’échange, de bourses d’études ainsi que de l’aide financière et technique. La SNA gère la Fondation Franco-Acadienne pour la Jeunesse, qui favorise l’échange entre jeunes, alors que la France a instauré un Service culturel à son consulat de Moncton[84]. Les relations avec la Communauté française de Belgique commencent en 1983 et depuis, un programme d’échange est renouvelé tous les trois ans[84]. Depuis les années 1990, le Conseil général de Saint-Pierre-et-Miquelon ainsi que des délégation de la SNA discutent d’enjeux communs. Un entente est finalement signée en 2001 et l’Association SPM-Acadie est fondée, plus tard remplacée par l’Association Miquelon Culture[85]. Les relations avec le CODOFIL en Louisiane commencent à la même époque[84]. À partir de 1995, le Québec tente de se rapprocher de la francophonie canadienne[86]. En 2002, un monument commémorant l’apport des Acadiens au Québec est inauguré dans la ville de Québec[86]. En 2003, l’Assemblée nationale du Québec appuya unanimement la SNA dans sa démarche pour faire reconnaître les torts causés par la Déportation des Acadiens[86]. Le Centre de la francophonie des Amériques fut fondé en 2008. Au-delà de cette reconnaissance, il existe une Commission Acadie-Québec[87]. La SNA siège à l’Organisation internationale de la francophonie en tant que membre de la délégation d’accompagnement du Canada et ce depuis 2005[88].

Grand-Pré est un lieu symbolique pour de nombreux Acadiens.
Le port de Caraquet.
La rue Main, à Moncton.

Plusieurs lieux revendiquent le titre de capitale de l'Acadie et ce débat est plus que symbolique, puisqu'il est lié à la concentration du pouvoir et des institutions et du même coup les tensions entre les différentes régions. Le plus ancien étant Grand-Pré, qui était par ailleurs la principale ville de l'Acadie en 1755, avec 1 500 habitants[89]. En 1847, l'américain Henry Longfellow publie le poème Evangéline. Le texte raconte la quête d'Évangéline pour retrouver son époux Gabriel, duquel elle a été séparée par l'armée britannique venue déporter la population de Grand-Pré, juste après son mariage. L'élite acadienne en fait un symbole national caractérisant la persévérance[90]. Le succès du poème attire des milliers de touristes américains à Grand-Pré[91] et plusieurs compagnies se servent de l'image d'Évangéline à des fins publicitaires[92]. Un parc commémoratif prend forme à l'emplacement présumé de l'église Saint-Charles-des-Mines, commencé par John Frederic Herbin en 1907 [93], auquel se greffent une statue offerte par le Chemin de fer Windsor & Annapolis en 1922 [94] et l'église-souvenir, commanditée par la Société nationale de l'Acadie en 1930[94]. Grand-Pré acquiert la réputation d'être le cœur symbolique de l'Acadie et un pèlerinage y est organisé annuellement[95]. Le parc devient un lieu historique national en 1955[94]. Durant les années 1960 et 1970, plusieurs jeunes écrivains rejettent le personnage d'Evangéline, considérant qu'elle est le symbole d'un peuple muet et résigné[96]. Ils critiquent aussi le fait que le poème est écrit en anglais pour un public anglophone et qu'il décrit surtout la grandeur des États-Unis et l'assimilation des réfugiés en Louisiane[97]. Grand-Pré est par ailleurs pratiquement anglophone de nos jours[98]. Après cette vague de contestation, Evangéline est plutôt considéré comme un poème sur l'amour et ses ardeurs[99]. Grand-Pré refait surface dans la culture acadienne[100] et le pèlerinage continue. Le lieu est inscrit sur la liste indicative du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2004[101].

Memramcook est l'un des seuls villages ayant survécu à la Déportation des Acadiens. Plusieurs réfugiés y retournent dès 1763, en faisant le plus important en Acadie. Par la suite, des habitants fondent d'autres villages, ce qui lui vaut le surnom de « Berceau de l'Acadie ». Memramcook joue aussi un rôle important dans la renaissance acadienne du XIXe siècle»[102].

Moncton profite du rejet des valeurs traditionnelles durant les années 1960 pour être considérée comme la capitale de l'Acadie[97]. Cette réputation est controversée car le nom même de la ville commémore Robert Monckton, un militaire britannique ayant dirigé la Déportation des Acadiens dans la région[97]. De plus, Moncton est une ville à majorité anglophone[103], avec un fort taux d'anglicisation[103], où les Acadiens ont eu beaucoup de difficulté à faire respecter leur droits[104]. La ville abrite par contre plusieurs institutions dont l'Université de Moncton, alors que sa voisine Dieppe est le siège de la Société nationale de l'Acadie.

Caraquet s'autoproclame capitale de l'Acadie en 1993. Cette ville abrite trois importantes institutions, soit le Théâtre populaire d'Acadie, le quotidien L'Acadie nouvelle ainsi que la fédération des Caisses populaires acadiennes. Plusieurs municipalités critiquent cette proclamation, dont Shippagan.

Notes et références

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  1. L'Acadie comprend grosso modo le Nord et l'Est de la province canadienne du Nouveau-Brunswick ainsi que des localités plus isolées à l'Île-du-Prince-Édouard, à Terre-Neuve-et-Labrador et en Nouvelle-Écosse. Au sens large, l'Acadie fait aussi référence aux communautés de la diaspora acadienne situées au Québec et aux États-Unis; des personnes d'ascendance acadienne se retrouvent également en France, aux îles Malouines et dans les Antilles. L'Acadie n'est pas reconnue officiellement mais formerait une nation par sa langue, sa culture, ses institutions et ses symboles.

Références

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  1. a b et c Doucet et Daigle 1993, p. 302
  2. a et b Doucet et Daigle 1993, p. 301
  3. a b et c Doucet et Daigle 1993, p. 303
  4. a et b Doucet et Daigle 1993, p. 305
  5. a b c et d Doucet et Daigle 1993, p. 304
  6. Bastarache, Boudreau Ouellet et Daigle 1993, p. 388
  7. Bastarache, Boudreau Ouellet et Daigle 1993, p. 389
  8. Bastarache, Boudreau Ouellet et Daigle 1993, p. 390
  9. Bastarache, Boudreau Ouellet et Daigle 1993, p. 391
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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Michel Bastarache, Andréa Boudreau Ouellet et Jean Daigle (dir.), L'Acadie des Maritimes : études thématiques des débuts à nos jours, Moncton, Centre d'études acadiennes, Université de Moncton, (ISBN 2921166062), partie 9, « Droits linguistiques et culturels des Acadiens et des Acadiennes de 1713 à nos jours »

Liens et documents externes

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