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Vol Turkish Airlines 1951

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Vol Turkish Airlines 1951
Un avant de fuselage brisé et une douzaine de sauveteurs autour.
Le Boeing 737-800 de Turkish Airlines après l'accident.
Caractéristiques de l'accident
Date
TypeDécrochage à basse altitude
CausesRadioaltimètre défectueux, erreur de pilotage
SiteAéroport d'Amsterdam-Schiphol, Pays-Bas
Coordonnées 52° 22′ 34″ nord, 4° 42′ 50″ est
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilBoeing 737-800
CompagnieTurkish Airlines
No  d'identificationTC-JGE
Lieu d'origineAéroport d'Istanbul-Atatürk, Turquie
Lieu de destinationAéroport d'Amsterdam-Schiphol, Pays-Bas
PhaseApproche
Passagers128
Équipage7
Morts9
Blessés117
Survivants126

Géolocalisation sur la carte : Pays-Bas
(Voir situation sur carte : Pays-Bas)
Vol Turkish Airlines 1951

Le , un Boeing 737-800 effectuant le vol Turkish Airlines 1951 et reliant l'aéroport Atatürk d'Istanbul en Turquie à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol aux Pays-Bas s'est écrasé avant son atterrissage à l'aéroport d'Amsterdam, entraînant la mort de neuf passagers et membres d'équipage, dont les trois pilotes. L'avion s'est écrasé dans un champ à environ 1,5 kilomètre au nord de la piste de Polderbaan (18R), avant de traverser l'autoroute A9, à h 26 UTC (10 h 26 CET). L'avion s'est brisé en trois morceaux à l'impact mais l'épave n'a pas pris feu.

L'accident a été causé principalement par la réaction automatisée de l'avion, déclenchée par un radioaltimètre défectueux. Cela a entraîné la diminution de la puissance des moteurs pendant l'approche. L'équipage l'a remarqué trop tard pour prendre les mesures appropriées pour augmenter la poussée et récupérer l'avion avant qu'il ne décroche et s'écrase.

Boeing a depuis publié un bulletin pour rappeler aux pilotes de tous les 737 et Boeing Business Jet l'importance de surveiller la vitesse et l'altitude, et déconseiller l'utilisation du pilote automatique ou de la manette des gaz lors de l'atterrissage en cas de divergences radioaltimétriques.

Avion et équipage

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Un biréacteur sur une piste en livrée marquée « TURKISH ».
TC-JGE, le Boeing 737-800 de Turkish Airlines qui a été détruit lors de l'accident, ici photographié à l'aéroport de Kiev-Boryspil en août 2008.

L'avion opérant le vol 1951 était un Boeing 737-8F2 de 7 ans, immatriculé TC-JGE et nommé « Tekirdağ ». L'avion a effectué son premier vol le et a été livré à Turkish Airlines le .

Il y avait 128 passagers et 7 membres d'équipage à bord (soit 135 personnes au total). Le vol était sous le commandement du commandant de bord instructeur Hasan Tahsin Arısan, âgé de 54 ans. Ancien commandant de flotte de l'armée de l'air turque, le commandant Arısan travaillait pour Turkish Airlines depuis 1996 et était l'un des pilotes les plus expérimentés de la compagnie. Il avait plus de 5 000 heures de vol sur le F-4E Phantom II.

Olgay Özgür était le pilote de sécurité du vol, diplômé d'une école de pilotage à Ankara, il a piloté sur McDonnell Douglas MD-80 pour World Focus Airlines avant de rejoindre Turkish Airlines et de passer la qualification de type 737 en 2006. Il était assis sur le strapontin (jump seat) du cockpit.

Murat Sezer, en formation en ligne à l'époque, était le copilote sur ce vol. On compte également quatre membres du personnel navigant commercial (PNC) à bord : Figen Eren, Perihan Özden, Ulvi Murat Eskin et Yasemin Vural[1].

Le vol 1951, avec 128 passagers et 7 membres d'équipage à bord, a quitté Istanbul à h 23 (h 23 UTC)[2].

Le vol a été autorisé à effectuer une approche sur la piste 18R (également connue sous le nom de piste de Polderbaan), mais a subitement perdu de l'altitude et s'est écrasé en deçà du seuil de piste, glissant à travers l'argile humide d'un champ labouré[2].

L'avion a subi des dommages importants. Bien que le fuselage se soit brisé en trois morceaux, il n'a pas pris feu. Les deux moteurs se sont séparés et se sont immobilisés à 100 mètres du fuselage. Selon des témoins, l'avion serait arrivé à faible allure[3].

La plupart des personnes grièvement blessées ou décédées se trouvaient à l'avant ou alors tout à l'arrière de l'appareil. Les 3 pilotes présents dans le cockpit et un autre membre d'équipage ont été tués dans l'accident[2].

Schéma des sièges de l'avion ; les personnes les plus gravement atteintes se trouvaient à l'avant et à l'arrière.
Plan des sièges avec les conséquences de l'accident sur chaque occupant.

Les boîtes noires ont été retrouvées[3]. Selon des passagers, ils ont eu l'impression que l'avion s'est trouvé dans un trou d'air et que les pilotes auraient perdu le contrôle de l'appareil, cela durant entre 3 et 5 secondes avant l'impact[4].

Pieter Van Vollenhoven, le directeur du Bureau d'enquête pour la sécurité néerlandais a indiqué le que l'exploitation des boites noires semble indiquer des irrégularités dans la descente de l'avion. À 1 950 pieds (environ 700 mètres), l'altimètre gauche a indiqué un changement d'altitude, ce changement a été transmis au pilote automatique qui avait été enclenché[5].

Un fuselage brisé dans un champ, environné par des engins et des sauveteurs.
Vue d'ensemble du site de la catastrophe.

Le radioaltimètre était défectueux : il indiquait au commandant de bord et à l'ordinateur de bord une hauteur trop basse. Aussi, alors que l'avion était encore à environ 500 pieds (150 m) d'altitude, le pilote automatique a considéré qu'il était à proximité du sol ; il a réduit la puissance en position idle (ralenti) et levé le nez de l'avion. L'avion a donc effectué un arrondi vers 500 pieds d'altitude.

L'équipage n'a pas détecté ces anomalies, en raison d'une charge de travail importante (les pilotes effectuaient encore leur check-list, ce qui est anormal à ce stade du vol). La chute de la vitesse entraîne le décrochage de l'avion. Les pilotes ont de plus appliqué une mauvaise procédure et ainsi, à cette faible hauteur, n'ont pu rattraper le décrochage.

À la suite de l'interdiction de vol du 737 Max, cet accident a été remis sous les projecteurs. Le New York Times a affirmé que les enquêteurs néerlandais avaient subi des pressions de la part des autorités fédérales américaines et de Boeing pour faire porter la faute sur les pilotes plutôt que sur l'appareil[6].

L'accident a fait l'objet d'un épisode dans la série télé Air Crash nommé « Atterrissage raté » (saison 10 - épisode 6).

Cet accident est mentionné aussi dans un documentaire australien qui analysait une série d'accidents éventuellement liés à des problèmes de conception structurelle créés lors de la phase de fabrication du 737NG[7].

Notes et références

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  1. (en) « Turkish Airlines names four dead crew members in Amsterdam crash », sur hurriyet.com.tr, (consulté le ).
  2. a b et c (en) Rapport d'enquête final sur l'accident [PDF], sur Onderzoeksraad Voor Veiligheid (Bureau pour la sécurité néerlandais), (consulté le ).
  3. a et b "Le crash d'un avion turc fait au moins 9 morts à Amsterdam", Le Point, 26 février 2009.
  4. "Un avion turc s'écrase près d'Amsterdam faisant 9 morts, plus de 80 blessés", Le Monde avec l'AFP, 25 février 2009.
  5. "Le crash d'un avion à Amsterdam lié à un problème d'altimètre", Le Point, le 4 mars 2009.
  6. Julien Lausson, « Crise du 737 Max : déjà en 2009, le crash d’un 737 aurait dû susciter l’inquiétude », sur Numerama, (consulté le ).
  7. Voir https://www.youtube.com/watch?v=vWxxtzBTxGU.

Liens externes

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