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Pierre Rabhi

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Pierre Rabhi, en 2009.

Pierre Rabhi (1938-2021) est un agriculteur, philosophe et essayiste français d'origine algérienne, inventeur du concept « Oasis en tous lieux ».

Il défend un mode de société plus respectueux de l'homme et de la terre et soutient le développement de pratiques agricoles respectueuses de l'environnement et préservant les ressources naturelles, l'agroécologie, notamment dans les pays arides

Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie

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… il y a ce que l'on appelle le "travail aratoire raisonné", qui permet d'éviter le grand bouleversement des couches du sol que provoque l'agriculture conventionnelle. Faire des rotations, des assolements, des associations de plantes mutuellement stimulées, couvrir le sol pour éviter les déperditions d'eau et maintenir son activité, faire le bon choix des espèces végétales adaptées au biotope sont autant d'autres aspects de cette agriculture respectueuse. La terre à laquelle nous devons la vie mérite bien cette "dévotion"…
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie, Pierre Rabhi et Nicolas Hulot, éd. Calmann-Lévy, 2005, p. 41


… mon voyage initiatique et mon universalité se sont faits à partir de notre ferme de Montchamp, dans l'immobilité.
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie, Pierre Rabhi et Nicolas Hulot, éd. Calmann-Lévy, 2005, p. 48


La joie de vivre ne s'achète ni au supermarché ni même dans les magasins de luxe.
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie, Pierre Rabhi et Nicolas Hulot, éd. Calmann-Lévy, 2005, p. 73


Nous commençons à prendre conscience que la subjectivité est en fait un élément indispensable. Après la subjectivité vient la vérification. Einstein n'a pas utilisé, pour autant que je sache, de règle à calculer pour fonder la théorie de la relativité. Il en a d'abord eu l'intuition, puis il l'a vérifiée. C'est pour cette raison que les utopies sont indispensables à l'évolution humaine. Quand on me traite d'utopiste, je le prends comme un compliment. Cela confirme que je suis encore bien vivant.
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie, Pierre Rabhi et Nicolas Hulot, éd. Calmann-Lévy, 2005, p. 80


Peut-être est-ce un stratagème psychologique inconscient pour assumer ces incertitudes, mais je n'ai plus peur ni de vivre ni de mourrir. J'ai complètement intégré l'hypothèse du naufrage et de l'éradication humaine, tout comme celle d'un miraculeux sursaut de l'humanité qui déciderait d'une mobilisation de toutes les nations pour sauver le vaisseau commun. Quelle que soit l'issue, j'aurai tenté d'être aussi cohérent que possible. J'aurai reconnu et souscrit à cette sorte d'intelligence universelle qui nous invite sans cesse à l'intelligence. Et si les générations futures, mises en difficulté par nos outrances, nous font un procès, je souhaite ne pas être accusé d'avoir su et de n'avoir rien fait…
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie, Pierre Rabhi et Nicolas Hulot, éd. Calmann-Lévy, 2005, p. 98


Une erreur ne s'aménage pas, elle s'abandonne. Et je crois profondément que le temps est venu de changer de paradigme si l'on ne veut pas disparaître.
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie, Pierre Rabhi et Nicolas Hulot, éd. Calmann-Lévy, 2005, p. 128


A un niveau plus élémentaire, je trouve que les individus ne prennent pas cette responsabilité première que devrait être la protection de leurs enfants. Ils les habillent, les nourrissent, les envoient à l'école et les soignent quand ils sont malades. Mais que font-ils pour que l'avenir leur soit vivable?
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie, Pierre Rabhi et Nicolas Hulot, éd. Calmann-Lévy, 2005, p. 149


En tant que pionniers, nous avons modélisé notre système, ce qui nous à permis d'identifier les forces et les faiblesses de notre prototype. Quand j'ai commencé à faire de l'agriculture biologique, l'expérience des autres m'a manqué. J'étais condamné à me plonger dans les bouquins et à accumuler les erreurs et les retards à mon détriment. Aujourd'hui, le système est au point, il fait l'objet d'un enseignement, et ceux qui l'appliquent n'auront pas à souffrir des même difficultés que nous.
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie, Pierre Rabhi et Nicolas Hulot, éd. Calmann-Lévy, 2005, p. 162


Parmi les alternatives, je crois beaucoup à l'idée de décroissance. C'est-à-dire à une résistance à la mondialisation compétitive et négative: une résistance fondée sur l'autolimitation et la sobriété. Je revendique pour moi et tous mes semblables ce que la vie elle-même a établi comme légitime: nourriture, vêtements, soins et abri, sans lesquels l'épanouissement humain est impossible.
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie, Pierre Rabhi et Nicolas Hulot, éd. Calmann-Lévy, 2005, p. 172


nous sommes en train d'assister à un véritable processus d'usurpation graduelle avec l'accaparement de ce bien commun que l'on appelle semence, à savoir le principe même de la vie et de la survie. Peu de citoyens sont conscients de ce "hold-up" organisé par des confréries de profiteurs internationaux au détriment de l'ensemble de l'humanité.
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie, Pierre Rabhi et Nicolas Hulot, éd. Calmann-Lévy, 2005, p. 191


Dans la nature, le lion ne prélève pas au-delà de ce qui lui est nécessaire. Il n'a pas d'entrepôt ni de banque d'antilopes.
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie, Pierre Rabhi et Nicolas Hulot, éd. Calmann-Lévy, 2005, p. 197


L'agriculture devrait être la première activité de santé. Le paysan doit précéder le médecin.
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie, Pierre Rabhi et Nicolas Hulot, éd. Calmann-Lévy, 2005, p. 220


Je ne suis pas antiévolution et je ne souhaite pas que des peuples restent pétrifiés dans des attitudes et des comportements surannés. Mais je prétends que l'évolution proposée par le monde occidental ne doit pas forcément être généralisée. D'autres voies sont à expérimenter, selon d'autres critères et d'autres valeurs, de façon à constituer un recours dans le futur. Je crois en particulier à une nouvelle civilisation agraire, enrichie de connaissances nouvelles, avec une dimension esthétique, poétique et donc spirituelle.
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie, Pierre Rabhi et Nicolas Hulot, éd. Calmann-Lévy, 2005, p. 256


Que nous reste-t-il après l'agitation ? Pour les plus célèbres d'entre nous, figurer dans le dictionnaire avant d'être enfouis sous les strates du temps, oubliés.
  • Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie, Pierre Rabhi et Nicolas Hulot, éd. Calmann-Lévy, 2005, p. 280


Pierre Rabhi semeur d'espoir

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L'arme de destruction la plus massive sur la planète est le lucre, la finance glorifiée par la Bourse.


Voyez le délire autour du football, que signifie-t-il ? Simplement que celui qui gagné a été assez habile pour mettre le ballon dans un but. Ce n'est rien d'autre. Quand vous voyez ensuite tout ce qu'on a construit autour de ce divertissement, cette espèce de rituel mobilisant des foules hurlantes, ces sommes d'argent exorbitantes dépensées, la publicité… J'ai joué au foot dans mon petit village mais il s'agissait uniquement d'une activité ludique. L'envergure de ce jeu au plan international rend dubitatif sur le fonctionnement de l'humanité.


A posteriori, je m'aperçois que le mobile essentiel de tous ces choix à risque était d'échapper au conformisme ambiant, à cette servitude dont la cravate m'a semblé le symbole suprême, avec la strangulation quotidienne du nœud coulant.


Est-il vraiment utile, par exemple, de revenir indéfiniment sur des thématiques fondamentales - en particulier dans le domaine de l'écologie - déjà admirablement traitées depuis des lustres par des messagers d'envergure comme Henry Fairfield Osborn ou Ivan Illich, qui n'ont hélas pas bénéficié de toute l'écoute qu'ils méritaient ? De nombreux ouvrages publiés plus d'un demi-siècle après ces pionniers de la pensée écologique - mais aussi humaniste - ajoutent si peu. Le hiatus est de plus en plus grand entre les concepts concluant que le monde va mal et les réalisations pratiques pour qu'il aille mieux. A quoi servent les idées si elles ne débouchent sur rien de concret ?


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