Limiter la hausse du prix de l’électricité à 30% en 2025

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Publié le 12.09.2024 à 11h58 Mis à jour le 12.09.2024 à 12h13

Le projet de loi 8428 prévoit une enveloppe de 171 millions d’euros en 2025 pour freiner, et non compenser entièrement, l’augmentation du prix de l’électricité pour les consommateurs « normaux ». L’augmentation pour 2025 serait ainsi limitée à 30%, au lieu de 60% sans aides.  

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28,2 cts €/kWh. C’est le prix de l’électricité pour les clients « domestiques » (consommation annuelle ne dépassant pas 25.000 kWh) que devraient permettre d’atteindre les mesures en matière de stabilisation des prix de l’électricité en 2025. 

 

Le prix est actuellement de 21,8 cts €/kWh et aurait atteint 34,7 cts €/kWh si les aides en place n’étaient pas partiellement prolongées, a affirmé le Ministre Lex Delles aux députés ce jeudi 12 septembre en Commission de l’Économie et de l’Énergie à l’occasion de présentation du projet de loi 8428.

 

Les mesures pour compenser l’augmentation des prix de l’énergie dans le contexte de la crise en Ukraine avaient été mises en place après les « Accords Tripartite» de septembre 2022. Les mesures d’aide en ce qui concerne l’électricité doivent continuer de manière limitée, mais pas celles qui concernent le prix du gaz. 

 

En 2024, la mesure de stabilisation des prix de l’électricité avait été prolongée par le Gouvernement avec une enveloppe de 225 millions d’euros. L’enveloppe pour 2025 devrait diminuer et passer à 171 millions d’euros. Cela doit permettre de continuer à limiter l’augmentation des prix pour les consommateurs domestiques sans pour autant la compenser totalement comme cela avait été le cas récemment.

 

Vers une suppression des mesures de compensation 

 

Les députés ont voulu savoir pourquoi des mesures de compensation étaient encore nécessaires au vu de la diminution des prix de l’électricité sur le marché. Lex Delles a expliqué que cela était lié au fait que les achats d’électricité avaient été réalisés pour plusieurs années aux prix élevés qui étaient liés à la crise en Ukraine, dans un contexte de grande incertitude.



Le Ministre a également souligné dans ce contexte que les mesures de compensation des prix de l’électricité étaient encore nécessaires pour 2025, mais qu’il pensait qu’il serait possible de s’en passer pour les exercices budgétaires suivants, affirmant encore que le Luxembourg était le dernier pays à disposer d’un tel mécanisme de compensation et que l’Union européenne s’y était montrée défavorable. 

 

Cette décision de ne pas compenser totalement la hausse des prix de l’électricité pour l’exercice 2025 a suscité plusieurs questions de la part des députés. Certains députés de l’opposition ont regretté que la compensation diminuée était de nature à désavantager les personnes ayant choisi d’aller vers les énergies renouvelables, ou encore que la compensation aurait pu être mise en place de manière plus sociale, avec des aides plus importantes pour les ménages à faible revenu.

 

Lex Delles a affirmé dans ce contexte que ces ménages seraient soutenus par le biais d’autres mécanismes, notamment la prime énergie et le crédit d’impôt énergie.

 

« Des mesures qui se financent d’elles-mêmes » 

 

Afin d’obtenir des précisions sur l’impact de la « suppression progressive des mécanismes de stabilisation » les députés de la sensibilité politique déi gréng ont demandé à recevoir des représentants du STATEC en commission de l’Économie. C’est Tom Haas, nouveau Directeur du STATEC, qui est venu présenter les données en question en commission parlementaire.

 

Pour Tom Haas, les mesures en matière de compensation sont « des mesures qui se financent d’elles-mêmes » en limitant l’impact sur la croissance et sur l’emploi. La suppression de manière progressive des boucliers devrait ainsi « contenir le choc inflationniste en 2025 et favoriser la croissance ».

 

Globalement, le taux d’inflation devrait ainsi être de 0,5% en 2025, au lieu des 1% qu’il atteindrait sans mesures de compensation, a encore affirmé Tom Haas.