Véhicules électriques : les pneus au secours de l’autonomie

Pour la grande majorité des automobilistes, les pneus présentent très peu d’intérêt. En fait, on s’y attarde seulement lorsque vient le temps de s’en procurer de nouveaux. Voilà toute l’attention qu’on accorde à ces produits qu’on peine à distinguer les uns des autres.

C’est sur le point de changer. Avec la multiplication des véhicules électriques (VÉ), engins à la fois puissants et lourds, les pneus se retrouvent propulsés à l’avant-scène.

D’abord, ils se dégradent beaucoup plus vite. Au point que leur remplacement occupe le premier rang des dépenses liées à l’entretien des VÉ, rapportent leurs utilisateurs. C’est attribuable à l’usage que ceux-ci en font (démarrer en trombe par exemple), mais aussi à la qualité des gommes.

Les « pneus verts », comme on les qualifiait, existent depuis de nombreuses années déjà. L’ennui est qu’ils épousent imparfaitement les particularités des VÉ. Sous l’effet du poids, les flancs de ces pneus se déforment, avec pour conséquence une augmentation de la résistance au roulement et une usure accélérée. 

Frottement et résistance

Ensuite, les pneumatiques exercent une influence certaine sur l’autonomie des véhicules. La résistance au roulement figure en tête du cahier des charges. Et pour cause, puisque, d’après les estimations, elle représente à elle seule 25 % de la consommation d’énergie électrique.

Mais l’équilibre est une quête difficile : il faut également tenir compte de l’adhérence dans la mesure où moins d’opposition au roulement occasionne des distances de freinage plus longues.

La taille des gommes constitue un autre domaine d’analyse. L’acheteur avisé relèvera que l’autonomie de certains VÉ varie non seulement selon le mode d’entraînement (deux ou quatre roues motrices), mais aussi selon la taille des pneus.

À titre d’exemple, une berline Ioniq 6 intégrale montée sur des roues de 18 pouces permet un rayon d’action de 509 km contre 430 km pour le même modèle équipé de roues de 20 pouces. Toute une différence !

D’où une collaboration plus étroite aujourd’hui entre constructeurs automobiles et manufacturiers de pneumatiques. Cette coopération vise à élaborer des enveloppes de pneus mieux adaptées aux performances et aux caractéristiques propres à ce type de véhicules (silence de fonctionnement, centre de gravité, répartition des masses, etc.). Au menu pour les ingénieurs qui cherchent à tout concilier : des bandes de roulement différentes, des flancs plus costauds (pour supporter le poids), une meilleure résistance à l’usure et un confort acoustique accru.  

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Un pneu adapté et bien gonflé

Déjà, plusieurs manufacturiers renommés disposent dans leur catalogue d’une gamme destinée aux VÉ. Plusieurs, mais pas tous. 

Les besoins spécifiques des VÉ sont d’ailleurs une vraie bénédiction pour l’industrie du pneu. C’est l’occasion d’une bataille technologique où il est possible de se démarquer de la concurrence et de vendre ses produits plus cher encore. 

Acheter de bons pneus peut faire une réelle différence sur l’autonomie de véhicules dont le défi est de retarder le plus possible la prochaine charge.

Toutefois, et cette remarque vaut pour tous les véhicules peu importe la technologie qui se dissimule sous leur capot, cette dépense additionnelle tombe à plat si l’automobiliste ne veille pas à maintenir la bonne pression autour des jantes. Le sous-gonflage augmente en moyenne de 5 % la consommation d’énergie et finit par accroître le risque d’éclatement, du fait de l’échauffement.

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