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Algues bleu-vert: attention à la contamination

Par Carole Côté
alges-bleu-vert 2009fotofriends/Shutterstock.com

Ce n’est pas parce les algues bleu-vert, ou cyanobactéries, ne font plus les manchettes que le problème a été réglé, bien au contraire. Elles continuent de menacer la santé des baigneurs et des lacs de la province. Quelques conseils pour prévenir leur apparition.

La problématique des cyanobactéries n’est pas moins grande que par le passé, assure Alexandra Bouchard, conseillère en communication à l’Organisme Bassin versant du Saguenay au cours d’un entretien téléphonique, un regroupement qui s’intéresse à la préservation des plans d’eau depuis longtemps.

«Chaque année, il faut remettre le problème sur la mappe», ajoute-t-elle.

C’est d’ailleurs l’un des mandats de la quarantaine d’associations de Bassin versant de la province qui, chacune dans sa région, éduque, informe et sensibilise la population à ce fléau qui colore l’eau en bleu, en vert ou en turquoise, d’où l’appellation d’algues bleu-vert.

Les cyanobactéries font partie de l’écosystème naturel des lacs et des cours d’eau, indique Sara Bouvelle, relationniste pour le ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques, dans un courriel.

Reconnaître les algues bleu-vert

Elles se trouvent partout et en tout temps. Elles ne sont généralement pas visibles à l’œil nu et ne causent pas de problèmes si elles sont peu nombreuses. Les choses se corsent lorsqu’elles se multiplient et génèrent des regroupements qui rendent la baignade et les activités comme la plongée ou la planche à voile impossibles.

On parle alors de fleurs d’eau et celles-ci sont visibles à l’œil nu. Elles peuvent prendre différentes formes: eau trouble, particules, trainées à la surface de l’eau, dépôts sur les rives, agrégats comme des boules ou des masses.

Plusieurs facteurs en cause

Le développement de fleurs d’eau de cyanobactéries est multifactoriel. Le risque d’apparition s’accroît avec l’eutrophisation, c’est-à-dire avec l’enrichissement de l’eau par des matières nutritives, explique Mme Bouvelle.

Or, comme presque toutes les activités humaines favorisent l’apport de nutriments dans les plans d’eau, l’apparition de fleurs d’eau d’algues bleu-vert est un signe que le plan d’eau se dégrade. Elles peuvent aussi nuire à l’écosystème aquatique et aux organismes présents dans les plans d’eau.

Ce phénomène peut durer quelques heures, ou plus, selon la quantité de nutriments présente dans l’eau. Et la situation risque de s’aggraver avec les changements climatiques.

Éviter la baignade

Certaines cyanobactéries produisent des toxines, ce qui peut poser des risques pour la santé. Chez l’humain, elles causent des désagréments qui ressemblent à ceux de la gastro-entérite: irritation, maux de ventre et de tête, fièvre et vomissent.

L’animal qui boit de l’eau infectée, qui mordille des cailloux ou des branches contaminés sera malade lui aussi. Il peut vomir et être faible. Il doit être vu par un vétérinaire si son état se dégrade. Certains animaux en sont morts, affirme Mme Bouchard, de l’Organisme Bassin versant Saguenay.

Les symptômes apparaissent généralement peu de temps après l’exposition et un seul contact avec la peau suffit pour être incommodé.

Il faut rapidement se rincer à l’eau claire et rincer son animal abondamment lorsqu’il y a eu contact. Il faut attendre 24 heures après la disparition des fleurs d’eau pour reprendre les activités aquatiques ou la baignade.

Prendre soin des rives et des installations sanitaires

Le meilleur remède pour contrer le développement de fleurs d’eau d’algues bleu-vert demeure la prévention. Pour ce faire, il faut agir sur la source du problème, soit la dégradation des plans d’eau causée notamment par les apports de nutriments, poursuit Mme Bouvelle.

Une des façons de faire consiste à maintenir des bandes riveraines en santé. Celles-ci, par exemple, doivent être pourvues d’un mélange d’arbres, d’arbustes et d’herbacés d’une largeur d’environ 15 mètres, détaille Mme Bouchard. Ces végétaux indigènes les protégeront de l’érosion et préviendront la formation des fleurs d’algues bleu-vert.

Les propriétaires de bateaux, pontons et autres embarcations devraient réduire leur vitesse afin de protéger les berges des grandes vagues qu’ils génèrent en roulant à fond de train.

Si vous habitez près d’un cours d’eau, il a plusieurs choses que vous pouvez faire pour les protéger. Par exemple:

  • Utiliser des produits sans phosphate, moins dommageables pour l’environnement.
     
  • Réduire votre utilisation d’engrais, de compost, d’herbicides et de pesticides.
     
  • Assurer le bon fonctionnement et l’entretien de vos installations sanitaires (fosses septiques et champ d’épuration).
     
  • Réduire votre vitesse de navigation pour préserver le rivage et ne pas soulever de sédiments.
     
  • Protéger les bandes riveraines en cessant de tondre votre gazon, notamment.
     
  • Restaurer les bandes riveraines en végétalisant votre pelouse et vos murets par la plantation d’arbres et d’arbustes indigènes, variés et adaptés aux rives.

  Source: ministère de l’Environnement et Lutte contre les changements climatiques

Que faire si vous voyez des algues bleu-vert ?
 

1. Signalez leur présence. Dès que vous en apercevez, prenez des photos et notez les détails (forme, couleur, localisation, date, lieu et heure), puis avisez les autorités.
 

2. Prélevez un échantillon des algues dans un contenant de verre propre et mettez-le au frigo. Portez des gants pour protéger vos mains.
 

3. Remplissez le formulaire en ligne pour rapporter la situation au gouvernement provincial. Il faut aussi faire parvenir l’échantillon au bureau du ministère de l’Environnement de sa région.
 

4. Évitez de vous baigner pendant quelques jours. Tenez les enfants et les animaux loin du plan d’eau contaminé jusqu’à la disparition complète des algues.
 

5. Lavez les embarcations ou autres si nécessaire.

>> À lire aussi: De nouvelles maladies transmises par les tiques arrivent au Québec

 

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