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Dépendance au jeu Fortnite : l’action collective se poursuit

Par Laurent Fontaine
fortnite Lenscap Photography/Shutterstock.com

La Cour d’appel du Québec a rejeté la demande de l’entreprise Epic Games d’interrompre l’action collective dirigée contre elle. Des parents d’enfants mineurs lui reprochent le caractère hautement addictif de Fortnite, son jeu vidéo en ligne.

Le 24 février 2023, le juge Guy Cournoyer, de la Cour d’appel du Québec, a rejeté la demande de l’entreprise Epic Games qui voulait mettre fin à l’action collective menée contre elle et son jeu Fortnite Battle Royale.

L’entreprise, qui dirige un studio à Montréal depuis 2018, n’a pas encore signifié si elle compte interjeter appel auprès de la Cour suprême du Canada. Si non, l’action collective ira de l’avant.

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Créer une dépendance ?

La requête initiale a été déposée en 2019, par le biais du bureau d’avocats Calex Légal. 

Le 7 décembre 2022, le juge Sylvain Lussier, de la Cour supérieure du Québec, a autorisé cette action collective contre ce jeu en ligne susceptible, allègue la poursuite, de provoquer une dépendance semblable à celle de l’héroïne ou de la cocaïne.

Dans la requête, l’avocat Jean-Philippe Caron fait référence au trouble du jeu vidéo, une maladie reconnue depuis 2018 dans la dernière version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (le DMS-5) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il s’agit, décrit l’OMS, « d’un comportement lié à la pratique des jeux vidéos ou des jeux numériques qui se caractérise par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité accrue accordée au jeu, au point que celui-ci prend le pas sur d’autres et activités quotidiennes, et par la poursuite ou la pratique croissante du jeu en dépit de répercussions dommageables. »

Pour les trois enfants représentés dans la poursuite, lit-on dans les documents juridiques, « les symptômes de la dépendance à Fortnite sont physiques et psychologiques, et incluent des migraines, des douleurs dorsales et cervicales, des manquements à l’hygiène de base, des troubles du sommeil ainsi que des troubles sociaux importants. Plusieurs des joueurs auraient développé des problèmes tels qu’ils ne mangent plus, ne se douchent plus et ne socialisent plus. »

En outre, l’un des trois enfants aurait englouti 6000 $ pour acheter des « V-Bucks », l’argent virtuel qui permet d’ajouter toute une série d’accessoires et d’élargir les possibilités de combats dans le jeu.

Qui peut se joindre ?

L’action collective est autorisée au nom de toutes les personnes physiques domiciliées au Québec qui auraient développé une dépendance à Fortnite depuis le 1er septembre 2017. Ces personnes pourraient recevoir une compensation pour les dommages psychologiques et physiques, au terme des procédures. 

L’action collective comporte également un deuxième volet qui vise le remboursement des dépenses faites par les mineurs pour acquérir de la monnaie virtuelle (V-Bucks), ainsi que les dommages et intérêts.

Si vous souhaitez être informé des démarches en cours, vous pouvez remplir un formulaire sur le site de Calex Légal.

Un succès mondial

Offert gratuitement en ligne depuis 2017, Fortnite permet jusqu’à une centaine de joueurs d’interagir en même temps au sein d’une arène virtuelle de plus en plus étroite et où le nombre de joueurs se réduit au fur et à mesure de la partie.

En 2021, Fortnite a rassemblé plus de 83 millions de joueurs par mois dans le monde, indique le site BusinessofApps, soit un total de 400 millions de gamers. Cette même année, le jeu avait généré des revenus de 5,4 milliards de dollars américains, son meilleur score selon les dernières données disponibles.

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