Citation de Milan Kundera sur Photographie et Mémoire

Dieu a voulu que le temps qui coule dans la mémoire des hommes use lentement les souvenirs ; et c'est la raison pour laquelle les hommes perdent la mémoire.

Un enfant normal, on le photographie sous toutes les coutures, dans toutes les postures, à toutes les occasions ; on le voit souffler sa première bougie, faire ses premiers pas, prendre son premier bain. On le regarde, attendri. On suit [...] ► Lire la suite

Tout art authentique est conçu à un moment sacré et nourri à une heure bénie ; une impulsion intérieure le crée, souvent à l'insu de l'artiste.

L'écriture est un art plus dangereux qu'il n'y paraît.

C'est la mémoire qui soude les choses à sa façon.

Qui perd la mémoire se ruine.

Il n'est en art qu'une chose qui vaille : celle qu'on ne peut expliquer.

Je suis en état d'érection intellectuelle permanente, et tout vient au-devant de mes désirs.

La liberté est le but de la vie. Les restrictions n'ont de raison d'être que pour atteindre un état de parfaite libération.

Quand on use ses jours à écrire, c'est qu'on y est contrainte par je ne sais quelle force occulte. On est sommée de continuer sa mémoire comme si on était déjà morte.

Tout être émet un climat, une humeur générale qui est sa longueur d'onde. Elle le suit pas à pas, quoi qu'il fasse, et s'inscrit dans la mémoire comme la synthèse de son passage.

Si ma photo revenait dans les journaux, au moins c'était pour être la vedette du plus gros vol de l'histoire.

Tu n'es jamais revenue. Ta voix tremble dans ma mémoire comme la lune dans un seau d'eau.

La solitude est mauvaise pour l'homme. C'est un état de malheur.

Une photographie forte, ce n'est plus l'image de quelque chose, c'est quelque chose en soi.

Mais la mémoire ne se congédie pas, elle commande de ne pas recommencer.

La mémoire et l'habitude sont les fourriers de la mort.

Nous suivons, nous nous suivons. Cette théorie d'animots que je suis ou qui me suivent partout et dont la mémoire me serait inépuisable, je ne vous en imposerai pas une exhibition. Loin de l'arche de Noé, la chose tournerait au cirque, quand un montreur d'animaux y fait défiler ses sujets tristes, le dos bas.

La tolérance ne devrait être qu'un état transitoire. Elle doit mener au respect. Tolérer c'est offenser.

Si les filles qui rêvent devant ma photo me voyaient au réveil...

La photo remplace la mémoire. Quand quelqu'un meurt, après un certain temps, vous ne pouvez plus le visualiser, vous ne vous en souvenez qu'à travers ses photos.

On confond vite la réalité avec un état d'âme.

Tout art s'apprend par art, la seule poésie est un pur don céleste.

Le nerf de la guerre, le principe de la liberté dans un état bourgeois : l'argent.

Le véritable art de la conversation n'est pas de dire ce qu'il faut quand il faut, mais de ne pas dire ce qu'il ne faut pas quand on en a tellement envie.

Le premier devoir de l'amitié n'est point de donner de stériles regrets à l'ami disparu, mais de garder la mémoire de ses volontés et d'exécuter ses recommandations.

L'apparence requiert art et finesse ; la vérité, calme et simplicité.

Le monde n'est pas assez large pour contenir la mémoire d'un héros : mais c'est trop d'une montagne pour enfermer son cadavre.

Une aquarelle n'est pas une histoire, c'est la traduction d'une sensation, d'un souvenir, d'un état d'âme.

La beauté est un état d'esprit qui nous permet de voir la perfection en toute chose et de nous sentir en harmonie avec le monde.