Citation de Charles Péguy sur Mort, Mémoire et Habitude

La mémoire la plus profonde est une mémoire de toute notre destinée.

On peut avoir été un mauvais fils, un frère ingrat, un père injuste, un mari infidèle, un amant cynique, un employé incapable, un détestable citoyen, et devenir malgré tout un mort exemplaire.

Les créanciers ont meilleure mémoire que les débiteurs.

Mais pour découvrir la vérité sur la mort des rêves, il ne faut jamais prendre la parole du rêveur.

Le seul moyen d'être sage est d'envisager la mort comme une fête.

Quand vous êtes mort et que quelqu'un crie "Debout là-dedans, c'est l'heure de se lever", c'est difficile d'enfiler ses pantoufles.

Le ministère des droits des femmes est une richesse d'équilibre que tous les pays du monde doivent cultiver à honorer la justice et le partage.

Se donner la mort comme un Romain, c'est, pour Condorcet, dérober à ses ennemis la satisfaction de son supplice, et mourir comme il a toujours voulu vivre, en homme maître de son destin.

Comme si la mort savait conclure Comme si la vie pouvait gagner.

La vieille femme restait couchée sur son lit très heureuse, tétant sa pipe d'opium et dormant tout le temps, et son cercueil était auprès d'elle bien en vue pour son réconfort.

L'acheminement vers la mort est une fuite inconsciente pour échapper à la douleur et à la pénurie.

Depuis la mort de mes parents, je les croise, dans les rues, même à l'étranger, voûtés, marchant à pas menus. Ils reviennent me hanter sous la forme d'inconnus, tous les seniors de France me parlent d'eux, me donnent de leurs nouvelles.

Depuis l'aube de la conscience jusqu'au milieu de notre siècle, l'homme a dû vivre avec la perspective de sa mort en tant qu'individu ; depuis Hiroshima, l'humanité doit vivre avec la perspective de son extinction en tant qu'espèce biologique.

La vie du loup est la mort du mouton.

Il n'y a pas d'histoire muette. On a beau la brûler, la briser, on a beau la tromper, la mémoire humaine refuse d'être bâillonnée. Le temps passé continue de battre, vivant.

La vie est parfois bien cruelle. La mort aussi. L'une ne va jamais sans l'autre... Qui vit meurt, c'est une loi de la nature !

Le vent faillit me faire tomber de la passerelle, dès j'y eus posé le pied. Il venait du désert, libre et sauvage. Il remplit mes bronches d'un seul coup, à éclater de chaleur, d'oxygène et de lumière. Depuis plus de vingt-quatre heures, j'étais mort à toute sensation, sauf à celle-là : l'appel de la vie.

La négation de l'histoire et des réalisations intellectuelles des peuples africains noirs est le meurtre culturel, mental, qui a déjà précédé et préparé le génocide ici et là dans le monde.

Si un homme a avoué quelque chose sur son lit de mort, c'était la vérité ; car personne ne pouvait regarder la mort en face et mentir.

La mort n'est pas un terminus, mais une correspondance.

C'est parfois la peur de la mort qui pousse les hommes à la mort.

Il s'est pendu avec un élastique, on l'a retrouvé écrasé au plafond.

La conscience de la mort nous incite à vivre davantage.

Le mensonge est plus mortel encore que la solitude.

La mort est paisible, simple. C'est beaucoup plus difficile de vivre.

Entre la mort et la lâcheté, choisis sans hésiter la mort !

On peut déclamer sa maladie ou réciter la mort des autres, mais sa mort propre, on la meurt toujours avec naturel.

Mon coeur cri de douleur.
Il hurle mes souffrances,
Mais tu ne les entends pas.
Les entendras tu un jour ?
Avant qu'il ne soit trop tard ?
Que la mort me prenne
Et m'emporte pour toujours ?

La mémoire c'est du souvenir en conserve.

A la perte de ceux qu'on aime, c'est moins leur vie qui nous échappe que leur mort qui nous envahit.