Citation de Jorge Luis Borges sur Littérature, Métaphysique et Partie

Les enchaînés voient s'ouvrir devant eux un monde imaginaire mais souverain : l'humour.

la littérature est le récit de notre mécontentement.

La littérature anticipe toujours la vie. Elle ne la copie point, mais la moule à ses fins.

L'écriture a ceci de mystérieux qu'elle parle.

Si Dieu existe, à quoi bon la littérature ? Si Dieu n'existe pas, alors à quoi bon faire de la littérature ?

La littérature et la gastronomie sont inséparables, l'une est la fille de l'autre. La gastronomie est née le jour ou de grands écrivains ont consacré leur talent aux choses de la table. L'oeuvre des cuisiniers n'a de raison de durer... qu'autant que les gourmets en parlent et en écrivent.

Quand on est étudiant, on a des discussions élevées, on discute philosophie, poésie, littérature. La littérature la plus noble prenait sa source à l'université. Mais une autre voix répondait à la première : « Va d'abord torcher le tien, branleur ! »

Dans un monde bâti sur des sacro-saintes certitudes, le roman est mort.

Puis, soudain, se plaçant devant moi, m'arrêtant presque, avec cette manière extraordinaire de m'appeler, comme on appellerait quelqu'un, de salle en salle, dans un château vide : "André ? André ?...Tu écriras un roman sur moi. Je t'assure. Ne dis [...] ► Lire la suite

La littérature est un métier où il faut sans cesse recommencer la preuve qu'on a du talent pour des gens qui n'en ont aucun.

Celui qui prétend que dans la vie professionnelle, on s'occupe de faits et non de fiction n'a jamais vu de vieilles projections à cinq ans.

La poésie est le miroir brouillé de notre société. Et chaque poète souffle sur ce miroir : son haleine différemment l'embue.

Dieu est le nom propre de la vérité, comme la vérité est le nom abstrait de Dieu.

Que peut faire un poète sans souffrance ? il a autant besoin d'elle que d'une machine à écrire.

La littérature reste une des meilleures garanties pour espérer une sorte de progrès dans nos sociétés hypertechniques.

Le lecteur idéal lit toute la littérature comme si elle était anonyme.

Une grande écriture attire de grands acteurs. Cela attire de l'argent. Sans un bon script, vous n'avez rien.

Nul ne sait son propre nom, nul ne connaît sa propre face, parce que nul ne sait de quel personnage mystérieux - et peut-être mangé des vers -, il tient essentiellement la place.

Le poète a toujours raison,
Qui voit plus haut que l'horizon,
Et le futur est son royaume,
Face à notre génération,
Je déclare avec Aragon,
La femme est l'avenir de l'homme.

Le fantastique est une ressemblance abstraite des choses par l'imagination.

Il y a un plaisir mystérieux dans le fait de détruire.

Les professeurs de lettres connaissent de la littérature ce que les prostituées connaissent de l'amour.

La littérature fait directement appel à l'imagination : lire, c'est une façon de faire fonctionner son imaginaire particulier.

Le monde est inexplicablement mystérieux et plein de souffrance.

La métaphysique est le roman de l'esprit.

Toute écriture est fictive, même et peut-être surtout lorsqu'on s'efforce de raconter une vie. Il y a entre les mots et la réalité un décalage sans lequel écrire ne serait pas possible.

La littérature ne possède aucune valeur thérapeutique. Un temps, elle peut nous anesthésier, elle ne nous guérira pas de nos plaies et blessures.

Le destin du poète est de finir mangé par les vers.

J'ai toujours cru que le poète et le romancier donnaient du mystère aux êtres qui semblent submergés par la vie quotidienne, aux choses en apparence banales.

Le poète appartient aux objets ménagers ; on le trouve parmi les sécateurs, les pneus, les robinets, les clous : troisième étage à gauche, dans les magasins, où il est disponible.