Citation d'Ahmadou Kourouma sur Savoir, Arbre et Oiseau

Je bois pour rendre les autres plus intéressants.

Il y a des gens qui peuvent être ailleurs quand ils veulent, ils n'ont pas besoin d'avoir un passeport.

J'aurais tout donné pour pouvoir apaiser cette âme frêle qui se torturait dans son invincible ignorance comme se meurtrit un petit oiseau contre les barreaux cruels d'une cage.

Un bois sec fait brûler du bois vert.

Il ne faut jamais juger un oiseau par le bruit qu'il fait avant de se poser. Quelle que soit sa taille, l'aigle, lorsqu'il veut prendre sa proie, plane et cesse de battre de l'aile.

Quelqu'un est assis à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un a planté un arbre il y a longtemps.

Plus le bois est poreux, plus le ver s'y enfonce.

Du feu qui va en mer la flamme est brève,
Mais quand elle s'éteint contre la vague,
Il y a des irisations dans la fumée.
Le mot ronce est semblable à ce bois qui sombre.

Défendre le fruit défendu à une femme c'est l'inviter à y mordre.

Ils fuient, tant pis ! En tout cas, je ne les recevrai pas ici. D'ailleurs, nous n'avons pas de place. Rien n'est prêt. Qu'ils aillent se faire pendre ailleurs où ils voudront. En aucun cas et à aucun prix je ne veux de pieds-noirs à Marseille.

Ecoute bûcheron, arrête un peu le bras ! Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas ; Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoûte à force, Des Nymphes qui vivaient dessous la dure écorce.

Sexe : le fruit d'Eve fendu.

Chacun recèle en lui une forêt vierge, une étendue de neige où nul oiseau n'a laissé son empreinte.

Est-ce une loi inéluctable que chacun passe à côté de son bonheur et s'évertue à le mendier ailleurs ?

- Je bois au beau sexe des deux hémisphères. - Et moi, je bois aux deux hémisphères du beau sexe !

Si l'univers est le fruit du hasard, si nous ne sommes rien d'autre qu'un assemblage à la va-comme-je-te-pousse de particules périssables, nous n'avons pas la moindre chance d'espérer quoique ce soit après la mort inéluctable.

L'orgueil en fleur a pour fruit des épis de crime dont on n'engrange, aux moissons, que des pleurs.

Mon apprentissage n'a d'autre fruit que de me faire sentir combien il me reste à apprendre.

Le bois était triste aussi,
Et du feuillage obscurci,
Goutte à goutte,
La tristesse de la nuit,
Dans nos coeurs noyés d'ennui,
Tombait toute...

La mémoire a des racines profondément ancrées dans le corps. Il suffit parfois de l'odeur de la paille pourrie ou du cri d'un oiseau pour me transporter loin et à l'intérieur. Je dis à l'intérieur, bien que je n'aie pas encore trouvé de mots pour ces violentes tâches de mémoire.

Au lieu de pleurer lorsqu'une tragédie survient dans la vie d'un oiseau chanteur, il chante son chagrin. Je crois que nous pourrions bien suivre le modèle de nos amis à plumes.

On est à l'enterrement d'un ami. Que le soleil brille et qu'un oiseau chante et l'on s'aperçoit, avec horreur, qu'on est heureux.

Il est préférable d'être ailleurs lorsqu'autre part n'est plus ici.

Mieux vaut être dévoré par les remords dans la forêt de Forbach qu'être dévoré par les morbacs dans la forêt de Francfort.

Quand tu bois de l'eau, pense à la source.

Je n'ai jamais vu une bête sauvage s'apitoyer sur son sort, un oiseau préférera mourir gelé et tomber de sa branche plutôt que de se plaindre.

Les nouveaux amis que nous nous faisons après avoir atteint un certain âge et par qui nous voudrions remplacer ceux que nous avons perdus sont à nos anciens amis ce que les yeux de verre, les fausses dents et les [...] ► Lire la suite

- Tu vas pas bosser ?
- Non, Lino Ventura est mort, c'est pas un jour ordinaire...
- Qu'est-ce que tu bois ?
- Comme d'habitude.

Un seul oiseau en cage la liberté est en deuil.

Je veux des histoires, des voyages...
J'ai tant de gens à voir, tant d'images...
Des enfants, des femmes, des grands hommes,
Des petits hommes, des marrants, des tristes,
Des très intelligents et des cons,
C'est drôle, les cons ça repose,
C'est comme le feuillage au milieu des roses...