N'aimer guère en amour est la meilleure façon d'être aimé.
Dans une langue aussi riche que la nôtre, il est normal que les mots, serrés côte à côte, finissent par se ressembler visuellement tout en exprimant des images différentes voire opposées.
La présomption est souvent fille de la lâcheté.
Ce qui est sans partage dans sa vie ne laisse pas de quoi se ressouvenir.
C'est souvent à cause d'un souvenir particulièrement mortifiant que l'on cherche davantage le pardon que l'amour.
Au fond ceux qui se croient laborieux ne sont peut-être que des paresseux qui s'ignorent.
Le plaisir fait oublier que le bonheur est encore loin.
L'amour de la haine est le plus bel amour.
Il n'y a rien de plus grand que l'homme, et rien de plus petit. Il n'y a rien de plus grand quand on regarde son âme, rien de plus petit quand on regarde son corps.
On a les vices que son train de vie permet.
Les hommes sont toujours plus enfoncés dans la mort. Quel crime ont-ils commis pour vouloir s'en délivrer dans l'oubli ?
Tout croyant se masturbe dans sa propre sacristie.
Parfois il faut une force inimaginable pour faire quelques pas.
On se croit libre quand on donne plus d'ordres qu'on en reçoit.
Quel premier communiant n'a rêvé d'être pape ?
Le théâtre ne relève pas de la chasse à l'homme mais de la quête de l'être.
Connaître une chose et en vivre une autre est une erreur, un contresens. A partir de là, une tension apparaît. Elle est due au conflit de la pensée et du sentiment. Connaître, c'est être.
La vertu d'un homme ressemble bien plus à ses propres vices qu'à la vertu du voisin.
Qu'il y a de choses bonnes à côté de celles que nous aimons ! Il faut faire place en nous pour un certain contraire.
Dieu est si bon qu'il affaiblit notre vue au fur et à mesure que se creusent nos rides.
Qui rit sous l'okoumé, pleure sous l'acajou.
Tout est artificiel, dans une certaine mesure.
La pensée idéologique est toujours contre quelqu'un. Elle est toujours un instrument de violence. Elle en est imprégnée, empoisonnée.
La peur de se faire prendre est la mère de la créativité.
Le progrès en art n'existe pas. Il y a de grands artistes dans tous les siècles, et dans tous les pays, il y a des développements de style, mais il n'y a pas de progrès.
Le métier des lettres est tout de même le seul où l'on puisse sans ridicule ne pas gagner d'argent.
Déicide : s'indigner contre, bien que le crime ne soit pas fréquent.
Malheur à qui n'a plus rien à désirer ! On jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère et l'on n'est heureux qu'avant d'être heureux.
Il en est des femmes comme des fous : il ne faut pas les défier.
Il faut toujours dire ce qu'on veut faire, même si cela présente un risque.
Le sens de l'histoire s'acquiert en y participant un peu.
La vraie maladie des acteurs, c'est que leurs prestations médiatiques occultent leurs prestations d'acteurs.
Il est difficile d'avoir de l'indulgence pour des crimes qu'on ne comprend pas.
- Qu'est-ce que la jalousie ? - C'est un clairon sur une table servie.
La vie est une avenue à deux voies.
Il n'y a plus d'espoir mais beaucoup de futur.
Les arbres sont des vestiges d'une autre époque, des taches sur l'uniforme cendreux du ciment.
On dit toujours qu'on est lu en Allemagne pour se consoler de ne pas l'être en France.
Dans une pièce de théâtre, rien de plus inutile qu'une phrase bien faite.
Trop d'occasions d'acquérir semblent diminuer la valeur de ce qu'on possède.
La télévision est le premier pouvoir en France, et non le quatrième.
C'est par l'emboîtement des petits récits que le public est emporté par un film.
Amitié ou amour, il ne faut pas s'entendre sur l'essentiel, soit qu'on craigne d'en venir aux mains, soit qu'on redoute de s'ennuyer.
Les pères nobles ont des enfants nobles.
Les photographies que nous aimons ont été faites quand le photographe a su s'effacer. S'il y avait un mode d'emploi, ce serait certainement celui-là.
En amour, tout s'annule au fur et à mesure. Tout est à refaire à chaque instant.
Le ralliement, ça ne marche jamais, ce qui marche, c'est le rassemblement. Derrière le ralliement, il y a le désenchantement, et puis l'effacement. Derrière le rassemblement, il y a le courage et le succès.
Je suis tombé très très amoureux de Brigitte Bardot, pour la première fois de ma vie. Je pense que ça ne m'était jamais arrivé. Je suis tombé amoureux d'elle comme on le fait à 18 ans. Ça a duré très très peu, ça a duré une semaine. C'est tout.
Se convaincre que tu en es capable, c'est déjà la moitié du chemin.
Ne te hâte pas, ne te torture pas l'esprit, tu n'es ici-bas que pour une courte visite. N'oublie pas de t'arrêter pour respirer les fleurs.