Ne vous hâtez jamais. Ainsi vous ne rendrez le soupir qu'à la dernière minute.
Le monde est aussi un livre qui nous parle de Dieu. Et ce livre est le seul dont disposait l'humanité païenne.
Quand tu verras Dieu, redonne-lui vite l'adresse du monde : je crois bien qu'il a dû la perdre...
La source de nos chagrins est d'ordinaire dans nos erreurs.
L'histoire de la femme est l'histoire de la pire forme de tyrannie que le monde ait jamais connue : la tyrannie du faible sur le fort. C'est la seule tyrannie qui perdure.
En toute chose, ne prenez pas pour le démolisseur celui qui pleure au milieu des ruines.
Il y a deux espèces de pauvres, ceux qui sont pauvres ensemble et ceux qui le sont tout seuls. Les premiers sont les vrais, les autres sont des riches qui n'ont pas eu de chance.
Il y a plus d'honnêtes femmes qu'on le croit, mais pas tant qu'on le dit.
Les prétextes n'ont jamais besoin d'être vraisemblables ; autrement, ils seraient des raisons, non des prétextes.
Les événements font plus de traîtres que les opinions.
Je respecte l'opinion des particuliers en général et l'opinion des généraux en particulier.
Plus la direction est nombreuse, plus la société est décadente.
C'est trop se laisser surprendre aux vaines descriptions des peintres et des poètes, que de croire la vie et la mort autant semblables que les uns et les autres nous les figurent.
Quand je pense "naissance", je pense "rechercher un appartement plus grand" !
Mouton isolé est en danger.
Vivre un échec est pire que lutter.
La question n'est pas : Croyons-nous en Dieu ?, mais plutôt : Dieu croit-il en nous ?
Ah, s'il se trouvait un Dieu pour déclarer : "Croyez-moi !" et non pas : "Croyez en moi !".
On devrait payer les parlementaires avec des jetons d'absence.
La raison est bien simple qui fait qu'un être que nous aimons sans en être aimé nous fuit, mais elle est si cruelle que nous nous épuisons à en inventer d'autres, plus consolantes.
Certains êtres balancent entre le besoin de servir et le besoin de persécuter. Il leur faut haïr comme il leur faut aimer. Ce sont des coeurs à deux compartiments, des coeurs doubles.
Ce qu'il y a de plus dur dans la vie, c'est d'être obligés de se détacher de ce qui nous est le plus précieux, ce pour quoi on donnerait tout. Comment continuer à vivre ?
Les célibataires en savent plus long sur le mariage que les hommes mariés. Sans quoi, ils ne seraient pas restés célibataires.
Quand on aime on est toujours malheureux.
Nous devons le prix de nos plus belles minutes à leur évanescence...
Ce qu'aucun oeil humain n'est capable d'attraper, aucun crayon, pinceau, plume de fixer, ta caméra l'attrape sans savoir ce que c'est et le fixe avec l'indifférence scrupuleuse d'une machine.
L'aveugle vous regarde de toutes ses oreilles.
Je ne connais pas d'endroit où il se passe plus de choses que dans le monde.
Humidité et sécheresse sont les deux mamelles du paysan. Une fois sur deux il se plaint soit de l'un soit de l'autre. De par sa naissance même, le paysan est classé zone sinistrée.
Aimer, c'est un jeu si subtil quand on se connaît à peine, soi-même...
Non seulement on est jaloux dès qu'on aime, mais on est jaloux avant d'aimer.
Ne plaignez pas les malades ni les infirmes. Vous blesseriez votre âme avec des blessures qui n'ont entamé que leurs illusions.
Comment voudrais-tu que les autres s'intéressent à une créature qui ne trouve pas en elle de quoi jouir de sa propre société.
Toute politique est autorisation de l'avenir.
Les passions sobres font les hommes communs.
Il n'existe pas un pouce de terre où une créature n'en garde une autre.
Les mythes qu'une civilisation se crée spontanément sont proportionnels à ses difficultés et ses souffrances face à l'univers.
La mort n'est qu'un mot, une sorte de signe dont le sens nous échappe.
Il n'y a qu'avec les gens avec qui nous créons la vie qu'on peut parler de la mort et anéantir les visions de destruction. Jusqu'à leurs souvenirs même.
On se croit rarement capable de mauvaises choses qu'on finit souvent par faire.
Peut-on survivre à la passion ? Quelle question ! Il faut se demander si on peut s'achever soi-même sans elle.
Commencer un livre, ce sont les ténèbres à traverser. Pis encore, c'est un voyage au pays des morts.
Rien n'est plus humiliant parfois que la pitié exprimée.
Le vocabulaire de l'amour étonne par sa pauvreté.
Vivre ! Mot dérisoire lorsqu'on l'utilise pour désigner la survivance dans la servitude.
On voudrait parfois que le monde et le temps s'arrêtent pour nous permettre de les rattraper.
Il y a toutes sortes de suicides. Se laisser mourir est sans doute le plus commun de tous. Se laisser vivre revient peut-être au même. Ça dépend du tempérament. Les gens actifs se tuent, les autres sont trop paresseux.
La tentation est un mal que la présence du péché ne peut guérir.
La solitude est mauvaise pour l'homme. C'est un état de malheur.
Le scandale, pour un artiste, est la meilleure proclamation de la réussite.