"Ce n'est pas Barbie à la chasse" : comme Lucie, la fédération du Calvados veut plus d'adhérentes

Le coup d'envoi de la nouvelle saison de la chasse a lieu ce dimanche 15 septembre dans le Calvados et de nombreux départements. Et cette année, la fédération départementale a décidé d'inciter les femmes à passer leur permis de chasser. La formation et l'examen coûtent normalement une cinquante d'euros. Ce sera gratuit pour toutes celles qui souhaitent se lancer dans la pratique dans le département. Lucie, 27 ans, conseillère de vente en jardinerie, n'a pas attendu ce geste de la fédération pour obtenir son permis.

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La jeune femme qui vit dans la petite commune du Locheur a l'habitude de chasser du côté de Villers-Canivet, près de Falaise, avec son compagnon. Et à chaque sortie, ses fidèles acolytes l'accompagnent : 20 chiens au total ! "Sans mes chiens, chasser n'aurait plus aucun sens. Mais j'aime bien aussi les armes, tirer", confie Lucie. Cette passion pour la chasse, elle lui vient de son papa. "Je suis née dedans. Je ne marchais pas encore que j'allais déjà à la chasse. Ma mère travaillait les week-ends. Mon père m'emmenait avec lui, il me mettait dans le porte-bébé. Je me souviens qu'à 4 ans, je traversais la plaine pour aller chasser la perdrix".

Environ 1.000 adhérentes dans le Calvados

Des femmes qui chassent, il y en a encore peu. Sur les quelque 13.000 adhérents dans le Calvados, 1.000 sont des femmes. Soit environ 7%. "On voit qu'il y a de plus en plus de femmes qui veulent passer leur permis", constate Jean-Christophe Aloé, président de la fédération des chasseurs du Calvados.

Sur les demandes de permis, la part des femmes est de l'ordre de 12%. Même si on est encore loin de la parité, les chiffres sont en hausse, preuve que les mentalités évoluent. "C'est vrai qu'il y a 30 ou 40 ans, quand les femmes participaient à des réunions de chasse, c'était surtout pour faire la cuisine. Maintenant, c'est nous qui nous mettons au fourneau pour les servir. Elles ont trouvé leur place", se réjouit Jean-Christophe Aloé.

"Je chasse plus que mon compagnon"

Mais les stéréotypes sont encore difficiles à déconstruire. Lucie le voit au quotidien dans sa pratique. "Quand je vais dans des magasins de chasse, les vendeurs me demandent souvent si les articles sont pour moi. Je chasse plus que mon compagnon ! Je suis une vraie passionnée. Les hommes s'en rendent compte dès qu'ils commencent à parler avec moi." Et une vraie chasseresse ne fait pas les choses à moitié. "Ce n'est pas Barbie à la chasse. Non, ça nous arrive d'avoir les bottes pleines de boue quand on traverse un champ. C'est la vie, c'est la chasse ! ", ironise la conseillère de vente.

Le milieu reste encore très masculin, mais Lucie se sent pourtant de moins en moins seule. "J'ai des amis qui commencent à chasser. Et j'essaie de convaincre d'autres copines de passer leur permis de chasse". Et les femmes pourraient être nombreuses cette année à se lancer, avec l'opération de la fédération départementale. Dans le Calvados, la saison ouvre ce dimanche 15 septembre.